Formes uniques de la continuité dans l'espace ou l'Homme en mouvement - Umberto Boccioni, 1913

Thèmes abordés

Formes uniques de la continuité dans l'espace ou l'Homme en mouvement, Umberto Boccioni, 1913, sculpture, Bergson, Chono, mouvements de la modernité, cubisme, mouvement de l'avant-garde, Rome, Italie

Résumé du document

En 1861, l'Italie acquiert son indépendance mais il manque encore au nouvel état un esprit d'union, d'unité nationale. De plus, il faut attendre 1870 pour que Rome soit libérée de l'occupation des troupes françaises et ainsi permettre un renforcement de l'esprit du Risorgimento et de la troisième Rome.
Seulement, la pensée du Risorgimento s'essouffle peu à peu sur fond de conflits politiques. En effet l'indépendance a eu pour conséquence une montée de l'industrialisation, principalement dans le nord du pays.
Ce phénomène appelé péjorativement « Piémontisation » fût décrié par une partie des idéologues de l'indépendance italienne.

Extraits

[...] Mais aussi par l'utilisation de spirales et courbes irrégulières que nous retrouvons dans la troisième sculpture qui se rapproche le plus de Formes uniques de la continuité dans l'espace. Boccioni dira vouloir rechercher en sculpture non pas la forme pure, mais le rythme plastique pur, non pas la construction des corps, mais la construction de l'action des corps. J'ai donc pour idéal non pas une architecture pyramidale (état statique), mais une architecture spiralique (dynamique). C'est pourquoi un corps en mouvement n'est pas pour moi un corps étudié à l'état immobilité et modelé ensuite comme s'il était en mouvement : c'est au contraire, un corps en mouvement, une réalité vivante absolument nouvelle et originale A travers ces procédés plastiques, Boccioni cherche à traduire le déplacement d'un corps dans l'espace de manière continu, et non en décomposant le mouvement en une série de volumes dissociés. [...]

[...] Bibliographie : Giovanni Lista, Journal des futurismes, Paris, Hazan Didier Ottinger, Le futurisme à Paris une avant-garde explosive, Paris, éd. [...]

[...] Le futurisme, de part son exportation va influencer d'autres mouvements qui reprendront l'idée du dynamisme et de la machine. En France, Raymond Duchamp-Villon va reprendre l'idée de la liaison entre la machine et l'espèce vivante (le cheval) dans Le cheval majeur en 1914 ou il décompose le modèle à la manière cubiste mais en transforme les parties en éléments mécaniques. Puis dans la recomposition de son modèle, il opte pour une forme d'abstraction, laissant disparaître le motif au profit d'un ensemble de formes la courbe et l'arête. [...]

[...] Le principe est utilisé pour étudier le déplacement animal et humain en séparant les différentes phases d'un mouvement. Les artistes futuristes s'appuieront dessus pour développer une esthétique graphique du mouvement dans leurs oeuvres. D'autres vont essayer de dépasser la chronophotographie, notamment le photographe futuriste Anton Bragaglia (1890-1960) qui va développer le concept de photodynamisme. Contrairement à la chronophotographie qui capture le mouvement par étapes successives sur plusieurs clichés, Bragaglia comme on peut le voir avec l'exemple La gifle de 1913, crée une sorte de flou qui synthétise le mouvement d'un geste dans le temps en une seule photo. [...]

[...] Dans une première partie, nous verrons quelques éléments biographiques de l'artiste qui permettront de donner un contexte de création à Formes uniques de la continuité dans l'espace, pour passer ensuite à son analyse plastique. Dans une seconde partie, nous verrons les diverses influences et sources qui ont aussi bien alimenté le travail de Boccioni que celui des autres artistes futuristes. Nous reviendrons ensuite, sur l'évolution des recherches de Boccioni sur la représentation du mouvement en sculpture, qui mènera en 1913 à la réalisation de notre objet d'étude. [...]