Vénus endormie et Cupidon - Pâris Bordone (1540)

Thèmes abordés

histoire de l'art, Vénus endormie et Cupidon, Pâris Bordone, beaux arts, Ca d'Oro, collection Franchetti, Vasari, Vénus allongée, vénus Pudica, Vénus d'Urbino, Mario Equicola, Giorgione

Résumé du document

"Vénus endormie et cupidon" est une œuvre de Pâris Bordone datant de 1540. Cette toile habituellement conservée à la Ca d'Oro à Venise au sein de la collection Franchetti, participe actuellement à l'exposition "Le rêve et la renaissance" au musée du Luxembourg. Cette œuvre est une HST aux dimensions de 86 x 137 cm.
Vasari dans son ouvrage "La vie des peintres", consacre quelques pages à Pâris Bordonne et fait également mention de cette œuvre. Paris Bordone est né à Trévise en 1500 et décédé à Venise en 1571. Il entra dans l'atelier de Titien, mais déçu par le maître, il le quitta rapidement et étudia avec intérêt les œuvres de Giorgione, qui fut le maître de Titien. Après un séjour en France, à la cour de François 1er, il revint à Venise où il mourut. L'œuvre soumise à notre examen fut commandée selon Vasari par le Duc de Guise, qui souhaitait un tableau d'appartement.

Extraits

[...] Depuis le quattrocento, le corps connaît une métamorphose progressive et s'épanouit pour porter des valeurs nouvelles de grâce et de jouissance La lumière. Enfin, les effets de lumière participent à la mise en valeur des parties du corps et influent sur leurs représentations. Ici la lumière est latérale, ce qui favorise les contrastes. Seuls les sujets sont éclairés d'une lumière chaude de fin d'après midi à l'inverse du paysage. B. Le rêve : une excuse pour représenter le corps féminin. [...]

[...] Influence de Giorgione : D'abord, Bordone est influencé par l'œuvre de Giorgione, notamment par sa « Vénus d'Urbino ». Son influence se traduit notamment par une structure claire : une femme endormie et étendue sur une étoffe avec un paysage en arrière plan. Bordone reprend également à Giorgione son classicisme qui lui permet de faire un lien entre les formes par une composition réfléchie des gestes. Bordone donne à sa Vénus les mêmes attitudes que celle de Giorgione. Usage du sfumato pour délimiter les contour. [...]

[...] Ici Vénus est représentée endormie, elle est allongée et son visage est inexpressif. Le drap isole le modèle dans le monde concret alors que le reste du tableau, matérialisé dans une lumière blafarde, figure son rêve, ses désirs intimes, représentés sous une forme métaphorique pour traduire son désir charnel secret. Alors que Titien présente une Vénus éveillée, dont le regard soutenant celui du spectateur crée une atmosphère de séduction et d'érotisme, Bordone représente Vénus endormie. On note alors une variation de thématique. [...]

[...] On remarque que Cupidon n'est pas armé, son arc et son carquois sont accrochés dans le pommier. Son attitude laisse à penser qu'il ne semble pas être prêt à toucher Vénus de ses flèches ou encore qu'il se joue d'elle avant de décocher ses flèches. Situation corroboré tant par son étrange regard que son sourire Le Paysage Ensuite, qu'en est il du paysage ? Bordone représente un paysage aride dans lequel la fôret est couverte par une nuée sombre. On remarque la présence d'un arbre isolé en plein centre, qui sera l'Elu sans doute un jour. [...]

[...] L'Eglise en pleine crise (Concile de Trente 1545 – 62) ne fut pas en mesure de l'endiguer. Vénus peut alors renaitre et dans son sillage la beauté du corps triomphe. [...]