histoire de l'art, Musée du Louvre, saint Ildefon, L'imposition de la chasuble à saint Ildefons, Doclétien, Sainte-Lucie, sainte Apolline, Luis Dalmau, Vierge, museo national de Escultura, musée Lázaro Galdiano
L'oeuvre que nous allons étudier dans ce dossier s'intitule L'imposition de la chasuble à saint Ildefonse, tableau réalisé par un artiste espagnol appelé le Maître de saint Ildefonse et exécuté à la fin du XVe siècle. C'est une huile sur panneau de bois en pin sylvestre de 2,30 x 1,67 m. Elle est conservée au Musée du Louvre à Paris depuis 1904.
[...] L'imposition de la chasuble à saint Ildefonse est un retable, probable volet central d'un triptyque déposé à l'église de Valladolid, en Espagne. La première fois que l'œuvre est connue, c'est en 1904, lors de son acquisition par le musée du Louvre à un antiquaire de Cologne. À ce moment, elle est répertoriée comme œuvre d'un certain Luis Dalmau, désigné comme « peintre flamand espagnol du XVe siècle », de par sa proximité stylistique, que nous verrons plus en détail dans le développement de notre dossier. [...]
[...] En effet, chaque sainte est reconnaissable par ses attributs. Ainsi, on trouve également sainte Agathe tenant sur un plateau ses seins déchirés, Sainte-Lucie avec ses yeux et enfin sainte Apolline brandissant une pince avec au bout une de ses dents qui fut arrachée. La dernière sainte reste sans attributs, mais elle serait désignée comme Léocadie de Tolède, une martyre ayant vécu sous Doclétien. Elle aurait fait une apparition à Ildefonse en lui laissant un morceau de son voile. Devant ce cortège de femmes, est représenté saint Antoine, qui est invoqué sur l'autel où était destiné ce panneau peint. [...]
[...] Le thème de saint Ildefonse L'imposition de la chasuble à saint Ildefonse n'a pas eu toujours cette reconnaissance directe du thème. À la base, elle était appelée Intronisation de saint Isidore, ce qui pose le problème du sujet du tableau. Il faut dire qu'Isidore est le frère aîné d'Ildefonse et évêque de Séville de 599 à 636. Or, Ildefonse, qui siège à Tolède de 610 à 667, a rédigé un traité sur la virginité de Marie, intitulé Liber de virginitate perpetua Sanctuae Mariae. [...]
[...] La difficulté d'identification du peintre C'est en 1904 que le tableau est vendu. Lors de cette vente, il est considéré comme fait de la main de Luis Dalmau, en raison d'une comparaison avec le retable des Conseillers effectué par l'artiste espagnol en 1445. Luis Dalmau, Retable des conseillers détrempe sur bois, Musée national d'art de Catalogne, Barcelone. C'est d'ailleurs pour cette raison que le Louvre a manifesté de l'intérêt pour l'œuvre, Luis Dalmau étant courtisé à l'époque. Ce qui frappe dans le tableau d'Ildefonse, c'est la maîtrise des effets lumineux et le rendu des différentes matières, accompagnés d'une nette clarté de la composition et d'une densité plastique qui invite à croire à des statues. [...]
[...] On a d'ailleurs connaissance d'une Remise de la chasuble à saint Ildefonse, brûlée en 1795 dans une église de Tolède. La scène se déroule sur un fond bleu neutre avec un dallage de marbre au sol. Au centre de la composition, de dresse la vierge Marie, couronnée, assise sur un trône au dais architecturé surmonté de pinacles de couleur ivoire qui rappellent les cathédrales épiscopales, comme dans la vision de Ildefonse. À sa gauche, Ildefonse, tonsuré, est agenouillé en effectuant un geste de prière. [...]
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