La Guerre, Otto Dix, triptyque, prédelle, Der Krieg, peintre allemand, première guerre mondiale, nouvelle objectivité, tableau, peinture, république de Weimar, bertholite, gaz moutarde
Otto Dix, peintre allemand du 20e siècle, s'engage volontairement pour rejoindre les champs de bataille lors de la Première Guerre mondiale en tant que mitrailleur. Il ressortira de cette expérience, certes vivant, mais totalement traumatisé, comme il le racontera dans Der Krieg en 1924 : "Les ruines étaient toujours présentes dans mes rêves." Il réalise alors plusieurs tableaux pour dénoncer les horreurs de la guerre, mais peut-être aussi pour se soulager des images de terreur qui l'ont marqué. C'est pourquoi il peint de nombreuses œuvres montrant l'atrocité de la guerre, dans une réalité crue, des œuvres de mémoire pour que personne n'oublie et ne recommence, principe de la Nouvelle Objectivité.
[...] Ainsi, le tableau possède certaines limites, qui nous imposent de prendre de la distance par rapport à l'œuvre. Ce tableau a été peint pour émouvoir et faire réagir, il est certes réaliste, mais n'est pas totalement objectif. [...]
[...] La partie droite du tableau équivaut au moment après la bataille, soit le retour des soldats le soir. Le paysage est constitué d'un ciel très sombre et couvert, un ciel plutôt triste et morne. A l'arrière-plan, on note la présence de flammes rouges, formant presque un tourbillon enflammé, qui vient du champ de bataille alors en feu. De plus, il y a un tronc d'arbre calciné et déraciné, sur un sol encore une fois sanglant et boueux. Le personnage central se différencie de tous les autres : il est le seul à qui on voit le visage. [...]
[...] La preuve en est que ce soldat semble à la limite du désespoir. La guerre l'a rendu vide, sans expression et incapable d'avoir de l'espoir. Pour conclure, ce tableau témoigne avec pertinence de l'expérience combattante lors de la Première Guerre Mondiale de par la représentation des nouvelles armes permettant de tuer en masse telles que le gaz (« gaz moutarde »), les obus, les mitrailleuses des soldats qu'ils emmènent au front. Mais le tableau montre également la violence de la guerre, avec la dévastation qu'elle provoque, la déshumanisation et l'omniprésence de la mort, ainsi que les dures conditions de vie des soldats, qui évoluent entre les cadavres, dans le froid et la boue. [...]
[...] Elle apparait en total contraste avec le reste de l'œuvre : c'est le seul lieu de repos dans ce tableau. Les autres parties représentent l'effervescence, la violence, le combat. La prédelle est donc une « pause » dans le tableau, montrant une ambiance plus sereine, une certaine accalmie, dépourvue de violence. Cependant, on peut tout de même s'inquiéter de leur sort : les soldats sont allongés dans une position de repos, qui peut également évoquer la mort. Nous nous intéresserons ensuite à l'analyse de ce tableau. [...]
[...] Les soldats sont plongés dans l'horreur : on nous montre une scène de violence extrême. Ils doivent subir le froid (l'homme masqué porte une grande cape pour se protéger de ce froid) et la saleté. Ils doivent également vivre entre les cadavres au sol, et souvent déterrés par les tirs d'obus, et peut-être même les rats appâtés par les morts qui jonchent le sol. Ainsi, les soldats ont de très dures conditions de vie dans cette nouvelle forme de guerre. [...]
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