histoire de l'art, L'enlèvement d'Europe, François Boucher, Le Moyne, Tiepolo, Métamorphoses d'Ovide, Minos, Sarpédon, Rhadamante, Léda et le cygne, Vénus consolant l'Amour, Diane sortant du bain, baroque
C'est en 1747 que la Direction des Bâtiments organise un concours entre les peintres de l'Académie. François Boucher (1703-1770) réalise pour l'occasion une peinture à l'huile sur toile intitulée L'enlèvement d'Europe, acquise la même année par les collections de Louis XV puis intégrant le Musée du Louvre à Paris. L'artiste, élève de Le Moyne, sera le chef de file de la peinture française au milieu du XVIIIe siècle aux côtés de son contemporain Tiepolo. Mais ce qui différencie François Boucher de son concurrent c'est un univers beaucoup plus accessible au public qui joue sur les sens et touche la veine imaginaire.
[...] Ces jeunes filles à la peau claire sont les plus naïves du monde, mais leurs positions alanguies sont bien tendancieuses. Cependant, le côté artificiel de ces représentations spécifiques à l'artiste est renforcé par une influence de la nature sans pour autant en faire une copie. On retrouve dans L'enlèvement d'Europe une dense forêt reconnaissable plus tôt chez Léda. Mais cette accumulation d'arbres vert sombre n'a pas de forme, elle n'a pas de début ni de fin, les troncs sont à peine visibles. [...]
[...] Un neuvième et dernier putto a rejoint le monde terrestre, posé aux côtés d'Europe, rappelant que le taureau blanc sur lequel la jeune femme est assise n'est autre que Jupiter. À l'arrière-plan, du côté droit, on note un vaste espace vide constitué en partie supérieur du ciel et en partie inférieure d'une mer bleu gris colérique ponctuée de murs de roche. C'est au bord de cette rive, sur la plage, qu'apparaît le dernier groupe. Il s'agit que trois personnages marins anthropomorphiques. [...]
[...] Autour d'Europe, s'affairent trois groupes de personnages distincts. À la droite d'Europe se trouve sa cour, constituée de cinq jeunes femmes. Leurs visages ont chacun une attitude différente. En effet, on trouve deux de profil, deux de trois quarts et un profil perdu au premier plan. Cette diversité rythme le groupe que forment ces jeunes filles, comme différentes étapes d'un même élan. L'hétérogénéité tient aussi de la couleur des cheveux, qui passe du blond au brun jusqu'au roux pour la figure la plus à gauche de la composition. [...]
[...] Son investissement dans le développement de l'art rocaille passe par de nombreux recueils d'ornements, mais aussi un talent d'illustrateur de livre, dessinateur, portraitiste, fournisseur de manufactures de tapisseries telles que celle des Gobelins et de Beauvais. Le long de ses œuvres, Boucher emprunte au Corrège et à Véronèse leur préférence pour la séduction au détriment de l'érudition. C'est certainement ce qui fit le succès de l'artiste. En effet, il prône la peinture sans message et donc à finalité purement esthétique accessible à tous. Cependant, aucun message ne veut pas signifier aucune narration. [...]
[...] En quoi L'enlèvement d'Europe est-il un tableau caractéristique de l'œuvre de François Boucher ? Dans un premier temps, nous ferons l'analyse descriptive de la peinture puis nous l'inscrirons dans l'ensemble des productions de l'artiste. I. Analyse de l'œuvre Tout d'abord, L'enlèvement d'Europe est un thème mythologique évoqué dans les Métamorphoses d'Ovide, retraçant l'histoire d'Europe, fille d'Agénor, Roi de Phénicie. Alors que Jupiter s'éprend de la jeune fille, il se transforme en taureau blanc pour l'approcher, un jour où Europe se tient avec ses compagnes sur le rivage. [...]
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