J'ai tenté, dans cette étude – qui n'est bien sûr pas exhaustive –, de montrer le rôle de Vinteuil et en particulier celui de son œuvre sur Swann et le narrateur ; puis, de démontrer que Wagner a tenu un rôle important dans la genèse de la Recherche ; et j'ai enfin analysé l'univers auditif, qui englobe, en plus de la musique, certaines sonorités
[...] Enfin, la musique sert à illustrer certaines théories de l'auteur, et en particulier le fait que l'art n'est pas quelque chose de "beau" mais une réalité vue "avec les yeux d'un autre", ce qui est totalement différent et est à la base de la révolution artistique qui va s'imposer, car le but de l'art n'est pas de nous révéler la vérité mais notre sensibilité. Bibliographie A. PROUST Marcel, À la recherche du temps perdu, Bibliothèque de la Pléiade Gallimard Abréviations utilisées : R.T.P : À la recherche du temps perdu C.G : Le côté de Guermantes Fug. : La Fugitive J.F. [...]
[...] RICHARD Jean-Pierre, Proust et le monde sensible, Seuil L. MILLY Jean, Proust dans le texte et l'avant-texte, Flammarion M. KRISTEVA Julia, Le temps sensible, Proust et l'expérience littéraire, Gallimard N. PIROUÉ Georges, Proust et la musique du devenir, Denoël O. SCHOPENHAUER Arthur, La métaphysique de la musique traduit de l'Allemand par A. BURDEAU, Alcan P. [...]
[...] Pr.) Il y ajoutera le héros de La Prisonnière, une phrase de Vinteuil aussi dans Wagner. Le personnage, resté seul dans l'après-midi, s'installe au piano, et joue une mesure de la Sonate de Vinteuil, dont la partition est ouverte devant lui : En jouant cette mesure, et bien que Vinteuil fût là en train d'exprimer un rêve qui fût resté tout à fait étranger à Wagner, je ne pus m'empêcher de murmurer : "Tristan", avec le sourire qu'a l'ami d'une famille retrouvant quelque chose de l'aïeul dans une intonation, un geste du petit-fils qui ne l'a pas connu. [...]
[...] Il prouvait son intelligence. Il avait compris que j'étais une nature et que je subirais l'influence de Chopin S.G.) Debussy fait aussi parti des compositeurs admirés, tout d'abord par Mme de Cambremer, qui qualifie "Pelléas et Mélisande" de : petit chef-d'œuvre S.G.), et par le narrateur : C'est tout à fait "Pelléas", cette odeur de roses montant jusqu'aux terrasses. Elle est si forte, dans la partition, que, comme j'ai le hay-fever et la rose-fever, elle me faisait éternuer chaque fois que j'entendais cette scène. [...]
[...] De là vient que l'imagination est si facilement éveillée par la musique. Notre fantaisie cherche à donner une figure à ce monde d'esprits, invisible et pourtant si animé, si remuant, qui nous parle directement ; elle s'efforce de lui donner chair et os, c'est-à-dire de l'incarner dans un paradigme analogue, tiré du monde réel De même que pour Schopenhauer La musique exprime ce qu'il y a de métaphysique dans le monde physique de même pour le narrateur : certaines pages musicales ont [ ] le don d'évoquer certains paysages avec lesquels on ne comprend pas que les notes ont un rapport T.R.) Les théories de Schopenhauer ont donc profondément marqué Proust qui a eu tendance à appliquer les leçons du philosophe dans son roman Les caractéristiques des "grandes œuvres" Pour Proust, un artiste vraiment original et novateur crée son œuvre à travers tout une série d'œuvre séparées : En repensant à la monotonie des œuvres de Vinteuil, j'expliquais à Albertine que les grands littérateurs n'ont jamais fait qu'une seule œuvre, ou plutôt réfracté à travers des milieux divers une même beauté qu'ils apportent au monde Pr.). [...]
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