Le Flamenco, une revendication identitaire gitane

Résumé du document

Depuis les années 1970, on ne peut que noter une hausse considérable des manifestations flamenca et bien sûr un intérêt grandissant de la part du public. Le flamenco, au-delà des spectacles, influence le monde de la mode vestimentaire, s'infiltre dans les clips télévisés et atteint même le hit parade par le biais des Gipsy Kings, groupe musical dont « l'étiquette flamenca » est équivoque.

Extraits

[...] Les rencontres de chant quotidiennes ont maintenant disparu. Les moments de chant en famille sont plus sporadiques maintenant, se produisant lors des fêtes, et ceux qui sont nés depuis les 30 dernières années ne sont plus dans ce bouillon de culture flamenca. Nombre d'entre eux donc ne savent pas chanter ou danser. Parallèlement, le processus de professionnalisation du chant s'est accentué, en partie comme stratégie de réponse aux transformations du marche traditionnel du travail. Finalement, c'est l'appartenance aux couches socio-économiques inférieures ou "populaires" qui caractérise les Gitans de cette sous- région. [...]

[...] L'histoire du flamenco. La première étape historique demeure dans ce que peut considérer comme la découverte du flamenco, durant la première moitié du XIXe siècle, grâce aux récits de voyageurs étrangers comme George Borrow, Théophile Gautier, Alexandre Dumas . Cependant, les renseignements qu'ils nous donnent sont souvent limités et imprécis et il est difficile de savoir s'il s'agit de folklore andalou ou s'il s'agit déjà de flamenco. Cependant, de par ces écrits, on peut peut- être déjà avancer que la majorité des chanteurs cités étaient plus ou moins apparentés et qu'il constituait une sorte de grandes familles aux ramifications multiples. [...]

[...] Le Flamenco, s'il s'arrête un peu ,s'il s'arrête et il comprend . Si tu prêtes attention au compas de la danse, des mains et tout ça, ça vient du Gitan. ça ne vient pas du Payo. Le Payo voudrait imiter la buler(a et il ne peut pas l'imiter. Parce qu'il sort du compas. Tu me comprends ce que je te dis ? Ils pourront te chanter un fandango, ou un couplet, ou d'autres types de chant, mais ce qui est le buler(a, et le grand chant - je ne sais pas si tu connais - je veux dire la sole(, une siguiriya, pour ces choses-là non, ça non. [...]

[...] Le flamenco demeurera toujours un enjeu identitaire en Andalousie, marquant la confrontation identitaire perpétuelle entre Gitans et Andalous. Toutefois, peut-être pourrait-on critiquer quelque part cette façon de vouloir s'octroyer le flamenco et de le fermer aux non-Gitans. Ainsi, moi, une vraie Payo , pourquoi n'aurais-je pas le droit de découvrir cet art qui m'attire tant ? Il me paraît toutefois un peu vif de condamner les styles que peuvent préférer les Payos, généralement plus faciles d'accès. Mais c'est en découvrant peut-être d'abord la carapace que l'on a envie d'aller plus loin et de découvrir le vrai cante jondo. [...]

[...] Et cela en était fini des Payos. Le cante grande flamenco, comme on l'appelle, s'était dégradé, et c'est les couilles de Mairena qui l'ont remonté. il a dit : Je vais revigorer le cante grande et il l'a rétabli grâce à son habileté et son savoir et grâce à son chant. Propos de Juan (journalier ans, Lebrija). Ainsi, le fait que Mairena est fait connaître et reconnaître le chant gitan en tant que tel peut être considéré comme une victoire sur les non-Gitans car par la suite, il fut reconnu amplement. [...]