Cette étude conduira à l'exposition d'un modèle spécifique au jazz illustrant la socialisation différenciée des femmes. La domination masculine est-elle universelle et irrémédiable ? L'étude s'attache au dévoilement des conceptions mises en œuvre dans la représentation sexuée : reproduction de normes sociales communes ou prise de distance et innovations.
Je vais chercher à savoir si le sexe biologique est un critère pris en compte sur la scène jazz rennaise et de quelle manière il contribue à la construction d'un sexe social (ou genre).
L'univers du jazz recouvrait 5 000 musiciens, en 2006, en France (on dénombrait 500 musiciens il y a 20 ans). Or, plus de 95 % de ces musiciens de jazz sont des hommes (environ 4 750) et 70 % des chanteurs sont des chanteuses. D'après mes premières ébauches chiffrées, la situation sur la ville de Rennes semble comparable avec 98 % de musiciens de jazz qui sont des hommes et 64 % des chanteurs étant des femmes.
À travers ce constat, on peut se demander si les étapes (écoles de musique, stages, remplacements, formation d'un groupe, etc.) de la carrière d'un musicien de jazz rennais ont un caractère discriminant. C'est-à-dire qu'un ensemble de normes et de valeurs symboliques, sociales et musicales seraient codées suivant le genre masculin. Distinction effectuée par et dans les processus interactionnels entre instrumentistes , ce qui favoriserait une socialisation différenciée ?
Un ensemble de questionnements en découlent :
- Comment se déroulent concrètement les interactions entre instrumentistes et chanteurs sur la scène jazz et dans les « coulisses » du groupe ?
- Comment se réalise l'élaboration des normes (distance proximale, type de rapports, attitudes à adopter, etc.) régulant ces interactions ?
- Qu'est-ce qui permet l'entretien de ces normes ? Des groupes de jazz ?
- Quels sont les représentations et imaginaires sociaux sur lesquels s'appuient ces interactions entre hommes et femmes ?
- Aboutit-on plutôt à la construction de situations de forte tension ou de complicité ?
[...] S'il commence tout petit et il suit le cursus jusqu'au bout, il n'y a pas de problèmes. S'il démarre à 14 ans, en fait, ça ne peut pas marcher. Donc, maintenant en tant qu'enseignant privé, si tu veux, en libéral, moi, j'adapte le cursus en fonction de chacun puisque je fais des cours particuliers. Je ne sais pas, quelqu'un qui a 15 ans ou 16 ans qui veut démarrer, j'ai déjà un petit questionnaire de prêt pour savoir ce qu'il écoute, ce qu'il veut en faire, voilà, je ne vais pas leur faire bosser, je ne sais pas moi, Joe Dassin s'ils écoutent Slipknot, quoi (rire). [...]
[...] Lisa Ekdahl, voilà, et ça tu vois, ça fait partie de tout, ça, ça fait partie de ce monde là, puisque tu fais une étude sur les chanteuses de jazz, cette problématique, là aussi, de devoir avoir un physique aussi relativement avenant, ça fait partie du truc, quoi. C'est sûr que si tu fais 1 mètre 50 et 70 kilos, que tu portes des verres double foyer et, t'auras moins tes chances que si t'as un physique à peu près correct. C'est monstrueux ce que je suis en train de dire, mais c'est la réalité là. C'est vraiment, c'est vrai. [...]
[...] Moi : Est-ce que vous pouvez me raconter votre carrière de musicien, de batteur, comment vous êtes arrivé au jazz ? D. B. : Bah en fait, moi, j'ai démarré la musique il y a très longtemps parce que j'avais onze ans, un truc comme ça, onze-douze ans. Mon père avait un orchestre de bal. Donc, tout simplement, un jour, son batteur était malade, moi, j'étais toujours à suivre l'orchestre, enfin, souvent, quoi. J'étais tout le temps l aux répét', derrière le batteur et tout, et il m'a dit : Bah écoutes, tu viens avec moi Donc je suis allé, j'ai emprunté la batterie du batteur en question et puis, et j'ai joué je ne sais pas quoi (rire). [...]
[...] Moi je suis plus dans la partie world musique, tu vois, musique africaine, de cuba, ces choses là, quoi. Sinon, voilà, il y a des gens d'un peu partout, c'est une quinzaine d'écoles en France, en gros, quoi, ouais. Moi : Au départ, vous étiez influencé par le rock ? D. B. : Ah ouais, à fond. Ma culture de départ, c'est ACDC, Téléphone, Kansas, Motorhead, enfin tous ces trucs là, tous les trucs des années 80, hein. Et puis, voilà, après, c'est au fil des rencontres que. [...]
[...] Quatre personnages idéels étant des conceptualisations de la réalité empirique présente sur la scène jazz rennaise. Tout d'abord, le niveau correspond au début de la carrière d'un instrumentiste. Il s'agit de jazzmen arrivant dans le monde[17] du jazz. Certains resteront à ce stade. En fait, ce stade désigne des instrumentistes qui ne savent ni écrire, ni lire la musique : ils jouent sur scène à l'oreille et se contentent d'apporter leur sensibilité dans l'interprétation de standards. Le terme Canari est né dans les années trente, aux Etats-Unis, à l'époque du Swing Craze[18] La fin de la Prohibition (ayant créée tout un univers souterrain du jazz : bars, clubs clandestins, etc) permet le développement de nouveaux orchestres appelés big band et la gravure de 78 tours. [...]
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