Selon le rapport 2009 du Syndicat National de l'Edition Phonographique, la vente de disques en France a baissé de 40% entre 2006 et 2008. Ce recul traduit la crise que connaît l'industrie musicale depuis 5 ans : son modèle économique centré sur l'objet (le CD) subit le phénomène de dématérialisation déjà évoqué avec le cas de l'industrie du livre. Toutefois, on peut probablement affirmer que si le secteur de l'édition dispose d'un peu de temps pour anticiper les évolutions de sa structure et des modes de consommation du livre, le secteur de la musique se trouve aujourd'hui au pied du mur et ne parvient qu'à la marge à réinventer un modèle économique viable.
C'est ce que nous allons tâcher de mettre en évidence à travers trois questions : celle du téléchargement d'abord, celle de la loi qui en découle, et enfin celle, cruciale, de la rémunération des artistes.
[...] Quel avenir pour la musique ? Selon le rapport 2009 du Syndicat national de l'Édition phonographique, la vente de disques en France a baissé de 40% entre 2006 et 2008. Ce recul traduit la crise que connaît l'industrie musicale depuis 5 ans : son modèle économique centré sur l'objet (le CD) subit le phénomène de dématérialisation déjà évoqué avec le cas de l'industrie du livre. Toutefois, on peut probablement affirmer que si le secteur de l'édition dispose d'un peu de temps pour anticiper les évolutions de sa structure et des modes de consommation du livre, le secteur de la musique se trouve aujourd'hui au pied du mur et ne parvient qu'à la marge à réinventer un modèle économique viable. [...]
[...] Ne devrait-elle pas être préventive plutôt que répressive ? Le téléchargement n'est-il pas un facteur favorable à la démocratisation et l'accès de tous à la musique ? Il est à craindre que cette loi n'ait d'une part aucune efficacité, et conduise d'autre part l'industrie du disque à prendre un peu plus de retard dans sa réflexion pour mettre en place un vrai nouveau modèle économique Les nouvelles technologies et le problème de la rémunération des artistes Depuis trois ans, l'écoute en streaming directement depuis Internet (via des plateformes comme Deezer ou Spotify) connaît un succès croissant : 43% des internautes utilisent leurs services et les majors, au début fortement réticentes à collaborer, mettent désormais volontiers leurs catalogues en écoute. [...]
[...] Voici l'une des questions de l'après-Hadopi : comment permettre aux artistes de vivre uniquement des ventes numériques ? Les grosses majors ne devraient-elles pas suivre l'innovation et s'adapter plutôt que rester dans leur logique dépassée ? Une piste de réflexion réside probablement dans la performance : privés des recettes liés au CD, c'est aujourd'hui par la scène que les artistes pourront assurer leur viabilité ; autrement dit, c'est peut-être l'industrie du spectacle vivant qui sauvera celle de la musique. [...]
[...] Une réflexion sur l'essence du modèle économique de l'industrie du disque doit donc être engagée ; réflexion englobant en outre une remise en question des modes traditionnels de distribution de l'industrie du disque : en effet, après avoir assisté à la quasi-disparition des disquaires indépendants au profit des grands réseaux de distribution (Fnac, Virgin, etc.), ce sont ces réseaux qui semblent actuellement être profondément remis en question et menacés de disparition à moyen terme La crise de l'industrie musicale et la loi La loi Hadopi 2 vise à combattre le téléchargement illégal, mais peut rien faire contre les plateformes légales. Adoptée par l'Assemblée nationale, elle devrait être effective en 2010. Elle pose cependant une question majeure : la loi peut-elle aller à l'encontre des nouvelles technologies dans le domaine musical ? [...]
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