Depuis les premiers pas de l'opéra, au début du XVIIe siècle, jusqu'à nos jours ; la façon d'aborder et de créer des œuvres opératiques a bien changé.
Cet art hybride qui réunit musique, chant, décors plastiques et littérature -sous la forme du livret- parvient-il, dans le panorama actuel du spectacle vivant, à défendre ce qui lui est propre ?
C'est la question que se pose Philippe Beaussant. Il commence son livre La Malscène par un cri de colère à l'égard des créations opératiques contemporaines. Voyons ce qui motive un amoureux de l'opéra à cette révolte.
La Malscène est le livre d'un passionné de l'opéra, mais si déclaration d'amour il y a, c'est aussi un livre de colère, une colère contenue depuis plusieurs années. Précisons d'abord que le ton irrité et parfois méprisant dont use son auteur est sans doute impropre à une réelle réflexion. Il présente certaines critiques sans justification, qu'accompagnent des boutades dépréciatives qui tentent de créer un climat de complicité avec le lecteur. Ces boutades ne montreraient-elles pas, en fait, que P. Beaussant considère son propre point de vue comme le seul valable et évince les autres sans les questionner véritablement ? Toutefois, il soulève un certain nombre de questions fondamentales pour la création opératique actuelle. Voyons quelles sont les raisons de sa colère !
Nous verrons dans un premier temps en quoi l'opéra est un art où doit régner la primauté de la musique, puis nous interrogerons les différences entre la scène théâtrale et celle de l'opéra et enfin, nous tenteront de définir le lien entre un chanteur lyrique et un comédien.
[...] L'opéra, un art musical Pour Philippe Beaussant, il n'y aucun doute possible : l'opéra est avant tout un art musical. C'est, selon lui, la musique qui doit être la coordinatrice principale de tout le spectacle opératique. Pour lui, la nature de la musique, et donc de l'opéra, repose sur la fusion, la symbiose, l'oubli momentané de ce qu'on est Il utilise un certain nombre de tournures de phrases assez poétiques, comme celle-là, qui montrent bien l'idée qu'il se fait de l'opéra : un monstre sacré d'émotion. [...]
[...] En effet, l'opéra n'est pas un concert dans un décor, c'est un art scénique ! Qu'est-ce donc qu'un interprète lyrique ? C'est un artiste chargé à la fois d'interpréter une partition musicale de manière la plus juste possible et d'incarner un personnage, de jouer une situation. Il doit tenir compte d'un grand nombre de paramètres : le rythme de la musique, l'espace de la scène, souvent très grand, la situation qu'il joue C'est-à-dire qu'il doit concilier les indications du chef d'orchestre et du metteur en scène. [...]
[...] P. Beaussant, La Malscène, Paris : librairies Arthème Fayard, 2005. [...]
[...] C'est la question que se pose Philippe Beaussant. Il commence son livre La Malscène[1] par un cri de colère à l'égard des créations opératiques contemporaines. Voyons ce qui motive un amoureux de l'opéra à cette révolte. La Malscène est le livre d'un passionné de l'opéra, mais si déclaration d'amour il y c'est aussi un livre de colère, une colère contenue depuis plusieurs années. Précisons d'abord que le ton irrité et parfois méprisant dont use son auteur est sans doute impropre à une réelle réflexion. [...]
[...] Cette propension a heureusement plutôt tendance à s'inverser. De plus en plus de jeunes chanteurs lyriques et d'apprentis chanteurs s'intéressent à l'aspect dramatique de leur profession et s'engage dans cette voie. Cet investissement du corps du chanteur à l'opéra s'est déjà vu, avec Maria Callas. Etrangement, après la diva, la scène est redevenue ce qu'elle était avant elle, le lieu où règne la primauté absolue du chant et du vedettariat. Si la musique est tellement émouvante à l'opéra, c'est précisément parce qu'elle sert une situation théâtrale. [...]
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