Rodolfo Celletti naquit à Rome le 13 juin 1917. Il se spécialisa en droit puis mena sa propre carrière en parallèle avec la musicologie et la critique.
Il eut donc une carrière polyvalente comme musicologue, juriste, romancier, critique musical, directeur de festival. Il est également un grand spécialiste du chant sous son profil philologique et historique ainsi que technique et interprétatif. Il s'intéressa à la voix, au style ainsi qu'au chant italien.
Dans cette étude, pendant près de trois cents pages, Rodolfo Celletti va développer un véritable recensement de la manière de chanter à l'époque baroque. Tout d'abord il introduit brièvement les notions de virtuosité, d'hédonisme et de bel canto puis entame une seconde partie qui regroupe et définie les différentes formes de chants des grands noms de l'époque : de Monteverdi à Lotti, en passant par Porpora et par Haendel. La troisième partie de son histoire du bel canto, intitulée aspects particuliers de l'opéra baroque, est bâtie en trois parties. La première sur les castras permettra de dévoiler l'origine et la pratique de cette voix encore peu connue aujourd'hui. Puis l'auteur s'intéresse aux arias di tempesta, qui reflètent parfaitement la « vocalité » de leur temps. Pour conclure Celletti développe brièvement sa vision sur l'impact et l'implication des rôles bouffes à cette époque, manière d'aller au-delà des simples prouesses vocales. Nous allons étudier successivement ces trois parties. Elles sont en effet intimement liées les unes aux autres par le trait commun de la notion de plaisir du spectacle.
[...] Certains personnages comiques pouvaient être issus de la commedia dell'arte, on peut le constater dans Chi soffre speri de Marco Marazzoli et Vergilio Mazzocchi. Monteverdi, lui, transplanta des personnages grotesques dans l'opéra mythologique ou historicisant. Par exemple dans le retour d'Ulysse où le rôle comique du parasite Iro est interprété par un ténor difforme, bègue, fanfaron, qui se nourrit des restes des prétendants. Les rôles comiques trouvèrent leur source dans l'inspiration de préjugés et d'idées préconçues. Cesti l'avait bien compris, il choisissait tous ces personnages dans une idée commune pour divertir. [...]
[...] Cette méthode fut esquissée par des auteurs de traités tels que Tosi et Mancini, tous deux castrats. Jusqu'à la fin du XVIIe siècle, on retrouvait chez les castrats une émission douce. Les castrats furent aussi les premiers à tenter le fameux passage de registre Provoqué par des procédés variés, mais particulièrement celui consistant à assombrir la couleur de la voyelle chantée, par l'inclinaison ou l'abaissement du larynx. Les voix de femmes contralto furent employées pour des rôles comiques, car elles n'utilisaient que le registre de voix de poitrine, ce dernier étant vu comme grotesque. [...]
[...] On les retrouve dans le rôle d'Idamente dans Idomeneo de Mozart puis dans le Sextus de la Clemenza de Tito (1791). À souligner également que les castrats étaient sélectionnés dans des familles pauvres afin de sortir leur famille de la misère. La qualité des voix variant beaucoup d'un chanteur à un autre, un grand nombre de castrations furent vaines. Les compositeurs écrivirent également pour des chanteurs précis. En effet, les compositeurs répondaient à des commandes précises et se devaient de mettre en valeur les chanteurs. [...]
[...] Il s'agit de personnages grotesques codifiés. Ils ont une scène dans chaque acte, souvent à la fin du premier acte, à la fin du second et un peu avant la fin du troisième. Ces personnages ne furent pas différents de ceux de l'opéra vénitien. Les duos entre les personnages bouffes apparurent, par exemple, dans Teodora Augusta entre Niso (sopraniste) et la vieille Cleria (ténor). La vogue des rôles bouffes dans le genre sérieux tomba en désuétude dès le XVIIIe siècle. [...]
[...] III : Les arias di tempesta La poésie italienne étant particulièrement en vogue au XVIe siècle, les arias di tempesta furent prisées à l'époque baroque. Il s'agissait d'une poésie utilisant la comparaison, la métaphore et l'image. Ces éléments correspondaient aux goûts des Européens, car il s'agissait de notions simples axées sur les sentiments humains. L'utilisation, dans un moment culminant, de comparaison et de métaphores alambiquées et forcées permettait ainsi de briser le fil de l'action. L'aria di comparazione, ou l'air de comparaison naquit en Italie. [...]
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