Le slam est un art oratoire pratiqué le plus souvent dans des bars ou dans des centres culturels, cinémas, restaurants, salles de spectacles et dans tous lieux où poètes et spectateurs peuvent être réunis. Le mot « slam » vient de l'anglais et signifie « claquer » ou « balancer ». Il s'agit en effet de faire « claquer » des mots à l'oreille du spectateur, afin de le surprendre, par le style et la rythmique employée par le slameur. Le principe d'une « slam session » est le suivant : Un animateur ou « Maître de cérémonie » inscrit les personnes souhaitant déclamer leurs textes sur une liste et invite ensuite chaque slameur à s'exprimer pendant 3 à 5 minutes, a cappella, sur la scène prévue à cet effet. Toute personne, quelque soit ses origines, sa langue maternelle, son âge, son milieu social et ses opinions dispose d'un temps de parole et d'écoute, dans une totale liberté de style. L'animateur n'a aucun droit de regard sur le contenu du texte. Le slam est avant tout un moment de partage et d'écoute basé sur le principe de la liberté d'expression.
[...] Seule compte l'envie de partager un moment, un texte, le temps de quelques minutes ainsi que la volonté de réapprendre à s'écouter, dans un monde où les médias diffusent tant d'informations qu'à force, les moments de réelle communication sont devenus trop rares. [...]
[...] Le Slam National a commencé par être un hommage d'une ville à une autre ville. C'est un don de la communauté des poètes à tous les nouveaux venus. Certaines théories peuvent impressionner le néophyte. L'esprit communautaire du slam est en conflit permanent avec les ambitions individuelles et les appétits égoïstes. Ce combat pourrait détruire la cohésion et la créativité du mouvement. L'histoire du slam en France La formule du slam arrive en France en 1995, dans un bar à Pigalle nommé le Club Club sans pour autant porter le nom de scène slam On y découvre le poète griot-punk Nada, MC Clean, Joël Baratzer et encore Pilote Le Hot. [...]
[...] Marc Smith, écrivain et poète, en est le précurseur. Il organise les premiers tournois de slam dans un bar nommé le Green Mill Très vite, le mouvement se propage et se fédère avec le premier Grand Slam National Américain en 1990 à San Francisco. En 1996, deux journalistes s'intéressent au slameur Saül Williams, vainqueur de plusieurs compétitions américaines et vedette des documentaires «Underground Voices» et «Slam Nation» de Paul Devin. Surtout, il participe à la rédaction du film réalisé par Marc Lévin en 1997, dont il joue le rôle principal. [...]
[...] Il se pratique en individuel ou en collectif. Le slam, au contraire, n'utilise pas de fond sonore, il se pratique toujours a capella et selon les règles citées plus haut. De ce fait, les albums comme celui de Grand Corps Malade ne peuvent pas porter l'étiquette slam mais plutôt celle d'album de spoken word. La poésie sonore, elle, s'écrit en public. Le poème est propulsé hors de la page et le texte est la parole en elle-même. Autrement dit, le poème n'est jamais écrit puis récité comme en slam. [...]
[...] Ainsi, il existe maintenant des espaces dans le département où les jeunes peuvent se réapproprier la parole et où s'effectue la jonction entre la langue, en tant que matériau, et le fait de s'exprimer. Le mois dernier, l'écrivain Toni Morisson a voulu traiter des évènements de novembre 2005 par le biais du slam. Elle a donc institué une scène ouverte au Louvre il y a peu de temps, sous le thème Etranger chez soi Les jeunes des ateliers de Bobigny, notamment, ont pu s'y exprimer et restituer le travail entrepris en amont, en atelier. [...]
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