L'album Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band des Beatles est l'album que l'on peut considérer comme le premier album rock conceptuel. Ce titre a été donné à Sgt. Pepper par de nombreux critiques notamment du fait de l'énorme recherche artistique autour de cet album. En effet, pour n'enregistrer que 42 minutes de musique, les Beatles ont passé près de 700 heures dans les studios d'EMI, leur maison de production. Les Beatles créent alors, pendant ce qu'on a appelé les « 129 jours les plus productifs de l'histoire du rock'n'roll », un concept littéraire, un concept musical et un concept visuel. Le journaliste musical Michel Taittinger intitule alors son article sur Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band, “Du haut de leur dernier disque, quatre Beatles vous contemplent”, mettant en évidence l'importance phénoménale de ce nouvel album.
[...] Même si ce rock n'est pas adopté par la majorité conservatrice, il est accepté, car il est d'une lignée pure Cependant, les Beatles ont également inspiré des genres de rock beaucoup plus crûment contestataires comme le hard rock dont on peut deviner l'origine dans la chanson Helter Skelter (qui ne fait pourtant pas parti de l'album Sgt. Pepper's). Dans ce type de rock, la contestation est la finalité de la création artistique. Il s'agit d'une sorte de déviance du rock anglais des années 1960 qui était le symbole d'une génération qui se lâchait. Mais les enfants ne peuvent pas se lâcher comme leurs parents. [...]
[...] Il s'agit d'une forme de situationnisme pratique que l'on retrouve en acte chez les tribus rock et en théorie chez Gorgio Agamben tout au long de son ouvrage clé, la communauté qui vient, à travers l'esquisse d'une théorie de la singularité quelconque. Pour cet auteur, l'idée d'une communauté inessentielle est décisive, d'une solidarité qui ne concerne en aucun cas une essence. La communauté qui vient est une communauté sans présupposés, sans condition d'appartenance préalable à la communauté et sans identité. Il imagine une communauté faite d'hommes qui ne revendiquent pas d'identité. Ce qui fait une communauté c'est l'idée d'une singularité quelconque, parfaitement déterminée, mais sans que jamais un concept ou une propriété ne puisse servir d'identité. [...]
[...] D'après Whitehead, l'encoche et le couteau sont réels. Cette dichotomie entre l'univers bucolique du dessin et la déchirure brutale du couteau correspond à la musique de cet album où l'innocence paisible qui prévaut dans la majorité des compositions est brusquement rompue par The Knife, l'une des chansons les plus agressives jamais enregistrées par le groupe. Les pochettes des albums suivants, Foxtrot (cf. en annexe) et dans une moindre mesure Nursery Cryme, continuent à surprendre par l'emploi de la double pochette révélant, au moment où on la déplie, le véritable sens de la scène. [...]
[...] Les groupes ou leaders rock montrent juste un exemple qui conduit les divers éléments de la communauté à une rébellion particulière. Mais aujourd'hui, cette rébellion est d'un autre type que celle du rock des années 1960 : elle est plus basée sur la ruse que sur la contestation franche La ruse comme moyen post-moderne de rébellion) La ruse constituerait, face au pouvoir institutionnel et à sa domination intempestive, l'unique moyen pour le peuple de contourner cette oppression en libérant sa puissance. [...]
[...] Ce n'est pas tant dans les textes qu'il faut chercher ce concept, mais plus dans les titres de l'album lui-même ou dans l'enchaînement des chansons porteur, d'après beaucoup, d'un véritable message. Sgt. Pepper est effectivement un véritable concept littéraire qui réside tout d'abord dans le titre. Nombreux sont les observateurs qui ont considéré ce titre comme une métaphore des Beatles eux-mêmes. Tout comme Flaubert disait Mme Bovary c'est moi les Beatles étaient eux aussi leurs personnages de Cœurs Solitaires En effet, à la sortie de Sgt. [...]
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