David Bowie, carrière, biographie, The Laughing Gnome, Silly Boy Blue, Little Bombardier, Konrads, The King Bees
David Bowie n'est pas encore né. Il est encore moins le Lazare de la pop qu'il va devenir, Lazare récurrent qui détruit ses personnages pour donner vie à de nouvelles enveloppées vestimentaires, musicales et esthétiques. En fait, un vrai traité de « phoenixologie » à lui tout seul. Peut-être, comme Cocteau, détournerait-il son regard, David Robert Jones, s'il venait à croiser l'un des personnages publics qu'il a façonnés pour se glisser derrière leurs masques successifs...
[...] Le métier d'artiste n'a jamais été, à de rares exceptions près, une sinécure. Rares sont les chanteurs qui ont connu un succès immédiat. On a beaucoup insisté sur le manque de soutien de sa famille, dont David Jones aurait souffert notamment à ses débuts. Il ne semble pas que cette approche ait été confirmée par aucun de ceux qui l'ont connu dans sa jeunesse. Si l'on pouvait éventuellement avoir des doutes jusqu'à sa mort à ce sujet, un événement survenu en 2016, quelques semaines après sa disparition donc, est venu confirmer que David Jones avait au contraire le plein soutien de ses parents dans son choix d'embrasser une carrière artistique. [...]
[...] Silly Boy Blue, toujours dans le répertoire de Bowie, un an plus tard, quand il enregistrera une émission pour le programme de radio de John Peel, Top Gear, emporte l'auditeur par un brusque revirement de situation à Lhassa, au Tibet et au palais du Potala, pour se terminer en un hymne émouvant à la renaissance et à la réalité bouddhiste de l'être. Une chanson qui ne figure pas sur l'album, mais qui figure une sorte d'apogée de cette déjà nouvelle phase de Bowie est The Laughing Gnome, un single sorti en avril 1967. Les gnomes en question ne lui portèrent pas tout de suite chance, puisque la chanson fit un flop de plus dans sa carrière en phase de lancement. Mais ils se vengèrent quand la compagnie mère de Deram, Decca, les remit au goût du jour en 1973. [...]
[...] The Buzz, le groupe avec lequel il joue en 1966, a été frappé par sa présence étonnante et déjà provocatrice sur scène, mains sur les hanches, doigt sur les lèvres, un véritable profil de star malgré l'accumulation d'échecs de ses 45 tours : Do Anything You Say, I Dig Everything, Rubber Band. Durant cette période, sur laquelle la presse et les biographes ont beaucoup glosé, s'appuyant sur des témoignages fallacieux et des déclarations parfois ambiguës ou mal interprétées de l'intéressé, David Jones était-il dans une galère ou dans une solitude totale ? Assurément non. Issu d'une famille modeste, il fait son apprentissage de la vie. [...]
[...] Mais il s'avère finalement, dans la chute de la chanson, que le vétéran de la Première Guerre mondiale qui regarde le groupe déambuler dans les allées s'est fait piquer sa copine par le leader du groupe des années auparavant. Le goût de la chute chez Bowie se confirme avec le titre Little Bombardier. Un soldat démobilisé connait une période difficile après la guerre et sombre dans la solitude et l'alcoolisme. Deux enfants rencontrés dans un cinéma deviennent ses amis et ils parviennent à le sortir de sa dépression : His life was fun and his heart was full of joy Mais la police le soupçonne de motivations malsaines et le menace de représailles. [...]
[...] Les premières années de la carrière de David Bowie David Bowie n'est pas encore né. Il est encore moins le Lazare de la pop qu'il va devenir, Lazare récurrent qui détruit ses personnages pour donner vie à de nouvelles enveloppées vestimentaires, musicales et esthétiques. En fait, un vrai traité de phoenixologie à lui tout seul. Peut-être, comme Cocteau, détournerait-il son regard, David Robert Jones, s'il venait à croiser l'un des personnages publics qu'il a façonnés pour se glisser derrière leurs masques successifs : David Bowie, mais aussi Ziggy Stardust, Aladdin Sane, Halloween Jack, The Thin White Duke, le Pierrot d'Ashes to Ashes, le chanteur de Tin Machine et tant d'autres jusqu'à n'être plus que l'étoile noire préfigurant son propre anéantissement, mais aussi l'immortalité de la marque ombrelle David Bowie. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture