Qu'est-ce qu'une nouvelle lutherie ? Telle fut notre première question à la lecture du sujet, une question primordiale qui a jalonné notre travail de recherche. Là est le problème : les nouvelles lutheries sont encore en pleine expérimentation, en pleine évolution et en pleine définition. Relevant d'un domaine que nous ne connaissions que trop peu, nous avons donc, à l'image des artistes utilisant ces nouvelles lutheries, tâtonné, expérimenté, au cours de nos diverses rencontres et de nos recherches documentaires. Cette synthèse ne prétend donc pas à l'exhaustivité, elle propose d'interroger les créations, les différents acteurs impliqués, les moyens et les lieux mis en œuvre autour de pistes de réflexion et d'hypothèses flexibles sur les nouvelles lutheries et leurs enjeux.
Si l'on tente de définir de manière non documentée le terme nouvelle lutherie, on comprend que ce terme fait référence à la fois à une dimension temporelle, dans le sens où ce qui est nouveau aujourd'hui ne le sera plus demain, et à la notion d'élaboration d'instrument. Ainsi, dans un premier temps nous pouvons penser que toute nouvelle façon de concevoir un instrument, que celui-ci soit d'ailleurs nouveau ou non, pourrait être qualifiée de nouvelle lutherie. D'ailleurs, le musicien et auteur Max Vondervorst propose un ouvrage intitulé Nouvelles lutheries sauvages qui enseigne la fabrication d'instruments de musiques nouveaux à partir d'objets de récupération. Cependant, à la lecture plus précise du sujet donné dans le cadre de ce travail, il semble que la terminologie « nouvelle lutherie » fasse référence à l'usage des nouvelles technologies dans la fabrication d'instruments, l'informaticien devenant central dans ce processus. De plus, le terme de lutherie étant historiquement associé au domaine musical, il est donc tout naturel que ce milieu se présente comme un terreau d'innovation pour les nouvelles lutheries, entraînant par la suite d'autres domaines artistiques comme celui de la danse, du théâtre et des arts visuels. Par conséquent, notre étude fait principalement référence au domaine musical, champ artistique le plus avancé sur ce sujet.
[...] Il crée Noizik en 2008, distributeur d'instruments de nouvelles lutheries. Depuis le 1er janvier 2009 le site internet Noizishop permet la vente directe aux particuliers. Annexe 2 SCHÉMAS DU THÉRÉMINE : Vue du dessus Source : http://leschroniquesspectrales.blogspot.com/2007/06/jouer-le- thme-de-zelda-sans-les-mains.html Annexe 3 PHOTOGRAPHIES DES INSTRUMENTS COMMERCIALISÉS PAR NOIZIK : Annexe 4 IMAGES DU SPECTACLE VIRUS/ANTIVIRUS : Annabelle Bonnéry dans Virus/Antivirus Schéma du dispositif Annexe 5 DOCUMENT ISSU DE : RÉSIDENCE 2007, LES CAHIERS DE L'ATELIER ARTS- SCIENCES, Nº1, GRENOBLE Annexe 6 IMAGES DE LA REACTABLE: Figure 1. [...]
[...] L'univers des possibles devient immense. Le dispositif de nouvelle lutherie n'est pas un instrument x3 mais un instrument au cube Ces choix de programmation font sortir les dispositifs de nouvelle lutherie du champ déterministe dans lequel s'inscrivent les instruments traditionnels. Ils font de l'arbitraire un modèle de création musicale. Le déterminisme de l'instrument traditionnel, c'est-à-dire le rapport de cause à effet entre le geste de l'interprète et le son produit est ici aboli. En analysant les trois éléments constitutifs du dispositif de nouvelle lutherie, nous constatons que chacun d'entre eux offre un champ d'action infini, chacun participe à la liberté offerte par la nouvelle lutherie pour la création. [...]
[...] En l'associant à un ordinateur et à un logiciel traitant le signal capté par les antennes, Vincent Raphaël Carinola transforme le thérémine en capteur de gestes et compose lui-même le contenu sonore associé à chaque geste capté. Le dispositif mis en œuvre dans Toucher a été créé par Vincent Raphaël Carinola en collaboration avec l'informaticien Jérôme Doutaz pour ce qui est de la conception technique et informatique. La création de ce dispositif, phase qui fait aussi partie de l'œuvre selon Vincent Raphaël Carinola, a été menée par le compositeur dans une optique d'expérimentation sonore et visuelle, et dans le but de repousser les frontières connues de la musique. [...]
[...] De plus, la recherche de nouveaux instruments faisant appel aux nouvelles technologies répond au désir de liberté des créateurs. L'irruption de l'informatique a ouvert de nouvelles possibilités dans le domaine de la création qui n'est alors plus limitée par la physique. Les artistes disposent de nouveaux moyens permettant d'explorer de nouveaux champs, et donc profitent de plus de libertés. C'est une démultiplication des possibles. Seulement, afin de conserver le sens attaché à leurs œuvres, ils doivent eux-mêmes s'imposer des contraintes. [...]
[...] Je survis en bouffant des noix trempées dans du vinaigre - Vincent-Raphaël CARINOLA : Compositeur de musiques électro- acoustiques, il est actuellement formateur au Cefedem-Bourgogne de Dijon et intervient dans différents centres de formation (CFMI, Ecoles de musique, Universités) - Yann NGUEMA : Bassiste et graphiste du groupe de musique électro- acoustique Ezekiel - Dominique DAVID : Chercheur au CEA et à Minatec (campus d'innovation en micro et nano technologies). Il est également musicien. - Jérôme DOUTAZ : Ingénieur d'études- Sogéti-high-tech, chercheur au CEA - James GIROUDON : Directeur du GRAME, centre national de création musicale. Sa principale mission est de recevoir des compositeurs ou des équipes artistiques et de lui apporter un soutien matériel, artistique ou logistique. - Jerôme GARBARINO : Ancien responsable du secteur High-tech du magasin Bellecour Musique. [...]
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