HARNONCOURT pose le problème de la notion de "musique ancienne" : selon lui, Monteverdi est un compositeur moderne; le propos de sa musique doit nous interpeller. Ce que veut faire resurgir HARNONCOURT dans cet extrait, c'est que l'on ne peut comprendre ce musicien « moderne » que si l'on fait l'effort de se re-situé dans son contexte historique, que si l'on en fait une interprétation critique de son œuvre et des exigences stylistiques qui y sont exprimés. HARNONCOURT veut dénoncer une pratique figée, dogmatique, de musique usuellement classée "ancienne", et à qui l'on pourrait garder leur caractère moderne, actuel, si on les sublime par une liberté totale d'interprétation.
Dans ses deux ouvrages Le discourt musical et Le dialogue musical, HARNONCOURT va plus loin et nous fait part de ce qu'il considère comme la crise de la musique contemporaine : la perte de contenu de l'interprétation contemporaine de la musique, qu'il juge par trop figée et traditionaliste : "Il ne faut pas avoir peur [...] de l'interprétation vivante, de la subjectivité".Précisément ici, Il veut démontrer que Monteverdi va dans ce sens de l'élévation de la musique à un art en perpétuel crise, évolution, qui nécessite de prendre en compte son histoire et d'y apporter des éléments sans cesse nouveaux pour que la musique contemporaine soit toujours une innovation. Monteverdi est à la source de ce que Harnoncourt définit comme une pratique "moderne" de la musique :
Il convient donc d'explorer plus en avant le propos d'Harnoncourt en rappelant, dans un premier temps, le contexte historique de la musique à l'époque de Monteverdi, les évolutions de style qui y apparaisse, et le lien à la pratique de musiques anciennes de l'époque : où l'on pourra comparer notamment ce dernier point avec la notion de "recherche dans le domaine des pratiques d'exécution" pointé dans l'extrait étudié. Puis, dans un deuxième temps, l'on pourra établir en quoi Monteverdi modernise le rapport à la musique de ses contemporains.
Nous pourrons alors mieux discuter et voir en quoi la pensée d'HARNONCOURT rejoint l'héritage de Monteverdi, et en quoi cela se traduit.
[...] Puis, dans un deuxième temps, l'on pourra établir en quoi Monteverdi modernise le rapport à la musique de ses contemporains. Nous pourrons alors mieux discuter et voir en quoi la pensée d'HARNONCOURT rejoint l'héritage de Monteverdi, et en quoi cela se traduit. Contexte historique Fin 16ème siècle : une recherche de sens nouveaux Le style moderno de Lassus et Palestrina ne résistera pas à la mort de ces deux grands maîtres en 1594. C'est donc, au début du XVIIe, le madrigal qui paraît comme le style dominant, seul capable de donner naissance à l'opéra. [...]
[...] Notion de la musique Ancienne : Chez Nikolaus Harnoncourt HARNONCOURT pose le problème de la notion de "musique ancienne" : selon lui, Monteverdi est un compositeur moderne; le propos de sa musique doit nous interpeller. Ce que veut faire resurgir HARNONCOURT dans cet extrait, c'est que l'on ne peut comprendre ce musicien moderne que si l'on fait l'effort de se resituer dans son contexte historique, que si l'on en fait une interprétation critique de son œuvre et des exigences stylistiques qui y sont exprimés. [...]
[...] En conclusion, si l'on s'est penché sur l'orfeo pour percevoir les apports nouveaux de Monteverdi, l'étude de ses recueils de madrigaux, et en particulier ceux qu'il réclame de la segunda pratica, permettrait de mettre au jour de la même manière, les nombreux apports de Monteverdi sur différents styles de musiques. La musique du couronnement de Poppée, son ultime opéra chef d'œuvre, témoigne de la maturité qu'il à apporter à la conception musicale jusqu'a la fin de sa vie. Conclusion sur la thèse de Nikolaus HARNONCOURT, ouverture Au vu de cette démarche, il apparaît donc clairement le propos de la modernité de Monteverdi à ses contemporains. [...]
[...] Il veut donc par le biais de son interprétation personnel, apporter ce flux de changement, d'instabilité dont la musique se nourrit pour transmettre un sens à ses auditeurs. Il cherche par son travail (avec ses moyens : interprétations d'œuvres méconnus, avec des modes d'interprétations inédits) à relancer des réflexions profondes sur la musique, sur toute la musique. L'étude d'œuvre du Baroque n'est que prétexte à chercher un second souffle contre ce qu'il dénomme l'interprétation "froide", "historique" d'œuvres dont on ne doit pas dénaturer l'expression par convention si l'on veut trouver leur sens. [...]
[...] Apports de Monteverdi : mis en route de sa conception harmonieuse et global d'une œuvre Contrairement à Peri, trop proche de la révolution initiée par la Camerata Bardi, Monteverdi va prendre assez de recul pour ne pas s'emprisonner dans un récitar cantando trop systématique ; ces sept ans vont lui permettre de finir l'élaboration de ce nouveau style, de l'adapter totalement à son but premier : dépeindre les sentiments d'un seul personnage. De plus Monteverdi ne fait pas table rase des influences de son temps. Il va utiliser le discours fleuri et simple du madrigal pour traiter les parties chorales de l'Orfeo et le contrepoint savant de l'école franco- flamande pour ses symphonies et les moments dramatiques du livret. Le madrigal souffrait d'une absence de dissonance, d'une trop grande simplicité harmonique qui le rendait trop neutre pour le théâtre. [...]
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