Ce n'est qu'au XIXe siècle que le terme d'opéra bouffe apparaît, grâce à Jacques Offenbach (1819 – 1880) qui s'impose alors comme le maître de l'opéra bouffe français. Compositeur et violoncelliste allemand naturalisé français, il quitte le conservatoire de Paris au bout d'un an pour intégrer l'orchestre de l'Opéra-comique avant de devenir directeur musical de la Comédie Française.
Par la suite, il ouvre son propre théâtre et gagne une réputation internationale de compositeur de musique de scène. Situé dans le IIe arrondissement de Paris, Offenbach inaugure Les Bouffes-Parisiens en 1855 avec son opérette Les deux aveugles. Ainsi nait le terme d' « opéra-bouffe » qui désigne donc certaines œuvres d'Offenbach.
Il serait intéressant de remarquer la manière dont ce genre devient universel : quelles en sont les caractéristiques ? Quels procédés utilise Offenbach ? De quelle manière renouvelle-t-il le genre léger et gracieux de l'opéra-comique à ses débuts puisqu'il affirme lui-même vouloir « creuser le filon inépuisable de la vieille gaieté française » ?
[...] Un maître de l'opéra bouffe : Jacques Offenbach (1819–1880) Introduction C'est au 17ème en Italie, à Florence, que nait l'opéra. Genre à la mode à cette époque, il s'exporte dans les autres pays d'Europe (Allemagne, Angleterre ) à l'exception de la France. : Il faut attendre 1671 pour voir le premier opéra vraiment français. L'opéra Italien se scinde ensuite en deux : d'un côté l'opéra séria et l'opéra buffa qui consistait à intercaler des intermèdes comiques dans l'opéra sérieux. Le premier de ce genre est La Serva Padrona de Pergolèse qui déclencha la querelle des bouffons opposant les partisans de l'opéra français à ceux de l'opéra italien. [...]
[...] Exemple d'Orphée aux Enfers : cocuage réciproque. - Parodie de l'Antiquité dans les deux œuvres suscités dont Offenbach avait juré de se venger, car lorsqu'il était chef d'orchestre, il lui fallait endurer entre les entractes de longues tirades des tragédies classiques. Emploi de la mythologie grecque - Offenbach représente les dieux et les héros comme des êtres superficiels, idiots, voire débauchés. Exemple : Hélène, fille de Jupiter : Et quand je traverserai la foule, du haut de mon char, j'entendrai, comme tout à l'heure, une voix qui sortira des rangs du peuple et qui dira : ce n'est pas une reine, c'est une cocotte ! [...]
[...] Exemple du Galop infernal qui a été détourné en french cancan. Toute tradition d'interprétation enferme l'œuvre dans un sens univoque qui la falsifie. En quelque sorte, condamne l'œuvre d'art : Coadou écrit que Offenbach est de ces auteurs méconnus à force d'être trop connus. - On dit également que les œuvres d'Offenbach sont les plus représentatives du genre de l'opérette et par conséquent, elles ont souvent été interprétées en ce sens : cela falsifie leur interprétation première puisque Offenbach lui-même les nommait opéra- bouffe Cela a pour conséquence qu'aujourd'hui, bien qu'il ne s'agisse pas de musique légère (c'est-à-dire de piètre qualité), ces opéras bouffes qualifiés d'opérettes n'ont pas eue l'honneur d'être enregistrés par des firmes discographiques telles que Deutsche Grammophon. [...]
[...] Offenbach utilisation l'exagération et le contraste qui consiste par exemple à enchaîner un récitatif pathétique à un rythme de danse dévergondé ou bien à conclure une finale dans l'apothéose d'un cancan. Exemple du Galop Infernal dans Orphée aux Enfers. - Exemple du final de La Vie Parisienne avec l'air du Brésilien Et pif, et paf et pif paf pif pouf pif Une tradition d'interprétation faussée - D'après le texte de François Coadou : Offenbach-matériau. Essai de lecture philosophique de l'œuvre-Offenbach. [...]
[...] Par la suite, ce terme d'opéra-bouffe a été repris par Chabrier (l'Étoile, 1877) et a été parfois employé par certains compositeurs du 20ème siècle pour désigner des œuvres de caractère bouffon, mais comportant une musique de qualité, avec ou sans dialogues parlés : citons par exemple Les Mamelles de Tirésias de Francis Poulenc, opéra-bouffe d'après le drame surréaliste de Guillaume Apollinaire. En ce qui concerne les successeurs d'Offenbach, on nomme souvent Claude Terrasse et Charles Lecocq. [...]
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