Ainsi, il aborde le côté technique de l'exécution en posant les bases modernes tout en conservant l'héritage baroque de son père, puis se tourne vers l'accompagnement auquel il accorde une importance primordiale ; et enfin, à partir de l'interprétation du 1er volume, il aboutit à un véritable manifeste esthétique (...)
[...] Il demeure une source essentielle et constitue une sorte de résumé de l'esthétique musicale de l'époque. Le 1er volume expose les principes du doigté, de l'ornementation et de la bonne exécution : ainsi il réconcilie les ornements galants avec le continuo traditionnel, tout en esquissant un langage novateur fondé sur les contrastes et la modulation.-Le 2nd porte sur l'accompagnement, l'improvisation au clavier et termine sur le genre de la fantaisie libre. De son vivant, la 1èrepartie fut rééditée trois fois, la 2nde deux fois, ce qui témoigne de l'extraordinaire succès et diffusion de ce traité. [...]
[...] - Les chapitres 1 à 21 consacrés à la basse continue suivent à peu près l'ordre des traités baroques. Conformément à l'usage, ils regroupent les accords selon leur intervalle caractéristique : après la quinte et les différentes sortes de sixtes, viennent les accords contenant la seconde, la septième, et enfin la neuvième. Au fur et à mesure, l'auteur propose de nombreuses variantes permettant d'obtenir des nuances puissantes ou douces, selon le sentiment recherché. Pour les chiffrages, il faut noter avec exactitude tout ce qui est utile ; on doit placer sur les notes de basse ni trop ni trop peu de chiffrages ; on doit choisir les chiffrages qui sont convenables à l'expression - Les chapitres 22 à 40 sont dédiés au raffinement de l'accompagnement. [...]
[...] Le traité est le témoin de cette distance prise par rapport au style galant Exécution et interprétation Tout en traitant des problèmes de l'exécution, évoqués dans le 1er volume de 1753, C.P.E. va faire sa profession de foi artistique : la seule technique ne suffit pas à une parfaite exécution de la musique ; l'interprète doit transmettre à son public toute l'émotion de l'œuvre. Il met l'accent sur la communication qui doit s'établir, et créer une sorte d'osmose entre l'interprète et l'auditeur. [...]
[...] La disposition des accords et le choix de leur tessiture viennent également servir l'expression musicale : Un accompagnateur doit donc pour chaque pièce qu'il accompagne faire attention à la bonne expression qui convient à l'harmonie, c'est-à-dire avec tout à la fois la nuance et la tessiture appropriées Face au style soutenu à quatre voix qu'il considère comme archaïque, il préconise, conformément à l'esthétique du style galant, une texture allégée, à deux ou trois voix : L'accompagnement à trois parties ou moins est utilisé pour la délicatesse, quand le goût, l'expression, ou le sentiment d'un morceau demande le ménagement de l'harmonie. L'Adieu au baroque L'art de l'accompagnement dont C.P.E. traite en détail est une science nouvelle, qui répond à l'essor du style galant dominant à l'époque. Dans le nouveau style, la partie du soliste procède souvent par de courtes phrases riches d'intentions expressives. Le continuo ne peut s'en tenir à un rôle de soutien harmonique. [...]
[...] En 1767, son parrain Telemann meurt L'année suivante, il obtient le poste de Directeur de la musique de Hambourg et la charge de Cantor au collège latin. Les six grandes sonates, rondos et fantaisies pour connaisseurs et amateurs marquent le sommet de son œuvre pour instruments à clavier. Les œuvres d'Hambourg, tout en s'exprimant dans la langue hautement expressive de l'Empfindsamkeit, dénotent en même temps une maîtrise parfaite de tous les problèmes techniques. Les pièces pour clavecin constituent le cœur de toute son œuvre. [...]
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