Le rock ou rock'n roll - entendu comme un genre musical rythmé dérivé d'un mélange de divers mouvements folkloristes américains (blues, country, western, swing jazz ou encore gospel) - est arrivé en Argentine à la fin des années 50 reflétant ainsi l'explosion musicale qui s'est propagée à travers le monde à cette époque-là. Rapidement, sous l'influence d'Elvis Presley ou encore de Bill Haley, de nombreux artistes vont être attirés par le genre et cette nouvelle musique à la mode commence peu à peu à être imitée. Parmi eux, on distingue par exemple Eddie Pequenino, Los Cinco Latinos ou Luis Aguilé. Jusqu'au début des années 60, on se contente d'imiter le style américain mais rapidement, certains, comme Billi Cafaro avec « Ticky Ticky » ou Sandro avec « Te conseguiré » vont oser traduire les grands succès du rock nord-américain de l'anglais vers l'espagnol malgré les préjugés "estaba bien cantar en inglés y era grasa cantar en castellano"- Charly García. Ces premiers rockeurs vont être accusés d'être les assassins des genres musicaux traditionnels. En effet, à cette époque, le tango et le folklore étaient les genres rois de la musique argentine.
L'année 1964 est marquée dans le monde par le phénomène Beatles et Rolling Stones. En Argentine, ces « invasions anglaises » vont avoir une influence beaucoup plus importante pour le développement du rock national que la première vague d'influence américaine. En effet, elles vont inspirer les nouvelles générations étudiantes qui commencent à cette époque à s'opposer au modèle traditionnel politique et social. A cette époque, on assiste donc à l'émergence d'une génération symbolisée par le rock et la révolution sexuelle (remise en cause des mœurs à travers une attitude esthétique, vestimentaire, etc.) s'opposant à la génération du tango et de la morale. Les jeunes ont vu dans le rock un moyen de chanter en espagnol les sentiments et les expériences de ceux qui s'opposaient socialement au système. Par ailleurs, l'émergence du rock argentin a également été amorcée par les « invasions uruguayennes » de 1964-65 et notamment l'avènement du groupe Los Shakers qui, bien qu'il continuait à chanter en anglais, a contribué à intégrer dans les mentalités des jeunes argentins la «cultura rockera ».
[...] Il existe en effet une contradiction, car un mouvement de résistance ne remettant pas en cause la dictature aurait du être éradiqué par celle-ci Comment le rock argentin, un mouvement culturel revendiquant une idéologie pacifiste et antiviolente, a-t-il pu à certaines occasions légitimer l'action d'un régime dictatorial et être ainsi accusé de conformisme? Nous répondrons à ces questions en montrant que l'essor du rock argentin s'est effectué sur deux principales périodes, chacune d'elles se caractérisant par une alternance de la part des rockeros entre une attitude subversive et une attitude conformiste par rapport au régime dictatorial. I. 1976-1979. L'essor d'un genre musical aux antipodes de l'idéologie dictatoriale : entre résistance et conformisme A. L'affirmation du rock argentin face à l'autoritarisme du régime militaire : une attitude subversive dans un contexte dictatorial ? [...]
[...] Par ailleurs, l'émergence du rock argentin a également été amorcée par les invasions uruguayennes de 1964-65 et notamment l'avènement du groupe Los Shakers qui, bien qu'il continuait à chanter en anglais, a contribué à intégrer dans les mentalités des jeunes argentins la «cultura rockera Malgré ces influences étrangères, le rock a eu dans un premier temps du mal à s'implanter en Argentine, car le mouvement hippie est encore mal vu en Argentine. Ainsi, à partir de 1965, il va se développer sur la scène underground de Buenos Aires notamment grâce aux nombreuses rencontres des artistes dans des espaces marginaux comme La Cueva ou la pizzeria La Perla. De ces rencontres va naitre le premier groupe officiel du rock argentin Los Gatos avec leur chanson La Balsa Leur premier disque fut un succès vendu à plus de 250000 copies. [...]
[...] En effet, à partir de 1976, le rock argentin est entré dans une étape de plus grande sophistication, expérimentation avec une musique plus conceptuelle. En effet, il s'agissait de trouver un moyen de résister à la dictature en échappant à la censure. Si Gabriel Correa affirme que “Creemos que durante la década de los 70', todo el rock era militante ya que prácticamente no existía en los medios. No había posibilidad de ser mediático” ce n'est pas parce que le rock argentin possédait une idéologie politique, mais parce qu'au contraire, il diffusait un message pacifiste visant à lutter contre la censure. [...]
[...] Hasta que en un momento se decidió que había que aportar, pero no desde el triunfalismo sino desde la paz. Al menos esa era mi posición. Me llamaron para cantar Sólo le pido a Dios, un tema que los colimbas cantaban en las Malvinas, y solamente por eso fui. Pero me sentí muy mal, es el único recuerdo que tengo. Lo único en lo que pensaba mientras cantaba Sólo le pido a Dios era en los pibes que estaban pasando hambre y frío sin posibilidades de hacer nada. [...]
[...] Face à la répression, le rock argentin est obligé de rester en retrait, mais l'apparent manque de réaction des artistes ne correspond pas à une attitude conformiste. En effet, certains symboles montrent qu'il existe une volonté de se relever de la part des artistes et de continuer à lutter. Par exemple, la revue Expreso a volontairement omis de parler du mondial pendant l'année 1978. Il y a donc une véritable conscience que le rock argentin est en crise et une volonté de se remettre à la lutte pour sortir de cette étape de paralysie et pour redevenir un mouvement de résistance. [...]
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