L'apparition des sciences humaines au XXe siècle a permis d'étudier et de découvrir, sinon de reconnaître à leur juste valeur, nombre de traditions musicales non occidentales, au moment où elles sont en péril. Des philosophes et des musicologues ont construit une esthétique de la musique, comme Theodor Adorno ou Ernest Ansermet (les Fondements de la musique dans la conscience humaine), ou une théorie générale comme Arnold Schönberg.
[...] Dans De la diversité des sons à l'égard de l'aigu et du grave, il verra que s'il existe des dissonances, c'est que cela est relativement inévitable. Mais certaines sont acceptables et d'autres non. A l'époque, on commençait déjà à utiliser les dissonances, mais seulement là où il y avait un prétexte, car cela restait exceptionnel. Descartes était du même point de vue que Boèce : l'unisson n'est pas une consonance. Il reprend plusieurs explications mathématiques de Boèce. Il appellera dissonances les intervalles qui se trouvent entre deux voix qui ne sont pas superposées, mais simultanées. [...]
[...] Les dissonances peuvent avoir plus d'intensité que les consonances. La douleur se fige mieux dans notre mémoire. Ainsi le pouvoir des dissonances peut venir de là, car l'effet qu'elles produisent est plus fort, plus long. Les dissonances ne sont pas des chocs, mais quelque chose qui blessent, qui laissent une trace différente des consonances. Mersenne se met donc du point de vue esthétique, même si cela ne l'est pas vraiment, ni mathématique non plus, c'est plutôt physique. De plus, le classement des intervalles n'est pas le même du point de vue mathématique ou de son théorème des coups, où la consonance est le rapport ente la coïncidence des coups et le nombre total des coups que l'on entend. [...]
[...] On en parlera seulement à partir du siècle des Lumières. Esthétique moderne Emmanuel Kant, philosophe allemand du 18e siècle, s'intéressa, dans la Critique du jugement (1790), aux jugements esthétiques. Dans sa formule célèbre, Beau est ce qui plaît universellement sans concept», il implique la non-objectivité du jugement esthétique, mais également il énonce la caractéristique du plaisir esthétique. Celui-ci est désintéressé, il vaut pour la forme de l'objet et non pas pour son contenu. Par ailleurs, les conditions de la faculté de juger sont les mêmes pour tous les hommes, il n'y a donc pas lieu de s'étonner si le Beau donne lieu à des jugements universels. [...]
[...] Mais plus les années passent, et les siècles avec, cette distinction devient de plus en plus difficile à faire, car les auteurs se rendent compte qu'il y a des raisons mathématiques, mais aussi esthétiques, c'est-à-dire du plaisir de la sensation, voire même physique, culturel, etc . Les compositeurs exploitèrent l'opposition entre la consonance et la dissonance pour préparer la conclusion d'un morceau. Mais une chose qui n'a pas beaucoup changé au cours de cette évolution dans le temps, c'est les deux piliers de bases des théories : les mathématiques et la sensibilité. [...]
[...] Il l'a en quelque mesure fondée. Ce sera le premier à utiliser la tierce et la sixte, qui était considéré comme dissonant à l'époque. Ainsi, la pratique ira au-delà de la théorie, au 16ème siècle. Pour lui, toutes les consonances parfaites contiennent les chiffres Or les tierces et les sixtes contiennent d'autres chiffres : 3ce Majeur : 3ce mineur : 6/5 6te Majeur: 5/3 6te mineur: 8/5 Il montrera ainsi que dans consonances imparfaites, nous trouvons les chiffres Il a de ce fait six chiffres parfaits : Les six chiffres comme c'est en 6 jours que Dieu créa la Terre, comme les 6 planètes connues à l'époque (Lune, Mercure, Mars, Vénus, Jupiter, Saturne.), ou encore les 6 catégories naturelles et les 6 directions du corps. [...]
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