Jazz! Difficile de définir ce petit mot de quatre lettres bien qu'il soit aujourd'hui reconnu comme un phénomène musical majeur du XXème siècle. Ces origines étymologiques sont aussi incertaines que sa réalité musicale de ses débuts. Jazz viendrait de jaser dans le sens de bavarder, jezebels surnoms des prostituées de Nouvelle-Orléans, ou encore to jass « faire l'amour » dans l'argot des Noirs américains. Car le jazz ainsi que le blues, le ragtime, le gospel seraient des inventions des Noirs américains, or, le tout premier disque de l'histoire du jazz a été enregistré par un orchestre de blanc : l'Original Dixieland Jazz Band, le 26 janvier 1917. On situe la naissance du jazz entre 1890 et 1910 à la Nouvelle-Orléans, aux Etat-Unis, son exportation dans le monde entier ne se fait qu'à partir des années 20. La France fut une des principales terres d'accueil du jazz.
[...] Mais le jazz, contribua aussi a provoquer une secousse dans les mentalités. Il prit son essor dans l'euphorie d'après-guerre. Les années 20 étaient à juste titre qualifiées de "folles", et l'on cherchait, pour oublier les horreurs de la guerre, à mettre en avant le plaisir, et le jazz avec ses rythmes invitant à la sexualité, participa à ce grand défoulement collectif. Le jazz, venu d'un pays neuf, en pleine expansion, était le symbole sonore de cette nouveauté, que des compositeurs se mirent à accommoder aux traditions musicales classiques. [...]
[...] Jazz et musique classique Darius Milhaud fait connaissance avec le jazz dans un dancing de Hammersmith, un quartier de Londres. En 1922, il se rend aux Etats-Unis. A Harlem découvre plusieurs orchestres de jazz dont celui de Leo Reisman et Paul Whiteman, ainsi que des formations, des opérettes et revues jouées par des musiciens noirs à la Nouvelle-Orléans et totalement inconnues des européens. Dans le contexte où le racisme et la ségrégation à l'égard des Noirs est encore fort aux USA, il fait scandale en répondant aux questions de journalistes new-yorkais, en affirmant que la musique jazz américaine était le principal apport au patrimoine musical mondial, au détriment de celle de MacDowell et Carpenter. [...]
[...] Dans la décennie précédant la Seconde Guerre Mondiale, tout en continuant à exprimer la joie de vivre, le jazz s'adapta à une époque ou l'euphorie faisait place à l'inquiétude, et ou le développement et la prospérité firent place aux crises économiques et aux tensions sociales. [...]
[...] L'entre-deux guerre est donc la période de l'apogée des music-halls, et l'arrivée du jazz en est une raison majeure. En effet, à cette époque le music-hall se distingue de son prédécesseur: le Café-concert, en attachant une plus grande importance à l'orchestre, et proposant des spectacles de danse. La musique jazz s'adapte donc parfaitement à un type de spectacle qui veut éviter tout relâchement d'attention de la part du spectateur et permettant aux corps des danseuses de se déhancher de manière suggestive sans pour autant pencher dans le spectacle érotique. [...]
[...] L'effervescence de la vague de chanteurs Noirs américains débarqués vers 1925 favorise aussi l'apparition de musiciens de jazz français dans les fosses d'orchestres de music-hall. Ainsi on retrouve dans Orchestre de Jazz du Moulin-Rouge dirigé par Fred Mélé, le trompettiste Alex Renard, le pianiste Stéphane Mougin et le saxophoniste André Saury. Dans l'Orchestre du Casino de Paris (dirigé par Paul Gason) on retrouve le batteur Lud Gluskin, et le tromboniste Léo Vauchant (figure légendaire du jazz français dès 1930, qui finira sa carrière aux USA comme directeur musical à Hollywood). [...]
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