Mise en relation de l'histoire du jazz l'évolution de la condition afro-américaine (de l'esclavage à la victoire de Barack Obama) ainsi qu'avec les logiques de récupération des produits culturels d'aujourd'hui.
[...] Si dans les années 20, on peut voir les musiciens blancs et noirs jouer ensemble sur les scènes de la Nouvelle-Orléans, le retour des lois raciales va donner le monopole aux musiciens blancs qui réussiront à vivre de leur musique, contrairement aux musiciens noirs rejetés par la société des White Anglos Saxon Protestants. Cependant quelques musiciens blancs vont s'affranchir des oppositions entre jazz blanc et jazz noir comme Mezz Mezzrow. Musicien blanc issu de la petite bourgeoisie américaine, il devient le pont entre jazzmen noirs et blancs en fondant un des premiers orchestres mixtes en 1933. Lorsqu'il sera emprisonné pour trafic de drogue, il exigera d'être placé dans la section des afro-américains. [...]
[...] Ceci étant dit, je ne suis pas sûre que cet élément ait réellement eu du poids dans l'élection de Barack Obama puisque les Américains, Noirs, Blancs ou autres se sont retrouvés dans une période de récession économique importante, avec, d'après moi, un ras-le-bol général de la politique particulièrement conservatrice et impérialiste de George W. Bush et donc un besoin radical de changement. Barack Obama s'est retrouvé au bon endroit au bon moment : un candidat jeune au fort potentiel de sympathie, il est métissé et incarne ainsi l'union des Noirs et des Blancs dans un pays où la mixité raciale et sociale est particulièrement utopique du fait de son caractère libéral. Son élection peut être le résultat d'une prise de conscience des Américains sur la nécessité d'un changement de politique. [...]
[...] Dans sa biographie, il décrit l'existence quotidienne des jazzmen qu'ils soient blancs ou noirs et dénonce la répercussion du racisme dans leur vie et surtout leur métier et le rejet dont ils font l'objet. Autre exemple avec Jackie Mac Lean, saxophoniste blanc, qui s'illustrera notamment dans le mouvement Free Jazz alors que celui-ci se veut en rupture avec la récupération blanche et se caractérise par des formations majoritairement noires. Il deviendra enseignant de jazz et de la musique afro-américaine avant de monter l'Artists' Collective, Inc., une fondation destinée à préserver l'art et la culture de la diaspora africaine. [...]
[...] Tout d'abord, les Negro Spirituals sont les premières manifestations de la musique sacrée Noire en Amérique. Ils vont adopter les formes de la musique blanche tout en développant des interprétations contrastées et des textes bibliques à double sens que les Blancs ne peuvent comprendre, c'est l'illustration même de l'acceptation de la religion imposée par les Blancs tout en l'adaptant à la philosophie et au mode de pensée du peuple noir opprimé qui rêve de liberté et d'émancipation. Les textes qui parlent de liberté et d'émancipation ne peuvent alors prendre sens que pour ceux qui subissent l'oppression et la contrainte. [...]
[...] La fin de la guerre de sécession et l'abolition de l'esclavage marquent le début d'une période extrêmement difficile pour les esclaves émancipés qui doivent d'abord s'assumer entièrement et qui font les frais des élans revanchards des Sudistes. De plus, on assiste à la naissance d'un véritable Apartheid où l'autonomie des Noirs est alors toute relative. Cette ségrégation réaffirme la séparation des cultes déjà annoncée par les Negro Spirituals avec l'apparition de sectes chrétiennes où l'on chante le Gospel, chant sacré qui deviendra alors, avec le preacher, l'emblème de l'église noire et de la culture afro-américaine. [...]
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