L'Opéra est une composition dramatique combinant la musique et le théâtre qui étaient étroitement liés ; ils peuvent donc être considérés comme les précurseurs de l'o. ; en effet, sur un thème mythologique ou allégorique ils mélangent pêle-mêle représentation, musique, danse, pantomime dans un déploiement somptueux. Les intermedi, très répandus en Italie au XVe siècle, sont des divertissements instrumentaux ou vocaux glissés entre les actes d'un spectacle. Il n'y a qu'un pas entre l'intermedio et l'o.: il fut franchi lorsque l'on commença à donner la préférence à la monodie accompagnée sur la polyphonie (...)
[...] Pour la première fois dans l'histoire de l'o. des compositeurs détournent leur attention des dieux, demi-dieux et héros antiques pour se tourner vers les personnages de la vie quotidienne. On trouve des exemples de ces personnages dans les œuvres de Scarlatti (Il trionfo delionore, 1718) et Pergolèse (Lo frate 'nnammorato, 1732; La serva padrona, 1733); le point culminant de l'évolution stylistique se trouve dans les œuvres principales de Paisiello (Il barbiere di Siviglia, 1782; Nina ossia la pazza per amore, 1789), la trilogie italienne de Mozart (Les Noces de Figaro, 1786; Don Giovanni, 1787; Cosifan lutte, 1790) sur des livrets de Da Ponte, et dans les opéras de Cimarosa. [...]
[...] L'union des deux genres favorisa, au milieu du XVIIe siècle, la naissance de l'o.- ballet, forme représentative où confluaient alternativement parties dansées, chantées et récitées. L'artisan de ce genre fut J. B. Lully qui sut utiliser de manière exemplaire la protection de Louis XIV et la collaboration de gens de lettres de la stature de Molière. Du point de vue historique, l'avènement de l'o.-ballet favorisa l'introduction dans les cours françaises de presque toutes les danses d'origine populaire, qui allaient, peu de temps après, se fondre dans la suite pour devenir enfin des moments typiques de la symphonie du XVIIIe siècle. [...]
[...] Entre temps l'opéra séria s'impose dans toute l'Europe: à Londres avec Haendel et Porpora, à Vienne avec Hasse, Jommelli, Traetta et Salieri, à Munich avec Sacchini, à Saint- Pétersbourg avec Paisiello. Dans les pays de langue allemande Mozart avec L'Enlèvement au sérail (1782) et La Flûte enchantée (1791) valorise le Singspiel, forme musicale jusqu'alors peu répandue. L'o. du XIXe siècle est caractérisé sur le plan formel par une ouverture des formes fermées (récitatif - aria - cabaletta) et une plus ample unité dramatique; l'orchestration influencée par la symphonie renforce la cohésion de l'œuvre. [...]
[...] Cette première période fertile est couronnée par les productions de Lehar Die lustige Witwe (La veuve joyeuse, 1905) et de Kâlmân Csârdâsfùrstin (La princesse de la csardas, 1915) qui introduit la tradition hongroise dans l'o. L'o. fait son apparition dans les pays anglo-saxons au cours de la fin du XIXe siècle, toutefois elle n'y connaît pas le même succès qu'en France ou en Autriche. Citons parmi les compositeurs importants Herbert, Sullivan et Gilbert avec The Mikado (1885), et Jones (The Geisha, 1896). La zarzuela demeure l'expression typique du théâtre lyrique espagnol et son origine remonte au XVIIe siècle. [...]
[...] Au début, les représentations des opéras ont lieu dans les théâtres de cour ou les palais privés. Une structure bien précise des espaces destinés à la représentation (scène, parterre, loges, galerie, etc.) se développe en Italie et prend le nom de «théâtre à l'italienne». Ce type de théâtre s'impose peu à peu à toute l'Europe. Les premiers o. publics s'ouvrent à Venise (San Cassiano, 1637; Santi Giovanni e Pao-lo et San Moisè, 1639), d'autres, un peu plus tard, à Florence (Pergola, 1656), à Rome (Tor di Nona, 1671) et dans d'autres villes italiennes. [...]
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