* Mozart, dans ses opéras, introduit peu à peu des ténors à la place des castrats ; cependant, la tessiture de ténor est toujours considérée comme une voix aigüe. Par contre, il ne conteste pas la voix de soprano travestie. Ces deux constats peuvent paraître contradictoires, mais Mozart recherche des voix qui se rapprochent du Naturel, du vraisemblable.
* Mozart supprime presque systématiquement les ritournelles de l'orchestre. Ainsi, il n'y aura plus d'introduction et, parfois même, de coda et de cadence parfaite (...)
[...] Dans cet opéra, Mozart utilise le duo, le trio et le quatuor. Cette forme de polyphonie n'avait pas été exploitée avant, dans l'opéra seria. Mozart débute ces ensembles en faisant entrer les personnages un par un, chacun exposant son discours ; puis peu à peu, on entre dans la polyphonie. C'est le cas dans le quatuor n°21 (Acte III, scène Ilia et Idamente doivent renoncer à leur amour, Idoménée doit repousser son fils et Elettra est envahie par sa jalousie. [...]
[...] Le début du récitatif, quand Idoménée arrive sur la terre ferme, est accompagné par l'orchestre Eccoci salvi alfin Nous sommes sains et saufs à la fin). Après quelques mesures d'orchestre, le récitatif secco débute et Idoménée s'adresse à ses compagnons, puis se retrouve seul après une mesure aux cordes. On sent une amorce de l'air, à la fin du récitatif, avec le motif mélodique pointé en gamme descendante. Mozart crée alors la continuité entre le récitatif et l'air. Ce dernier n'est introduit que par quatre mesures d'orchestre. Dans cet air d'Idoménée, les lignes musicales sont chargées, en référence au bel canto italien. [...]
[...] Ainsi, il n'y aura plus d'introduction et, parfois même, de coda et de cadence parfaite. C'est le cas dans l'air d'Ilia (Acte scène 1). Cet air est amené progressivement par le récitatif qui devient accompagné et qui n'est séparé de l'air que par trois mesures à l'orchestre. Cet enchainement crée une continuité et une fluidité de l'air. De même qu'il s'enchaine directement au récitatif suivant. Dans ce même air, on constate des contretemps, comme des plaintes ; puis une ligne mélodique de plus en plus chargée, pour arriver à des vocalises en fin d'air, sans ritournelle. [...]
[...] Dans le récitatif (Acte scènes 9 et 10) d'Idamante et Idoménée, on constate que la mise en valeur du texte est simple et syllabique. Quand ils se reconnaissent, la voix n'est plus seulement de la déclamation. Elle véhicule les émotions. Les phrases de chacun sont de plus en plus courtes. Elles augmentent le rythme dramatique. On débute dans un recitativo secco puis on bascule dans un recitativo accompagnato dès le Presto, après la reconnaissance d'Idoménée et d'Idamante. Ce changement met en évidence deux passions et états psychologiques différents. [...]
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