Entre 1870 et 1940, beaucoup de compositeurs français se sont succédé, au milieu de Saint-Saëns, Fauré, Satie, Poulenc, Duparc, deux en particulier se sont démarqués des autres pour ainsi se faire mondialement connaître. Il s'agit bien sûr de Maurice Ravel (1875-1937) et de Claude Debussy (1862-1918), tous deux reconnus pour leur immense oeuvre pianistique ainsi que pour leur éloignement du romantisme. Mais Ravel, élève de Gabriel Fauré, tout comme Debussy, gagnant du prix de Rome, a également beaucoup composé pour l'orchestre. Certaines de leurs oeuvres pour piano ont d'ailleurs été orchestrées ; c'est par exemple le cas de la Pavane pour une infante défunte de Ravel (...)
[...] Les instruments sont-ils mis en valeur et si oui comment ? Puis nous remarquerons ensuite que les particularités de leur musique en général se retrouvent dans leur orchestration : nous parlerons bien sûr de l'impressionnisme et des influences étrangères autant que de la modalité, du pentatonisme et autres subtilités harmoniques. A partir de 1850, les compositeurs utilisent l'orchestre différemment, en se basant sur un texte qui a changé l'emploi de l'orchestre par rapport à utilisation dans la musique de Mozart ou Beethoven. [...]
[...] On retrouve chez Ravel et Debussy un attrait pour l'ailleurs : l'exotisme est présent dans leurs œuvres pour piano mais également dans leurs œuvres orchestrales. C'est le cas dans la Rhapsodie espagnole de Ravel et dans Ibéria de Debussy qui évoquent –rien que d'après leur titre- un attrait prononcé vers l'Espagne. On remarque alors que l'image attribuée à Ravel et Debussy –savoir des compositeurs impressionnistes attirés vers l'ailleurs- est loin d'être fondée uniquement sur leurs œuvres pianistiques. Cet attrait pour l'exotisme est également évoqué, particulièrement chez Debussy, par l'utilisation de gammes pentatoniques, c'est-à-dire contenant cette fameuse seconde augmentée si typée comme orientale. [...]
[...] Mais Ravel, élève de Gabriel Fauré, tout comme Debussy, gagnant du prix de Rome, a également beaucoup composé pour l'orchestre. Certaines de leurs œuvres pour piano ont d'ailleurs été orchestrées ; c'est par exemple le cas de la Pavane pour une infante défunte de Ravel. Il sera donc intéressant d'étudier la musique d'orchestre de Ravel et Debussy et d'ainsi en noter leurs spécificités. Pour cela, nous analyserons en premier lieu le traitement de l'orchestre : quelles sont les techniques de jeu utilisées ? [...]
[...] Le timbre de chacun est ainsi mis en valeur. Un autre élément important à noter dans la musique d'orchestre de Ravel est le goût pour la répétition : tout au long du Boléro est répété par la caisse claire un seule et même rythme qui ouvre et clos la pièce. On peut y trouver un lien avec une autre de ses œuvres : Le Gibet dans laquelle le si bémol est répété 154 fois. L'orchestre est donc traité de manière spécifique, à la différence de l'orchestre quelques dizaines d'années auparavant : ce ne sont plus uniquement les cordes qui sont moteur de l'orchestre, il y en a de moins en moins, même s'ils n'atteignent pas encore le stade de Stravinsky qui ira parfois jusqu'à faire complètement disparaître les cordes (par exemple dans Noces) Nous allons maintenant voir que l'impressionnisme qui qualifie Ravel et même, plus encore, Debussy, se retrouve en effet dans leur musique d'orchestre. [...]
[...] Chez Ravel au contraire on retrouve certaines influences néo-classiques et d'autre part, il a même voulu parodier du romantisme dans Gaspard de la nuit mais s'y est cependant laissé prendre Beaucoup plus subtil que Debussy qui lui va jusqu'à la bitonalité dans son Prélude à l'après-midi d'un faune, Ravel reste dans une certaine ambiguité en ce qui concerne l'harmonie Nous avons donc vu que la musique d'orchestre de Ravel et Debussy contient autant de similitudes que de différences. Tous deux ne peuvent totalement rompre avec ce qui les a précédé, en l'occurrence l'orchestration de Berlioz. Mais ils n'en restent pas moins des compositeurs s'ouvrant à la modalité, ayant épuisé toutes ressources de la tonalité. [...]
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