Le romantisme et la musique

Résumé du document

Le Romantisme est un mouvement littéraire, philosophique et pictural né en Allemagne au tournant du XVIIIe et du XIXe siècle, qui se répand dans toute l'Europe et qui touche tous les aspects de la vie culturelle et intellectuelle. Dans la pensée des premiers théoriciens, le terme de R. définit une musique conçue comme langage de l'indicible, comme révélation du mystérieux à l'esprit élu, et comme ouverture de la sensibilité d'un artiste aspirant à l'infini. En raison de sa capacité à exprimer ce qui ne peut être défini rationnellement par des mots, la musique est élevée à la plus haute dignité, rang qui lui avait été refusé par l'esthétique des Lumières (...)

Extraits

[...] II) Le concept romantique de Sehnsucht Au XVIIIe siècle se dessine déjà une réévaluation des possibilités intuitives et expressives de la musique. Mais c'est le concept romantique de Sehnsucht (désir ardent, nostalgie) qui la libère des chaînes de la pensée rationaliste et lui donne la valeur cognitive la plus haute, liée au dévoilement de l'absolu, du sublime, du mystérieux dans la nature et dans le monde, et de la tension entre le désir sans limite de l'homme et sa triste finitude. [...]

[...] Wagner le point de repère L'apport révolutionnaire de Wagner à l'opéra constitue le point de repère pour les compositeurs qui lui succèdent, aussi bien pour ses exigences idéologiques que pour ses innovations musicales (utilisation des Leitmotive, du chromatisme, etc.). Avant Wagner, le R. avait déjà revendiqué l'idée d'un théâtre musical national qui trouva auprès de chaque nation un développement spécifique: en Allemagne avec Weber, en France avec Meyerbeer et Gounod, en Italie avec Bellini, Donizetti et Verdi. Les Lieder, reposant sur la tradition allemande, constituent un autre élément typique du R. [...]

[...] Hoffmann, Novalis, F.D.E. Schleiermacher) développent les thèmes essentiels du R. Ils idéalisent la musique: elle est langue originelle, le sanskrit de la nature», qui trouve sa force dans un son originel qui s'exprime en elle. Cette idée fondamentale du R. persiste tout au long du XIXe siècle, à travers les nuances diverses apportées par les compositeurs conscients de la singularité de leur création, de Schumann à Wagner et à Mahler; elle est encore présente au XXe siècle. La musique est donc, pour les romantiques, l'Art par excellence, et de ses différents genres, la musique instrumentale revêt la plus grande signification à leur yeux; elle devient musique absolue. [...]

[...] On se tourne vers le subjectivisme et l'introspection (Chopin, Brahms dans ses dernières œuvres pour piano) ou vers la tentative titanesque et faustienne d'atteindre l'absolu dans l'art comme dans la vie (Berlioz, Liszt, Wagner). La place privilégiée accordée aux formes courtes est caractéristique de la musique inspirée par le R. Impromptus, nocturnes, arabesques, Albumblàtter (feuilles d'album), romances, Lieder sans paroles, intermezzi et capriccios en sont des signes durant tout le siècle, utilisés aussi bien pour l'épanchement intime que pour les manifestations publiques dans les salons. [...]

[...] La virtuosité, désir de dépassement des limites lors de l'exécution de pièces en solo, joue un rôle important dans l'évolution vers de nouveaux effets sonores. Paganini pour le violon et Liszt pour le piano en sont des exemples probants. Des instruments comme le cor et la clarinette enrichissent la palette instrumentale du R. par des couleurs sonores inconnues aux siècles précédents. [...]