Dans la musique de l'antiquité, essentiellement monodique, le terme h. était employé dans un sens plus large : il indiquait la combinaison savante de sons différents et indépendants les un des autres. Le concept d'h. était aussi employé au-delà de sa signification musicale - sur les traces de Pythagore - dans la cosmogonie et dans la philosophie. Dans un sens plus technique, les anciens Grecs définissaient « harmonies » comme les différentes sortes de gammes d'octave, distinguables d'après la position des tons et des demi-tons, comme pour les « modes » du Moyen-Age (...)
[...] (un nombre de vibrations plus important par unité de temps) qui donnent le timbre. Le son fondamental et les h. forment ensemble les sons partiels. Cette somme de sons qui sont produits par un instrument à cordes ou à vent n'ont qu'un rapport lointain avec la vibration pure produite par un diapason. Comme J. de Fourier l'a prouvé mathématiquement au début du XIXe siècle, chaque vibration peut être décomposée en une fréquence fondamentale et une série de vibrations supérieures; ces h. [...]
[...] Zarlino (1558) inclut dans l'h. les accords de tierce et de quinte. Pour le passage de la musique modale à la musique tonale, ont une importance particulière les expériences innovatrices faites entre le XVIe et le XVIIe siècle, c'est- à-dire entre la monodie, le clair développement mélodique d'une seule voix avec l'accompagnement d'accords, et le dernier madrigal. Ces deux courants convergent dans la musique de Monteverdi. L'usage de la basse continue favorise l'organisation de la pensée musicale par blocs d'accords. J.P. [...]
[...] Rameau donne à l'h. tonale une nouvelle théorie, en améliorant la théorie des renversements et en établissant une nouvelle classification des accords et des cadences. Il tente d'apporter à la spéculation harmonique des bases scientifiques, qu'il trouve dans les propriétés physiques de la vibration sonore, composée de plusieurs vibrations harmoniques. Dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle, l'abandon de la basse continue a une double conséquence: un élargissement du rythme harmonique et une relation plus étroite entre les «centres harmoniques» (ou toniques). [...]
[...] Avec les transformations du langage tonal du XVIIe siècle devait se développer une nouvelle théorie harmonique de la dissonance. Tandis que du point de vue contrapuntique la dissonance est constituée simplement par la combinaison simultanée de deux sons, séparés l'un de l'autre par un intervalle dissonant, la théorie harmonique de la dissonance qui se développe à partir du XVIIIe siècle parle d'accords dissonants, qui sont des combinaisons de tierces superposées, sur des intervalles dissonants. Par conséquent, tous les accords de plus de trois sons sont dissonants. [...]
[...] Tout autre est l'h. tonale a l'h. telle que la conçoit Debussy, qui dégage les accords dissonants de la tension vers la résolution, et qui brise toute relation hiérarchique entre les différents degrés de la gamme. Par contre, la lignée du chromatisme, à travers Mahler, Strauss et Scriabine, conduit à l'émancipation de la dissonance (à savoir à l'abolition de tout traitement spécial réservé à la dissonance en tant que telle, avec la disparition de la dialectique entre consonance et dissonance), et à l'atonalité avec Schônberg et les autres compositeurs de l'école de Vienne. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture