On ne parle que trop peu souvent de Ravel sans Debussy et inversement, ces deux compositeurs étant généralement présentés comme inextricablement liés. Cela s'explique notamment par leurs douze ans d'écart ; ils ont donc reçu les mêmes influences et vécu les mêmes expériences. Maurice Ravel (1875 -1937) trouve la perfection avec rapidité, fils d'un musicien amateur, il entre très précocement au conservatoire et devient l'élève de Bériot et de Fauré. On remarque dans l'ensemble de ses oeuvres une certaine constance dans sa manière de composer, dûe au fait qu'il ait trouvé son style très tôt. D'autre part, on a souvent décrit Claude Debussy (1862 ? 1918) comme un compositeur doté d'une sensibilité extrême, qui l'aida à décrocher le célèbre prix de Rome dès sa première tentative (...)
[...] Tous deux en effet ont un goût particulier pour l'artificialisme, la magie et les constructions brillantes et illusionnistes. Debussy particulièrement a souvent été qualifié d'impressionniste. Certaines de ses compositions suggèrent effectivement des paysages musicaux ; Images (1904-07) et Estampes (1903) par exemple contiennent des mouvements peignant des panoramas, comme Jardin sous la pluie ou encore Reflets dans l'eau Ravel, de la même manière, est pourvu d'intentions expressives, et va employer des procédés romantiques : il va, par exemple, rendre la mélodie plus insistante par la doublure des octaves, et la soumettre à des crescendos passionnés. [...]
[...] Il utilise lui aussi la danse : sa Suite Bergamasque (1890-1905) évoque une danse, mais contrairement à Ravel, originaire de Bergame (Italie). On peut expliquer cela par l'attraction grandissante des compositeurs de cette époque par l'ailleurs. Tous seront en effet fascinés par les musiques de l'Orient : à la fois pour ses couleurs et sa sensualité. C'est cet exotisme qui inspirera aux compositeurs certaines techniques, comme l'utilisation du pentatonisme et de la gamme par ton, comme nous le verrons plus tard. [...]
[...] Pour donner plus d'exemples de danses utilisées, on peut aussi noter le tombeau de Couperin (1914-17) de Ravel, le tombeau étant un genre littéraire ancien en forme de suite. Inspiré d'un poème de Mallarmé, il se compose, entre autres pour ne citer que les danses, d'une forlane, d'un rigaudon et d'un menuet. Toutes trois étaient anciennement dansées à la cour. Mais Debussy n'est pas en reste, on peut apprécier son patriotisme française par l'utilisation de la prosodie française du style déclamatoire Wagnérien, dans ses Cinq poèmes de Charles Baudelaire (1890). [...]
[...] Etude Comparative : L'écriture pianistique chez Ravel et Debussy On ne parle que trop peu souvent de Ravel sans Debussy et inversement, ces deux compositeurs étant généralement présentés comme inextricablement liés. Cela s'explique notamment par leurs douze ans d'écart ; ils ont donc reçu les mêmes influences et vécu les mêmes expériences. Maurice Ravel (1875 -1937) trouve la perfection avec rapidité, fils d'un musicien amateur, il entre très précocement au conservatoire et devient l'élève de Bériot et de Fauré. On remarque dans l'ensemble de ses œuvres une certaine constance dans sa manière de composer, dû au fait qu'il ait trouvé son style très tôt. [...]
[...] En général, les derniers travaux de Debussy sont dominés par ce style qu'il avait abandonné depuis 1893. Ravel quant à lui, est à l'aise dans des formes héritées du classicisme mais avec lesquelles il prend d'étonnantes libertés, par exemple son Concerto en sol majeur (1930) est inspiré par la musique classique de Mozart, par sa couleur brillante, claire, légère et tonale. Ce concerto est une œuvre orchestrale mais dans Jeux d'eau, œuvre pianistique dédiée à Fauré et marquant le début de la maturité musicale de Ravel, on trouve également une grande originalité par rapport à l'écriture pianistique. [...]
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