Jacques Brel est l'un des plus grands chanteurs francophones du XXe siècle, et s'est imposé comme tel grâce à la puissance lyrique de sa voix, des ses interprétations, mais aussi – et surtout – de ses textes, qui révèlent un imaginaire fascinant, et des thèmes à portée universelle.
La chanson proposée à l'étude, « Les Marquises », est extraite de l'album éponyme, enregistré en 1977, dernière production de l'artiste qui, gravement malade, se retirera sur ces îles pour y passer la dernière année de sa vie, avant d'y être enterré en 1978, aux côtés de Paul Gauguin.
Ce texte propose un portrait de l'île et de ses activités principales, ainsi qu'une description des paysages.
Dans quelle mesure la peinture de ce lieu, a priori paradisiaque, permet-elle à Brel d'exprimer son attitude face à la souffrance et à la mort ?
[...] Conséquence de cet abandon de la mémoire, et du rappel au début de la chanson de la relativité des images de l'infini : le refus de la plainte, qui apparaîtrait déplacée dans un lieu où la mort n'est rien, où le rythme du temps est marqué par une régularité cyclique (peut être image de la vie) : voilà pourquoi Gémir n'est pas de mise / Aux Marquises : non pas parce que le lieu est idyllique, mais parce que l'homme s'y trouve face à une gravité de la nature et du temps (et des hommes) qui l'amènent à accepter sa condition refus de la plainte dans la référence à un avenir [qui] est au hasard : espoir) Conclusion Faisant le tableau d'un lieu a priori idyllique, Jacques Brel décide de mettre de côté les représentations topiques pour exprimer ses impressions personnelles face à cette nature et à ce peuple. Impressions marquées par le sentiment sans doute présent de la maladie, de la souffrance, de la mort prochaine ; pourtant, nul apitoiement, nulle tonalité funèbre dans cette chanson, mais bien plutôt l'expression d'un calme apaisé, où l'angoisse face à la mort semble se dissoudre dans le cadre atemporel des îles. [...]
[...] Pour autant, il faut noter que cette expression de la souffrance n'est pas une plainte, et ne fait pas des îles un lieu désagréable. III / La chanson, expression d'une souffrance, refuse la plainte 1. Le tableau peint par le texte permet de comprendre que les îles peuvent apparaître comme une consolation. [...]
[...] Ce calme est remarquable dans ce qui constitue la dernière chanson, chronologiquement, de l'artiste. Son œuvre se termine ainsi, pour ainsi dire, sur l'expression d'un apaisement face à la mort, là où d'autres textes révélaient la peur de la mort, et de la solitude qu'elle suppose. On pensera ainsi notamment à J'arrive ou à A mon dernier repas où se lit cette angoisse. [...]
[...] Le texte est construit à la manière d'un tableau. La chanson propose une série de descriptions : d'abord des habitants les femmes [ . ] lascives puis des conditions de vie (le climat : chaleur, soleil manque de brise ; les activités –nocturnes : feux chants de repentance pas de deux [ . [...]
[...] Nous verrons dans un premier temps comment le texte construit un tableau des îles Marquises qui s'éloigne résolument des clichés, pour souligner dans un second temps dans quelle mesure le texte est marqué par une tonalité grave, voire funèbre. Enfin, nous tenterons de montrer en quoi l'expression de la souffrance ne devient jamais une plainte, dans cette chanson. Plan de l'explication Le texte peint un tableau des îles Marquises qui refuse les clichés 1. [...]
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