Cette chanson mêle le récit de l'après-midi d'un compositeur obsédé par le souvenir de l'exécution d'un homme le matin même et la requête qu'il formule en souvenir de cette journée.
L'emploi de la première personne "je" / l'évocation de son métier par le locuteur, avec l'ambiguïté entre compositeur (v.9-10) et auteur (v.35) : Jean-Loup Dabadie écrit un texte qui peut passer pour autobiographique quand Julien Clerc le chante (...)
[...] o le matin (v.11) de l'exécution / le soir (v.29) du souvenir. o un extérieur hostile : dans la cour un grand dais noir (v.53) / un intérieur intime : à la maison nous étions si tranquilles (v.14). o solitude et mort du condamné : un homme avait été / Exécuté (v.12-13) / vie heureuse et amour du couple formé par le locuteur et la personne qu'il aime : nous (v.14), une chanson / D'amour Quelqu'un que j'aime et qui m'aimait (v.5) ; la ville dans laquelle habite le locuteur est en outre personnifiée et rendue vivante avec l'expression au cœur battant de la ville (v.15) et le locuteur évoque la lecture par sa bien-aimée de Giono, auteur qui souvent célèbre avec lyrisme la vie. [...]
[...] Absurdité de la peine de mort : o cf. le titre, souligné par l'allitération en et l'assonance des voyelles sonores est repris à la fin de la chanson et exprime nettement l'absurdité de la peine de mort : on inflige au condamné la mort qu'on lui reproche justement d'avoir causée. o cette idée est à nouveau formulée à travers la personnification de la société, avec la majuscule dans le vers 45 la Société recommence : la société est mise en position de sujet d'un verbe d'action au même titre que les assassins dans le vers précédent (v.44) : la société est ainsi présentée coupable du même crime (v.63) que les assassins, idée à nouveau répétée dans les vers 62-63, avec l'image saisissante du couteau : Lorsque le couteau est tombé / Le crime a changé de côté (v.62-63). [...]
[...] On lui parle, on l'attache, on le cache Dans la cour un grand dais noir Protège sa mort des regards Et puis ensuite . ça va très vite Le temps que l'on vous décapite Si je demande qu'on me permette À la place d'une chanson D'amour peut-être De vous chanter un silence C'est que ce souvenir me hante Lorsque le couteau est tombé Le crime a changé de côté Ci-gît ce soir dans ma mémoire Un assassin assassiné Assassiné . [...]
[...] Gare au gorille ! . Ouverture : abolition de la peine de mort un an après cette chanson et remerciement de Robert Badinter, futur ministre à l'initiative de cette abolition, à l'adresse de Julien Clerc pour sa participation à cette cause. Chanson hélas encore d'actualité pour maints pays. [...]
[...] L'évocation du grand dais noir prend également une dimension terrifiante. L'imprécision de ce que recouvre précisément le pronom personnel ils fait en outre planer une menace angoissante. Du coup, l'expression ça n'est pas drôle du vers 49 paraît une litote très éloquente. C. Une plainte lyrique pour exprimer l'affliction causée par ce souvenir Ce poème relève du genre de la chanson et s'inscrit explicitement dans ce genre poétique et lyrique par les allusions que le locuteur fait à son métier. [...]
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