Autres arts, Rapsodie Nègre, Francis Poulenc, analyse de l'oeuvre, troisième mouvement, Les Poésies de Makoko Kagourou, mélodie vocale, Maurice Ravel, Claude Debussy
La Rapsodie Nègre est une oeuvre de Francis Poulenc, pour piano, flûte, clarinette en Sib, quatuor à cordes et ténor, composé au printemps 1917 et créé le 11 décembre 1917 au Théâtre du Vieux Colombier à Paris. Elle contient un poème écrit dans une imitation phonétique de langue extraoccidentale probablement inspirée de Polynésie, "Les Poésies de Makoko Kagourou" ; sans signification ni traduction, ce poème écrit dans une langue imaginaire sert avant tout de prétexte à la mélodie vocale.
[...] Malgré tout, son œuvre est soumise aux mêmes inspirations contemporaines, poursuit le même but de renouveau et d'exploration extraoccidentale et utilise en partie les mêmes moyens. L'œuvre a reçu d'excellentes critiques, du public comme de compositeurs considérés ; Stravinsky offrira même à son auteur l'opportunité d'être publié, qu'il saisira. Si une partie du goût populaire, tout au moins, apprécie la Rapsodie Nègre, ce n'est pas le cas du milieu académique et passéiste du Conservatoire : Poulenc, qui en tente l'entrée, se voit dirigé vers la porte de sortie par Paul Vidal, qui y enseigne la composition, accusée de « marcher avec la bande de Stravinsky, Satie et cie »[1]. [...]
[...] Le deuxième, Ronde, est une course folle atonale principalement jouée au piano. Elle peut évoquer une danse mystique semblable à celle du Sacre du Printemps de Stravinsky, pour qui Poulenc avait une grande admiration. Le thème de ce mouvement est répété deux fois et la reprise est avortée par une fin en montée chromatique, effet utilisé chez de nombreux pianistes de l'époque. Le troisième mouvement, Honolulu, inclut une voix de ténor. Contrairement aux autres, il est « lent et monotone‘ mais plus répétitif. [...]
[...] En contrepoint classique, ces quintes parallèles sont un enchaînement à éviter. En les utilisant comme motif récurrent, sans chercher aucunement à les cacher derrière la masse sonore d'un orchestre, Poulenc s'inscrit absolument dans l'épithète “moderne‘ selon la définition de Paul Griffiths qui décrit notamment un courant à l'encontre des règles harmoniques classiques. Ce mouvement joue, lui aussi, sur la notion de couleur. Le dernier mouvement est plus oppressant et rythmique, et il inclut les caractéristiques des mouvements précédents : motif inspiré du deuxième mouvement, présence de la ligne vocale déjà entendue, mais de façon plus découpée et allongée, jeux de contrastes entre sourdine et forts pouvant apporter la surprise à l'auditeur, mouvements parallèles Le tout donne une musique très visuelle et impressionniste, basée intégralement sur la couleur (nous pouvons même dire qu'en ceci, Poulenc s'inscrit dans la filiation française de la couleur comme Debussy ou Ravel) et sur des contrastes de rythmes (très rapides en doubles-croches à ♩=126 ou plus lents en croches à ♩=69) dans une pièce assez courte dont les mouvements n'excèdent pas trois minutes. [...]
[...] Il sert de ponctuation à la mélodie vocale qui est traitée de façon strophique, ce qui ajoute encore en régularité et en stabilité à cette pièce. Malgré le traitement du temps très linéaire, quelques métriques, telles que le passage à 3/4 au lieu de 2/4 servent à faire rentrer les phrases, pour certaines plus longues notamment en fin de cycle mélodique, dans les mesures. Ainsi, la musique sert le texte, qui n'a aucune signification, mais introduit une ambiance “exotique ‘grâce à sa prosodie. HELL, Henri, Francis Poulenc, Paris : Plon 260pp, cit : p. 62. [...]
[...] Rapsodie Nègre – Francis Poulenc (1917) – Analyse de l'œuvre et du troisième mouvement I. Contextualisation La Rapsodie Nègre est une œuvre de Francis Poulenc, pour piano, flûte, clarinette en Sib, quatuor à cordes et ténor, composé au printemps 1917 et créé le 11 décembre 1917 au Théâtre du Vieux Colombier à Paris. Elle contient un poème écrit dans une imitation phonétique de langue extraoccidentale probablement inspirée de Polynésie, Les Poésies de Makoko Kagourou ; sans signification ni traduction, ce poème écrit dans une langue imaginaire sert avant tout de prétexte à la mélodie vocale. [...]
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