Autres arts, Impudenter Circumivi, motet, Philippe de Vitry, oeuvre profane, notation, rythme ternaire, mensuration binaire, roman de Fauvel, mélodie, XIIe siècle, écriture rythmique, instrument, teneur, voix chantée
La principale innovation de Philippe de Vitry concerne la notation, et plus particulièrement le rythme qui en découle. Pour la première fois, les rythmes ternaire et binaire sont utilisés à égale importance, contrairement à la musique qui régissait l'Ars antiqua, antérieur à l'Ars nova. Deux subdivisions de temps (binaire et ternaire) et de prolation (qui concerne la subdivision des semi-brèves en deux ou en trois) sont possibles, ce qui donne lieu à quatre combinaisons rythmiques différentes. Ainsi, pour la première fois de l'histoire, les mensurations ternaire et binaire peuvent être combinées entre elles.
[...] On attribue aujourd'hui quatorze motets à Philippe de Vitry, dont quatre seulement lui sont clairement authentifiés. Le roman de Fauvel comporte 34 motets, dont un seul est à quatre voix : il s'agit du motet Impudenter circumivi qui fait l'objet de notre étude. Ce motet est isorythmique : la talea est ici constituée d'un rythme ternaire comprenant une longue et une brève. La color, ou mélodie, se greffe totalement sur ces formules rythmiques. II. Historique et apparition du motet Dès le XIe siècle, des paroles ont été ajoutées aux voix de teneur (voix principales) des organa, préfigurant le genre nouveau du motet. [...]
[...] Impudenter Circumivi - Philippe de Vitry (1330) - Le motet à quatre voix I. Philippe de Vitry et ses innovations Impudenter Circumivi est un motet à quatre voix du compositeur français Philippe de Vitry (1291 – 1361), tiré du Roman de Fauvel, recueil de poèmes dénonçant les pratiques de l'église et du roi. Il s'agit donc d'une œuvre profane. Philippe de Vitry est considéré comme le principal fondateur et théoricien du courant appelé Ars nova. Son traité, datant de 1320 environ, a donné le nom à toute la musique du XIVe siècle. [...]
[...] La seconde version, quant à elle, nous fait entendre quatre voix de femmes. Par conséquent, il serait pertinent de se demander quelle exécution était privilégiée à l'époque. En ce qui concerne les parties textuelles, elles devaient être obligatoirement chantées. En revanche, l'utilisation de la voix ou bien d'un instrument quelconque pour les parties de teneur et de contre-teneur n'était probablement pas fixée. On pourrait penser que les parties non textuelles étaient jouées par des instruments, par opposition aux parties chantées textuelles. [...]
[...] Ainsi, la teneur qui à l'origine était chantée perd son texte. On pourrait penser qu'elle le perd parce qu'on ne le distinguerait probablement plus des textes des parties supérieures ornées que sont les voix de duplum et de triplum. Le motet Impudenter circumivi est donc un motet double, car il comprend deux voix principales ayant chacune un texte propre. Ces voix sont soutenues par deux parties secondaires en valeurs longues, que sont la teneur et la contre-teneur, parties probablement instrumentales. [...]
[...] Le motet Impudenter circumivi de Philippe de Vitry Comme nous l'avons dit au-dessus, le motet Impudenter circumivi de Philippe de Vitry est à quatre voix : à l'écoute, on peut identifier deux voix chantées de femmes, qui ont une écriture relativement rythmique, et deux voix instrumentales dans une tessiture plus grave. Les deux instruments jouent respectivement les parties de teneur et contre-teneur, cette dernière soutenant la teneur, en valeurs longues. Les deux voix supérieures (duplum et triplum), quant à elles, ont une organisation métrique différente et définissent le style isorythmique de ce motet. [...]
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