Wotan, homme de la Renaissance, modernité, Richard Wagner, Zurich, L'Anneau du Nibelung, lecture politique, Ring, philosophe, Dresde, La Naissance de la tragédie, Nietzche, Socrate, Gesamtkunstwerk, art total, Allemagne, Tétralogie, Histoire, mort de Siegfried, Métropolis, Alberich, Or du Rhin, Freia, 1880
Richard Wagner n'est pas un philosophe : c'est un homme de « terrain » qui a passé sa vie à mettre en oeuvre ce qu'il considérait être sa mission. Il n'a jamais renoncé à essayer de faire prendre forme à son art de « l'avenir ». À la fin des années 1840, Wagner part en exil et quitte Dresde où il a participé aux évènements contestataires. Il se réfugie alors à Zurich où il met à plat sa conception de l'art, de la politique et produit de nombreux écrits. Il commence alors à penser à la conception de la Tétralogie. Dans cette démarche de mise à plat, il réfléchit à l'origine de l'opéra, à l'origine du drame et décide de revenir aux fondamentaux de la tragédie grecque. Notons que la décadence qui est un problème culturel qui remonte aux Grecs, à Socrate et aux christianismes, est un courant philosophique qui le fascine également. Il ne faut pas entendre cette notion d'un point de vue réactionnaire, mais il faut voir la décadence comme une crise propre à la modernité. C'est une manière de comprendre comment l'histoire de l'homme emploie des instruments destinés à faire souffrir ce dernier et comment la culture se spiritualise dans la souffrance, dans la haine, dans le ressentiment, et dans la négation de tout ce qui est. Nous retrouvons tout cela dans le Ring, et le désir de réconciliation, d'union retrouvée, y tient une place forte. Formellement, Wagner considère aussi que depuis l'invention de l'opéra, l'on n'a jamais retrouvé le "miracle grec", car la poésie, le théâtre et la musique sont séparés, divisés. Il recherche alors à recréer pleinement une communion entre le drame et la musique, car il estime que celle?ci exprime directement le monde comme « volonté » et qu'elle rend cette « volonté » visible uniquement sous la forme du drame.
[...] L'Anneau du Nibelung - Richard Wagner (1874) - Peuton faire une lecture politique du Ring ? Richard Wagner n'est pas un philosophe : c'est un homme de « terrain » qui a passé sa vie à mettre en œuvre ce qu'il considérait être sa mission. Il n'a jamais renoncé à essayer de faire prendre forme à son art de « l'avenir ». À la fin des années 1840 (après la période révolutionnaire 1848-‐49), Wagner part en exil et quitte Dresde où il a participé aux évènements contestataires. [...]
[...] Cet éveil de l'Allemagne obligea toutes les autres puissances à prendre position. Il façonna l'Histoire, à partir du milieu du XIXe siècle et notre interrogation du monde passe obligatoirement par un questionnement sur l'Allemagne de la première moitié du XXe siècle et que l'interprétation et la représentation de la Tétralogie, tout comme son analyse musicale sont d'ordre politique autant qu'esthétique. La sublimation d'une race nouvelle d'hommes et de femmes exemplaires résulte des élans révolutionnaires de Wagner toujours à la fin de ces années 1840. [...]
[...] Le double échec de la puissance Ainsi la Tétralogie est-‐elle construite sur le double échec de la puissance et de la révolte, qui laisse le monde dominé dans le chaos. Submergés par la volonté de puissance, Alberich et Wotan le sont différemment. Alberich est seulement avide d'une forme de capitalisme, tandis que Wotan cherche à construire une puissance reposant sur l'or, mais aussi sur des lois. Fafner n'est qu'un receleur improductif et Mime représente la classe ouvrière. L'analogie entre la société industrielle capitaliste que Fritz Lang dépeint dans Métropolis et les forges wagnériennes de L'Or du Rhin est frappante. [...]
[...] Il est partagé par des aspirations contradictoires, tantôt égoïste, trahissant sa femme, vendant sa belle-‐ sœur, condamnant son fils, abandonnant sa fille ; tantôt déchirant, sentant poindre en lui le renoncement de la divinité et l'émergence de l'humanité. Ces contradictions le conduisent à sa propre autodestruction dont il est l'artisan actif : ``Que s'écroule ce que j'ai édifié J'abandonne mon œuvre, je ne veux plus qu'une chose ; la fin la fin Aux révoltes de Freia, de Sieglinde, de Fricka, toutes avortées, suit la révolte de Siegfried. Celle-‐ci ne s'affirme pas par un ordre politique, mais par l'amour. Il y a dans la Tétralogie plus de mise en œuvre de l'art que de théorie de la révolution. [...]
[...] Wagner y condamne un système voué à l'échec et à la mort, il n'y propose pas un ordre nouveau. Issue d'une pensée politique qui s'est assagi, la Tétralogie en porte la trace d'un bout à l'autre. Mais l'homme Wagner, dans les aspirations profondes de son idéal s'y fait le défenseur d'une humanité reposant sur l'amour plus que sur la réalisation concrète d'une société réaliste. En 1880, Wagner affirmait : ``Nous reconnaissons le principe de la déchéance de l'humanité et par la suite la nécessité de sa régénération.'' C'est ici toute la portée politique de la Tétralogie qui est résumée. [...]
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