Dans quelles mesures les différents médias (qu'ils soient occidentaux ou locaux) abordent cette question dans la mesure où la mise en scène de la violence rituelle a pu être instrumentalisée, autant par les occidentaux que par les autorités sunnites, pour dépeindre l'Islam et l'Islam chiite plus particulièrement comme une religion violente
[...] Lamloum, Olfa, « L'histoire sociale du Hezbollah à travers ses médias. Système de représentation et inscription territoriale », Politix 2009/3 (n° p. 169-187. DOI 10.3917/pox.087.0169 Mervin, Sabrina, « Les larmes et le sang des chiites : corps et pratiques rituelles lors des célébrations de `Âshûrâ' (Liban, Syrie) », Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée [En ligne], 113-114 novembre 2006, mis en ligne le 10 novembre 2006, consulté le 17 août 2018. [...]
[...] Il s'agit de sortir du contexte des années 2000, marquées par un traitement médiatique et des perceptions se bornant à la dichotomie Islam/Occident » (Labévière, 2009). Conclusion Dans ce travail, nous voulions avant tout mettre en avant le fait que le traitement médiatique d'une célébration comme celle de l'achoura se réfère généralement à une construction souvent idéologique qui montre généralement l'islam comme une religion violente. Toutefois, il faut souligner que la ferveur religieuse et la violence propitiatoire n'est pas uniquement une spécificité musulmane. [...]
[...] La mutilation est donc conséquente et l'effusion de sang impressionnante » (Enki, 2018). Toutefois, cette pratique impressionnante n'est pas la seule controversée. Celle dite du taṭbīr peut également être considéré par un public non averti et non informé comme étant une pratique d'une « autre âge » : c'est la scarification des crânes de certains hommes qui sont rasés préalablement pour l'achoura. Ainsi, « un homme est chargé de frapper le cuir chevelu du pénitent en cadence avec une dague ou une épée jusqu'à provoquer une entaille suffisamment importante pour que le sang se répande sur les habits du flagellant. [...]
[...] En ce sens, avec la présence d'immenses bannières accrochées à des poteaux, des arches drapées de noir sur des routes, des affiches vives illustrant la vie et la mort d'Hussein et des sons martelant dans des rythmes hypnotiques, la ferveur religieuse entourant cette célébration reste très grande. Elle se développe ainsi tout au long de la journée, menant au rituel sanglant de la flagellation. Selon Baptiste Enki, « souvent exécuté en public, ce rituel regroupe une assemblée d'hommes - les femmes n'y participent pas - qui, torse nu, martèlent leur dos en rythme durant de longues minutes. [...]
[...] A contrario, il existe un autre piège, celui de la fabrication de la représentation. En ce sens, la commémoration du rituel de l'achoura n'a pas échappé, malheureusement, au courant largement islamophobe représenté par la construction du paradigme du « choc des civilisations », à l'ère du post-11 septembre 2001. Ainsi, dans cette perspective, pour Richard Labévière, « le mal absolu venait du Proche et du Moyen-Orient dont il fallait se protéger et se différencier en faisant retour aux ethnotypes de l'orientalisme le plus éculé. [...]
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