Approche sémiotique, constitution de l'évènement, récit, médias, temporalité, singularité, faits du quotidien, débats, interprétations, acteur social, émotions, impact financier, sens scientifique, science sociale, collectif, informations, clarté, vérité, crise sanitaire, journaux
Ce document donne des réponses structurées (illustrées par des exemples) aux deux questions suivantes :
- Dans quelle mesure peut-on dire que les médias construisent les récits des évènements collectifs ?
- Comment les médias mettent-ils les évènements en récit ?
[...] Ou le droit au blasphème ? Un peu des deux ? Plusieurs hypothèses ont été émises. Néanmoins, quelques jours plus tard après le jour de l'attentat, les journalistes ont pris un ton et une manière de raconter le récit plus ferme, évoquant des « sources », des « certitudes quant au déroulé de l'attaque », ou encore des « évènements s'enchaînant très rapidement ». La construction du récit autour de l'évènement médiatique prend alors tout son sens quelques jours plus tard : l'attentat était dirigé contre le blasphème et la liberté de la presse. [...]
[...] Ainsi, pour les récits accomplis, on a une temporalité du récit qui prend tout son sens : le récit va relier les faits, les intentions, les buts des uns et des autres en construisant des « horizons d'attentes ». Par exemple, on peut citer le récit de la survenance des attentats de Charlie Hebdo de janvier 2015. Les médias avaient emprunté un ton dramatique, mais au début, ne sachant pas la fin de la prise en charge de ces attentats, ils créaient un certain horizon d'attente : qui sont les terroristes ayant agi ? [...]
[...] Ainsi, le rapport entre récit et vérité n'est pas nécessairement opposé. L'ancrage pragmatique signifie que le récit est composé à la fois des agents, des acteurs qui subissent ce qui est arrivé et des acteurs qui constituent le déroulé de l'évènement. Ainsi, l'approche pragmatique permettait d'identifier deux types de récits : les récits accomplis et les récits émergents. Les récits accomplis sont ceux dans lesquels on trouve des mises en intrigue ponctuelles, circonscrites à des faits en train de s'accomplir ou qui se sont déjà accomplis. [...]
[...] On peut observer en sciences sociales que de nombreux auteurs ont une approche contemporaine constructiviste de l'évènement. Ainsi, Eliseo Veron, à propos d'un accident d'une centrale nucléaire aux États-Unis, tente de démontrer que le récit de cet événement a été construit à partir de différentes tonalités de voix employées, de différents plans de caméra utilisés, de plusieurs données modifiées pour donner au récit un certain sens. Par la construction du récit entourant l'évènement collectif, on passe de cet événement qualifiable d'évènement collectif à un événement médiatique. [...]
[...] En tout état de cause, on peut voir que les médias ont utilisé un événement collectif pour en faire un événement médiatique à portée mondiale, et certainement perçu très différemment par les visionnaires de ce fameux reportage ou des différentes sources médiatiques d'informations que par les scientologues, experts en religion, que les représentants politiques mondiaux que les propres acteurs et participants à la prise de Kaboul. En définitive, il est démontré que les médias ne font pas que retranscrire en toute objectivité l'évènement qui leur est soumis. Bien au contraire, une construction du récit a lieu, et sert d'intermédiaire entre l'évènement « brut » et factuel et la perception du même événement par le collectif. La mise en récit des évènements par les médias Comment les médias mettent-ils les évènements en récit ? Donnez des exemples précis. [...]
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