Afin d'introduire notre analyse sur les réseaux sociaux, arrêtons-nous quelques instants sur quelques notions fondamentales qui nous permettront d'étayer notre raisonnement tout au long de notre analyse. Les thèmes sous-jacents à notre étude sont tout d'abord le concept d'espace public développé par Jürgen Habermas, philosophe et sociologue allemand, dont les travaux sont particulièrement d'actualité mais aussi l'économie du gratuit dans la sphère de l'environnement numérique développée par Olivier Bomsel et enfin l'étude sociologique des valeurs qu'elles soient d'usage, d'échange ou mimétique qui nous permettent de mieux appréhender l'engouement des utilisateurs pour les réseaux sociaux mais aussi de comprendre comment émergent de nouveaux modèles économiques tels que celui proposé par Facebook.
La théorie d'Habermas prend alors tout son sens lorsqu'elle nous dit que l'espace public est devenu une forme de "consensus fabriqué qui recherche l'acclamation", un peu à la manière des réseaux sociaux Internet au sein desquels des membres "cooptent", "invitent", "ajoutent" d'autres membres (consensus fabriqué) et qui connaissent actuellement un engouement planétaire ("acclamation"). Au sens de ce consensus, on retrouvera l'idée de marchandisation, non plus simplement sous la forme de biens et de services, mais aussi d'agir communicationnels. En effet, quand Microsoft a proposé à Facebook une enveloppe de USD 240 m, le géant américain valorisait bien plus que la multitude de gifts à 1 $, la richesse des agir communicationnels de Facebook. Mais qu'implique cette perspective marchande alors que les réseaux sociaux Internet s'inscrivent plutôt dans une industrie du gratuit ?
Nous verrons que la stratégie suivie par Facebook est liée à cette économie du gratuit dans le sens où elles essaient d'augmenter le plus possible l'utilité de l'utilisateur afin de rendre difficile le fait d'aller utiliser un autre site afin de bénéficier du même type de services proposés par ce genre de plateforme.
Sans dévoiler la suite de notre propos, il semble à première vue que
- la valeur d'usage soit forte, confortée par l'audience explosive de ces sites.
- la valeur d'échange le soit également, attestée par la prise de participation minoritaire de Microsoft dans Facebook pour USD 240 m, ce qui valoriserait le site à environ 15 milliards de dollars.
- enfin, il convient de parler de la valeur mimétique, Aristote dans Poétique dit en effet que « l'homme diffère des autres animaux en ce qu'il soit le plus apte à l'imitation ». Tout comportement humain peut en effet s'expliquer par sa volonté à imiter l'Autre, ce que Freud appellera l'Idem (ressemblance à l'Autre).
Nous verrons par la suite quelles nuances y apporter compte tenu des tendances qui se dessinent et du modèle économique des réseaux sociaux Internet.
[...] Alain LEFEBVRE, Les réseaux sociaux Paris, M2 Editions, Paris Pierre MERCKLE, Sociologie des réseaux sociaux Paris, La découverte Daniel PARROCHA, Penser les réseaux Paris, Champ Vallon Francis PISANI, Laurent PIOTET, Comment le Web change le monde Paris, L'atelier et Pearson Franck REBILLARD, Le Web 2.0 en perspective. Une analyse socio- économique de l'internet Paris, l'Harmattan Articles IT Journal, Interview Olivier Bomsel, Hiver 2007-2008 Les usages politiques de l'Internet Thierry Vedel, Regards sur l'actualité n°327, La Documentation française, janvier 2007 Culture numérique, cultures expressives Laurence Allard, Revue MediaMorphoses septembre 2007 Social networking will become a ubiquitous feature of online life. [...]
[...] Ainsi, un réseau plus petit avec des liens serrés pourra s'avérer moins utile pour ses membres qu'un réseau ayant des liens plus lâches pour les individus hors du réseau principal. Autre exemple, un réseau ouvert c.- à-d. avec plusieurs liens faibles, est plus susceptible de donner accès à une quantité élevée d'information. L'intérêt du réseau social réside dans sa finalité : l'interaction entre ses membres. Pour maximiser les chances d'interaction entre acteurs, un réseau social est, à sa création, intrinsèquement voué à être élargi. [...]
[...] C'est par exemple l'intention de Google avec l'établissement de son langage Open Social. Un engouement éphémère L'ensemble des données récentes disponibles montre que l'audience de Facebook tend à se tasser. Après l'engouement planétaire exceptionnel des quatre dernières années, on se rend compte que plus encore que la décélération de la conquête de nouveaux membres, de nombreux utilisateurs sont devenus des membres inactifs et n'ont pas cherché à suivre les évolutions du site. On peut penser que les centaines d'applications aujourd'hui disponibles ont en quelque sorte détourné Facebook de sa fonction initiale, la mise en relation de ses membres. [...]
[...] Pour augmenter, le nombre de ses contacts, il est possible d'adjoindre une signature dans ses mails pour inviter ses interlocuteurs à rejoindre son réseau social : consultation et inscription sur la plate-forme via un parrainage par exemple. Avec le moteur de recherche de Viadéo ou Linkedin, il est également possible de retrouver des contacts perdus de vue. Il ne faut pas hésiter à communiquer avec l'aide des réseaux sociaux en ligne pour informer vos contacts de l'évolution de votre parcours professionnel. Sur la plupart des réseaux sociaux, il existe un paramètre, statut qui permet de rendre compte de ses activités. [...]
[...] - Les réseaux sociaux networking : par le simple fait qu'ils soient des réseaux d'affaires et d'emploi, i.e. qu'ils ont attrait à la vie professionnelle de leurs membres, leur degré de spécialisation est assez fort. Ensuite, la géographie est assez variable dans la mesure où ils peuvent s'envisager à niveau local, national (Viadeo) voire européen (LinkedIn) mais difficilement à niveau International ils en perdraient d'ailleurs en pertinence. - Les réseaux sociaux spécialisés, centrés autour d'un thème : par définition leur degré de spécialisation est le plus élevé. [...]
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