Aujourd'hui les médias créent l'événement, ils ont ce pouvoir d'influencer le public et les politiques publiques. C'est pour cette raison qu'ils sont qualifiés, et ce, jusqu'à présent de quatrième pouvoir. La presse a acquis un véritable pouvoir d'influence politique face aux gouvernements du monde et particulièrement en Occident. Par exemple en France, la focalisation de la presse sur certain cas d'insécurité durant la campagne électorale de 2002 a été un facteur non négligeable pour expliquer la percée de l'extrême droite. Dans le domaine de la justice on peut citer les affaires de Carpentras et d'Outreau comme des exemples où les prises de position de la presse ont influencé autant les pouvoirs exécutifs et judiciaires que l'opinion française.
Ce sont aussi les médias et notamment la presse écrite qui mettent en place la notion d'affaires. Prenons l'exemple, bien connu, de l'affaire Lewinsky : Le 17 janvier 1998, le président Bill Clinton témoigne dans le procès pour harcèlement que lui intente Paula Jones. Non seulement le président n'a pas pu repousser le procès jusqu'au moment de quitter ses fonctions, mais il n'est pas parvenu non plus, à éviter les questions sur cette histoire « sexuelle ». Dans le cadre de cette enquête, mais sans imputation de harcèlement, apparaît le nom de Monica Lewinsky. C'est en fait une manœuvre du procureur Kenneth Starr, procureur indépendant, qui vise à faire chuter le président. Bill Clinton nie sous serment leur relation, faute d'être informé à temps des aveux de la jeune femme, la veille. La nouvelle se répand sur Internet, dans le Drugde report, dès le 18, puis dans les médias plus traditionnels le 21 janvier. S'en suivent des mois de tempête médiatique, politique et juridique. Le 17 août, le président avoue cette liaison devant un jury puis à la télévision, il est à noter le poids de l'outil médiatique qui impose à un président de venir témoigner pour plus de légitimité, mais sans reconnaître le parjure. La publication du rapport Starr enclenche un processus de destitution. L'Impeachment est voté en décembre par la chambre en fin de mandat, mais le sénat renouvelé acquitte le président au mois de février 1999. Victoire incontestable pour Bill Clinton. C'est alors que se met en place, autour d'une morale de la vérité issue du Watergate, un rapport de forces impliquant ensemble le monde politique, judiciaire et médiatique.
En effet, la politique américaine est soumise, et ce depuis la chute du président Nixon, empêtré dans ses mensonges, à un critère de vérité littérale qui correspond à la fois aux normes de la justice et à celles du journalisme. Depuis 1974, tous les journalistes du pays rêvent de prouver leur ascendant en provoquant la chute d'un président, avec le concours de la justice et grâce à l'arme de la vérité. Sous l'effet conjugué de la réaction conservatrice contre les mœurs dans les années 1970, imposée par la moral majority durant la présidence de Ronald Reagan, et d'une pression commerciale croissante, qui plaçait la presse traditionnelle en concurrence avec les tabloïds sensationnalistes, et avec ce nouvel outil qu'était Internet, les journalistes ont de plus en plus centré leur politique de la vérité sur la sexualité. En réalité, les journalistes pensaient que les aventures d'un président avec sa stagiaire seraient plus intéressantes que les ingrats incidents financiers. Et le conservatisme environnant a permis de faire d'une nécessité commerciale une vertu morale. En 1998, les journalistes, reporters et éditorialistes se déchaînent contre le président. Mais ils découvrent très vite que l'arme a perdu de son pouvoir. Le président a nié, il a menti ? L'opinion publique n'en a cure, les sondages l'ont montré depuis le début. L'ère instituée par le Watergate se clôt avec le Monicagate. Pendant plusieurs semaines, la presse du monde entier a fait des gorges chaudes de cet événement, elle l'a érigé en « Affaire » incontournable. Tous les journaux papiers ou télévisés suivaient jour après jour les rebondissements de l'affaire. Mais le public n'a pas suivi. Les critiques ont confondu la culture américaine avec ses manifestations médiatiques. Autrement dit, cela a été de prendre pour argent comptant la réaction des journalistes qui ont prétendu parler pour le pays. L'une des leçons les plus importantes de cette affaire a été l'écart et l'incompréhension qui se sont produits entre les citoyens et leur porte parole. Autant dire qu'il n'est pas toujours facile de savoir si l'on a bien affaire à un événement, d'autant qu'un événement peut en cacher un autre. Le 17 août 1998, Bill Clinton avoue sa liaison avec Monica Lewinsky. Trois jours plus tard, l'aviation américaine bombarde le Soudan et l'Afghanistan. Tous les commentateurs s'indignent alors : c'est une manœuvre de diversion grossière que tente le président. L'événement qui importe, il se joue à Washington, et non dans des déserts lointains qui ne signifient rien pour personne. Aujourd'hui, lorsque les commentateurs reviennent sur les raids d'aviation du 20 août 1998, le contexte sexuel a disparu : Monica Lewinsky a été oubliée, reléguée à la chronique des potins mondains. La vérité de l'événement était-elle sa face cachée, la presse a-t-elle été trop superficielle ? Il est, en tout cas, clair que le public n'est plus prêt à entendre tout et n'importe quoi. Cet exemple est la manifestation évidente que malgré la puissance des médias et son pouvoir de persuasion et de formatage de la réalité, le peuple n'a plus envie d'être victime des desiderata médiatiques, et de cette dictature patente des médias.
Dans un monde en perpétuel mouvement, l'information et les supports qui la contiennent changent de jour en jour et de plus en plus rapidement. Ce mémoire tentera d'éclairer un tant soit peu la situation, en analysant d'un côté l'offre de la presse écrite et de ses journalistes et de l'autre celle d'Internet, en n'oubliant jamais de pointer son regard sur le public, sans qui aucune information n'existerait en fin de compte.
[...] Le groupe de travail d'un IMC regroupe un collectif d'administrateurs bénévoles s'y consacrant. Selon Indymédia, l'accès à ce groupe de travail est ouvert à tous et fonctionne de façon transparente (toutes les discussions, les décisions prises, les raisons de la cache d'un article sont accessibles sur les pages prévues à cet effet) et antihiérarchique, la prise de décision se fait par consensus. Selon Indymédia, aucune société ne possèderait cette entité, aucun gouvernement ne contrôlerait l'organisation, aucun donateur unique ne financerait le projet. Indymédia affirme n'être le porte-parole d'aucun parti ou organisation politique. [...]
[...] Plus le siècle passe et moins la censure est efficace. Le grand homme de l'appareil royal de censure est Malesherbes, philosophe des lumières et partisan d'une censure tolérante. Il tolérera les petits abus pour empêcher les grands. Le dispositif de contrôle mis en place sous l'Ancien Régime se voit balayé à la veille de la Révolution française alors que débute la rédaction des cahiers de doléances. La révolution française est le vrai moment fondateur. La révolution prend place avec une réflexion sur la liberté de la presse. [...]
[...] C'est donc d'une influence structurelle dont souffriraient les journalistes. Et c'est peut être pour cette raison que le peuple se sent exclu des débats et qu'il rejette par la suite l'information puisqu'il ne se sent pas intégré dans l'analyse du problème, son point de vue n'est souvent pas pris en compte. Cependant, cette analyse peut être réductrice, effectivement les journalistes sont, par définition, suiveurs, et donc conservateurs. Mais ils sont aussi suiveurs des groupes contestataires lorsque ces derniers parviennent à se faire entendre. [...]
[...] Tous les journaux ne vivent pas la même situation. Si nous prenons l'exemple de L'Equipe, sa diffusion totale payée a augmenté de exemplaires en 2004, ce qui équivaut à une augmentation de alors que la diffusion du Monde a baissé de celle du Figaro de 3,13% et enfin celle de Libération de 7,59%. (Institut Montaigne, in Comment sauver la presse quotidienne d'information, 2006) Les quotidiens économiques, quand à eux, progressent légèrement, confirmant, comme cité plus haut, l'intérêt des lecteurs pour une information ciblée. [...]
[...] Il explique ici, sa vision du journalisme : La manière dont les États Généraux avaient été composés, la multitude d'ennemis de la Révolution qu'ils renfermaient dans leur sein, le peu d'aptitude et de désir que le plus grand nombre montrait à faire le bonheur public, m'avaient fait sentir la nécessité de surveiller avec sollicitude l'Assemblée nationale, de relever ses erreurs, de la ramener sans cesse aux bons principes, d'établir et de défendre les droits des citoyens, de contrôler les dépositaires de l'autorité, de réclamer contre leurs attentats, de réprimer leurs malversations, desseins qui ne pouvaient s'exécuter qu'à l'aide d'une feuille vraiment nationale. J'entrepris donc un journal public. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture