La galaxie Internet est en quelque sorte un résumé plus pédagogique de ses travaux précédents et un panorama des principaux problèmes que pose aujourd'hui la « nouvelle structure sociale fondée sur les réseaux ». L'avènement de l'ère d'Internet n'abolit pas la géographie comme on l'a parfois affirmé. Manuel Castells s'attache au contraire à démontrer qu'elle crée sa propre géographie. Il débute par la présentation de cette nouvelle géographie d'Internet qui permet d'analyser ensuite l'influence des technologies de l'information sur la transformation des villes et des régions. Manuel Castells s'interroge plus précisément sur l'interaction entre Internet et l'individu
[...] Les architectes et les urbanistes doivent s'attacher à créer un tissu urbain qui offre des opportunités de rencontres physiques. Le lieu public et les centres culturels (musées, œuvres d'art publiques, réalisations architecturales) sont présentés comme des moyens de favoriser l'« interaction entre les individus. Les réseaux diviseurs Le risque du tout numérique n'est pas seulement l'isolement des individus mais aussi une aggravation de la ségrégation socio-spatiale dans les villes. Internet abolissant la distance, il rapproche les espaces mis en réseaux au détriment de ce qui ne sont pas connectés. [...]
[...] Au niveau régional, la concentration est là encore vérifiée au profit des grandes métropoles. En fait, la structure spatiale d'Internet ne reproduit pas la répartition de la population mais la concentration métropolitaine de l'économie de l'information. La transformation des villes et des régions La concentration métropolitaine des utilisateurs et des producteurs de contenu s'oppose à l'un des mythes de l'ère d'Internet : celui de la mort des villes. Le développement des télécommunications devait abolir la distance, permettre le télétravail à domicile et ainsi rendre inutile les fortes concentrations urbaines. [...]
[...] La Galaxie Internet de Manuel Castells Manuel Castells est né en Espagne en 1942. Opposé au régime de Franco, il s'exile en France à l'âge de 20 ans et termine ses études de droit et de sciences économiques à la faculté de Paris, où il obtient ensuite deux doctorats, l'un en sociologie, l'autre en lettres et sciences humaines. Pendant 12 ans, il enseigne la sociologie à l'université de Nanterre puis à l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS). Depuis 1979, il enseigne la sociologie et la planification urbaine et régionale à Berkeley en Californie. [...]
[...] Elles reproduisent sans surprise la répartition inégale de l'infrastructure technologique, de la richesse et de l'éducation sur la planète. La géographie des fournisseurs de contenu d'Internet est plus riche en enseignements. La domination des Etats-Unis est considérable des noms de domaines déposés des 1000 sites les plus visités) et la concentration est bien plus forte que celle des utilisateurs. De plus, l'asymétrie entre la production et la consommation s'aggrave : le monde développé et principalement les Etats-Unis produisent pour tous les autres, ce qui est significatif en terme de conséquences économiques et culturels. [...]
[...] Les statistiques 2004 révèle une diffusion continue et assez similaire dans ces trois aires régionales au détriment du reste de la planète. Les inégalités spatiales persistent donc, renforcées par les inégalités croissantes de capacité de flux avec la diffusion dans les régions urbaines développées de la technologie ADSL et fibre optique. Cependant, la question essentielle que soulève la diffusion d'Internet est, je crois, de savoir si ces inégalités sont transitoires et qu'à terme Internet sera au contraire un facteur d'intégration et de développement pour les zones périphériques ou si celles-ci sont condamnées à persister à la faveur des innovations perpétuelles ? [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture