L'Internet est actuellement bien ancré dans la vie des Japonais – notamment par l'intermédiaire des téléphones portables - on dénombre en 2003 77,3 millions d'utilisateurs de l'Internet par le biais d'ordinateurs sur une population totale avoisinant les 130 millions. Le gouvernement entend même faire de l'Internet l'un des piliers de l'économie mais aussi de la vie quotidienne dans le futur. En le rendant omniprésent sur le territoire national, l'Internet devrait être la prochaine grande évolution technologique du pays.
Pourtant, dans un pays où les technologies de pointes sont le fer de lance de l'économie, il est étonnant de constater que l'Internet ne prit son envol qu'en toute fin des années 1990.
L'histoire de l'Internet au Japon peut se résumer en deux phases : des débuts timides, marqués par la méfiance du pouvoir en place, puis un changement d'attitude au milieu des années 1990, qui aujourd'hui s'est transformé en soutien du gouvernement pour le promouvoir à travers le pays.
[...] En Europe, les utilisateurs de portables passent par l'intermédiaire de SMS (Short Message Service), où le nombre de caractère est limité. Au Japon, chaque utilisateur est doté directement d'une adresse électronique, les SMS sont donc remplacés par des e-mails (courriers électroniques). S'il existe bien des short mail et long mail (courts et longs mails), la place disponible sur ces derniers dépasse les 3000 caractères, alors qu'un SMS en contient en moyenne 100. L'avantage n'est pas négligeable, il est l'une des raisons de l'utilisation massive des portables au Japon. [...]
[...] Le groupe NTT est apparu en 1869, lors de l'introduction du télégraphe au Japon. Il fut privatisé en 1985 et se diversifia à partir de cette date en créant de nouvelles filiales, en développant des technologies émergeantes et en s'installant sur de nouveaux marchés[4]. Lors de l'émergence de l'Internet, NTT dispose du quasi-monopole sur le marché de la communication téléphonique. Profitant de cet avantage, les prix demeurèrent élevés jusqu'à ce que la concurrence parvienne à se développer et que le gouvernement oblige NTT à diminuer les coûts de communication. [...]
[...] La popularité de cette initiative déboucha sur la création du WIDE (Widely Interconnected Distributed Environment), un réseau beaucoup plus conséquent supporté par quelques compagnies majeures telles que Sony ou Canon. Mais WIDE permit surtout aux universités, centres de recherche et compagnies japonaises, de se mettre en relation avec le Network Américain. Murai persévéra dans la voie qu'il s'était fixé : promouvoir l'Internet au Japon. Il participa ainsi à la promotion d'un système d'observation électronique (1994), d'un système Internet satellite (1994), de l'Internet multimédia (1995) et à l'exposition mondiale de l'Internet de 1996, qui popularisa cette nouvelle technologie au Japon. [...]
[...] L'utilisation de l'Internet augmenta en parallèle au nombre de Japonais sachant parler l'Anglais. La peur de la contamination culturelle Si le gouvernement ne tenait pas à ce que l'Internet se développe au Japon, c'était pour des raisons conservatrices : la peur de l'étranger et d'une potentielle invasion culturelle non maîtrisable. Ce repli protectionniste, instinctivement hostile à tout ce qui vient de l'étranger n'est pas particulier au Japon. On ne peut donc tracer un parallèle entre ce fort sentiment protectionniste et le fait que le Japon soit une île, mais cet isolement territorial peut être à l'image de cette volonté de résister à une contamination culturelle des autres pays. [...]
[...] 4-Une bureaucratie obstructive. Le gouvernement n'a jamais aidé l'Internet à se développer jusqu'à la fin des années 1990, tentant au contraire à le contenir. Mais il n'est parvenu à bloquer son évolution que grâce à l'aide de la bureaucratie Nipponne. Si les fonctionnaires ne représentent qu'1,3% de la population active (contre 25% en France), et si leur nombre ne fait que diminuer au fil des réformes, la bureaucratie Japonaise reste encore très puissante. Aujourd'hui, on ne compte qu'un fonctionnaire pour 144 Japonais, (contre un fonctionnaire pour 10 français)[2]. [...]
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