Le Selfie aux frontières de l'égoportrait, Agathe Lichtensztejn (2015), autophotographie participative, instagrammeur Narcissesteiner, identité partagée, Iatergrams, autoportrait, ère digitale, normes esthétiques
Le livre nous explique tout d'abord dans ce chapitre la pratique du selfie, comment faire un selfie, et ce qui le différencie d'une simple autophotographie.
Le selfie est une autophotographie "participative". Elle doit être partagée et rendue accessible à chacun ; elle peut être partagée dans des groupes de référence identitaire… Ce livre nous montre également un exemple ; celui de l'instagrammeur Narcissesteiner et de ces pratiques : il publie régulièrement des images assez semblables les unes des autres et cherche à dégager une identité "partagée" (qu'il montre aux autres) dans laquelle il se reconnaît. De plus, il publie des latergrams donc ment sur l'instantanéité de la photo, les photos sont publiées un certain temps après qu'elles aient été prises.
[...] Le selfie ne révèle pas seulement « ce qui a été », mais « ce qui adviendra » (perception de l'image dans les réseaux sociaux (évaluation de l'image dans l'avenir). C. Me voilà, me vois là Le selfie suit trois principes eux-mêmes constitués en trilogie. Aux trois étapes de la préparation de l'image se donnent 3 nécessités : se voir, se donner à voir, être vu. Pour produire un récit « où coïncident à la fois ce que l'on est et ce que l'on représente » (Schopenhauer. Le selfie est une tentative de conciliation de la représentation de la personne en entier. [...]
[...] On retrouve également cette préoccupation dans les portraits balzaciens. Tout cela pose la question de la référencialité des selfies : le « je versus moi » et le « je versus les autres ». Ainsi se pose la question de l'intentionnalité du selfie (pourquoi on fait des selfies), est-ce qu'on le fait pour soi ? Est-ce qu'on le fait pour les autres ? Est-ce qu'on le fait pour les deux en même temps ? Le selfie pose la question de la ressemblance et de la représentation (ex : avoir l'air heureux, mais ce n'est qu'une sensation/ impression, ne joue-t- on pas le rôle de la personne heureuse Cela amène à s'interroger sur les modalités d'élaboration du selfie. [...]
[...] Le selfie travaille donc pour le mieux le paysage de la photographie contemporaine. De plus, il a su être reconnu même dans un domaine culturel (Performance de Xavier Cha (se met déshabille au fur à mesure en prenant des selfies dans un musée afin d'illustrer à quel point on se montre on monde via les réseaux sociaux et à quel point nous sommes observé par le regardeur. B. Juste un autre autoportrait Le mot selfie et le mot autoportrait se rejoignent sur le principe fondateur qui est qu'il s'agit d'une personne se prenant en photo. [...]
[...] Plus profondément, l'auteur considère que le selfie est une riposte à l'angoisse de disparaître, un refuge. Le besoin de faire des selfies serait donc une partie de la lutte contre sa propre extinction. Cela recoupe la réflexion de Henry Laborit qui explique que la seule façon de survivre c'est de s'incruster dans les autres, et pour les autres la seule façon de survivre c'est de s'incruster en nous. B. Référencialité au sujet Le selfie combat la menace de l'écran noir, mais peut échapper potentiellement à son créateur (cf. Richard Prince). [...]
[...] Le smartphone au contraire est un objet individuel. On peut l'illustrer par exemple par le fait que seulement 30% des personnes sont prêtes à prêter leur smartphone. L'avancée technologique remet en question l'analyse de McLuhan qui considérait le téléphone comme un média froid et de faibles définitions (qui ne porte qu'une faible quantité d'informations et contraint l'auditeur à compléter sa réflexion des vides laissés). Au contraire les avancées technologiques ont transformé le téléphone « en un couteau suisse numérique » : il est aujourd'hui l'enfant hybride du son et de l'image. [...]
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