Tout commence sur le campus universitaire de Harvard, le 4 février 2004. Dans un coin de sa chambre, un jeune étudiant en informatique, du nom de Mark Zuckerberg, vient d'achever la rédaction du code et la mise en ligne d'un site web révolutionnaire, basé sur un concept grâce auquel il deviendra célèbre et fortuné à peine quelques années plus tard... Il le baptise « The Facebook ».
Son but ? Créer un réseau communautaire entre les membres de la prestigieuse université américaine en revisitant le concept du «face book», le traditionnel album souvenir distribué à la fin des études secondaires dans chaque lycée américain, et qui contient le portrait photo de chacun des rhétoriciens.
L'idée originale de Zuckerberg est de réadapter cette tradition aux études supérieures d'une part, et d'autre part de proposer une plate-forme permettant de recréer un album personnalisable en ligne, où chaque étudiant d'Harvard puisse créer un profil gratuitement. Les possibilités y sont multiples : poster des photos de soi, de ses amis, de sa famille, y décrire ses intérêts, ses activités favorites, ses orientations religieuses ou politiques, et bien d'autres encore.
Le succès est immédiat : vingt-quatre heures à peine après le lancement du site, le nombre d'inscrits oscille déjà entre 1200 et 1300 ! Moins d'un mois plus tard, plus de la moitié des membres de la faculté possèdent un compte sur thefacebook.com.
En mars 2004, rejoint dans ses efforts par Eduardo Saverin, Dustin Moskowitz, Andrew McCollum et Chris Hughes, Mark Zuckerberg poursuit la promotion de son site : Stanford, Columbia et Yale viennent élargir la communauté, bientôt suivis par la plupart des établissements supérieurs des Etats-Unis et du Canada.
L'été 2004 marque un tournant décisif dans l'avenir du projet : The Facebook prend officiellement le statut d'entreprise privée grâce à l'investissement de 500.000 $ débloqués par Peter Thiel (le co-fondateur de la société PayPal), et installe ses quartiers généraux sur la côte ouest, à Palo Alto, dans la célèbre Silicon Valley californienne.
En 2005, la société achète le domaine facebook.com pour la bagatelle de 200.000 dollars, supprime le ''The" en tête de l'enseigne et prend définitivement le nom que nous lui connaissons aujourd'hui. En septembre de la même année, l'équipe lance une version accessible à tous les lycéens invités par leurs aînés, avant de démocratiser définitivement la plate-forme pour tous les jeunes de plus de 13 ans le 26 septembre 2006.
Selon le magazine américain Forbes, Mark Zuckerberg est aujourd'hui la 212e fortune mondiale, totalisant un capital de 4,0 milliards de dollars... Un rapide coup d'oeil aux statistiques permet de comprendre l'ampleur du phénomène Facebook : entre début 2008 et fin 2009, le nombre d'utilisateurs inscrits dans le monde entier a septuplé, passant de 50 millions à près de 350 millions. Il s'élève aujourd'hui à plus de 400 millions !
En mars 2009, selon l'analyse du site indépendant checkfacebook.com, les Etats-Unis se taillent la part du lion, totalisant plus de de 94,7 millions d'utilisateurs, soit 43 % de la population américaine ! Le Royaume-Uni est deuxième au classement mondial, avec 22,2 millions d'inscrits (51,5 % de la population), suivi par la Turquie puis la France (14 millions, soit un Français sur trois). Le Canada et l'Italie affichent quant à eux un score raisonnable de respectivement 13 et 12 millions (47 et 44 %). En Belgique, le taux de fréquentation est de 40 %, avec un nombre d'utilisateurs frisant les 3 millions (2 818 440 exactement le 11 mars 2009).
Quant aux fréquentations de la plate-forme en fonction de la tranche d'âge en Belgique en mars 2009, on observe une affluence très importante pour les 18-24 ans (au nombre 724 420 et constituant 26,0 % des inscrits belges) ainsi que pour les 25-34 ans, majoritaires (761 320, soit 27,3 %). Cependant, la popularité de Facebook semble être également très prononcée auprès des adolescents, qui constituent à eux seuls 13,1 % des inscrits belges, avec 363 980 membres.
Au vu des statistiques et de l'ampleur du phénomène, Facebook impressionne, voire peut-être même, fait peur. Les questions, elles, fusent : « D'où provient cette fortune colossale, alors que l'inscription sur le site est gratuite ? » ; « Facebook crée-t-il une distance physique ou, au contraire, favorise-t-il la communion ? » ; « Y a-t-il des risques relatifs à l'intégrité de son image et de la vie privée ? » ; « Quelles sont les raisons d'un tel succès, surtout auprès des jeunes ? » ; « Se mettent-ils en danger (in)consciemment ? (le cauchemar de Marcinelle n'est pas loin...) » ; « Facebook revend-il des informations personnelles à des publicitaires ? » ; « Existe-t-il sur la Toile les mêmes conflits qu'au sein de notre société ? Facebook est-il le berceau d'une nouvelle société virtuelle, parallèle ? »
Etant donné la diversité et l'abondance d'interrogations , le cadre de l'essai couvrira dans sa majeure partie le domaine social, en ciblant les populations entre 14 et 34 ans, puisqu'ils sont les utilisateurs majoritaires.
L'étude s'articulera autour de deux axes principaux : d'une part, il s'agira d'établir un rapide procès du bien-fondé de Facebook (en d'autres termes, pondérer les bénéfices et les préjudices qu'il peut occasionner) ; d'autre part, nous nous pencherons sur les comportements sociaux des adolescents et des jeunes adultes pour essayer d'expliquer le succès de la plate-forme, tout en utilisant celle-ci comme outil nous permettant peut-être de répondre à la question suivante : « l'homme est-il un être naturellement solidaire ? »
[...] J'effectue ainsi un grand saut dans la communauté virtuelle, même si, je l'avoue, mon intuition initiale me fait plutôt pencher vers le scepticisme : j'entretiens l'intime conviction que les nouveaux réseaux cultivent la superficialité, s'inscrivant dans l'optique de plus en plus inhumaine du capitalisme libéral moderne. Aussi veillerai-je à mettre, par souci d'objectivité, mes préjugés de côté, ceci afin de ne pas orienter ma lecture sur le sujet et fausser mes conclusions. Bonne découverte, Essai sur Facebook AVANT-PROPOS 2 Sébastien REYES TABLE DES MATIERES ! [...]
[...] Facebook, sage comme une image ? Sébastien REYES AVANT-PROPOS E n tant que rhétoricien, j'ai été amené, par mes connaissances au collège, à entendre parler de plus en plus fréquemment de Facebook, la communauté virtuelle du moment. Les assauts fréquents du type t'es sur Facebook ? sont devenus quotidiens, à tel point que je me suis demandé si, au fond, je ne tenterais pas l'expérience Pourquoi n'avais-je jamais embrayé et suivi ce qui se profilait comme une tendance au sein de la société occidentale dans laquelle je vis ? [...]
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