Le World Wide Web est créé en 1989, annonçant le véritable essor d'internet à partir de 1992. En 1996, le monde compte 50 millions d'internautes, en 2009, ce nombre a été multiplié par vingt. On peut ainsi parler aujourd'hui de "société Internet", ce média ayant une incidence sur la société et ses activités dans son ensemble, mais aussi sur la vie privée de ses membres, allant jusqu'à transformer leur rapport à l'information, à la communication.
En quoi peut-on dire que le succès d'internet, de ses principes et de ses codes s'inscrit dans une mutation plus profonde de la société ? Les transformations sociales que nous allons observer sont-elles induites par l'outil ou simplement amplifiées par lui ?
[...] Une menace pour le lien social Philippe Breton, L'explosion de la communication J-L Missika, La fin de la télévision Francis Balle, Médias et société Dominique Wolton, Internet et après ? Une théorie critique des nouveaux médias Le Débat n°148, Wikipédia : diffusion et déstabilisation du pouvoir Le Débat n°139, Internet, le média ultime Articles de N. Kristov, P. Assouline, F-X. Hussherr, X. [...]
[...] Le succès d'Internet a été d'extrapoler ces valeurs et de les lier au progrès technologique de façon à nous les rendre indispensables au même titre que chaque avancée matérielle de l'outil en lui-même, indispensable au point que des inégalités se créent entre ceux qui ont accès à Internet et ceux qui ne l'ont pas : une frontière technologique séparant ceux qui détiennent le pouvoir de la rapidité, de l'instantanéité, de la primauté de l'information, et les autres. On peut donc dire qu'Internet est l'outil autour duquel s'est cristallisé une société d'ores et déjà centrée autour de l'information, mais qu'il a pu, de simple outil, se rendre indispensable et source de possible que la technologie se charge de réaliser, projetant de plus en plus la société vers une société du tout Internet avec les avantages et les dérives que cela comporte. Bibliographie Philippe Breton, Le culte de l'Internet. [...]
[...] C'est ce qui autorise Philippe Quéau à parler, en 1995, de cyber-économie dont le contrôle apparaît comme un enjeu majeur pour les sociétés de demain. Le montant des échanges de données immatérielles valeurs financières, boursières ou monétaires mais aussi textes, documents, informations d'un bout à l'autre de la planète, en même temps et en permanence, dépasse déjà de loin celui des transactions commerciales de l'économie réelle. Il s'opère donc un transfert de la sphère publique sur Internet : tout est concerné, de l'économie au religieux, en passant par la politique. [...]
[...] ne voyant pas d'intérêt à faire hors ligne ce qu'on peut faire en réseau. Ce raisonnement s'auto entretient pour qui l'applique, puisque pour l'individu accoutumé à la communication virtuelle en permanence, la violence de la rencontre directe devient trop forte et insupportable. Asimov anticipe cette dérive de la communication virtuelle en 1955 en imaginant une planète centrée autour d'un système de communication dans lequel les individus vivent seuls toute leur vie en communiquant en permanence par le réseau, et pour qui toute rencontre physique est identifiée à l'animalité. [...]
[...] Elle se ressent à travers la crise de deux représentations fondamentales d'après Philippe Breton. La première est la vision selon laquelle c'est l'homme et la société qui peuvent être à l'origine de changement ; aujourd'hui, seul le progrès technique est considéré comme moteur d'évolution. La seconde est la construction de l'individu à travers son corps et sa conscience, menacée par la tentation de dévaloriser le corps et de lui ôter son rôle de constituant de son identité. Cela pose problème du point de vue des valeurs humanistes qui sont, pour le moins, celles de la société occidentale : la technique est placée là où doit être l'homme selon ces valeurs, au centre de la société. [...]
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