L'organisation de la lutte anti-plagiat sur le web

Résumé du document

L'ère du numérique se caractérise par la multiplication des réseaux de connaissance et par la diffusion massive d'informations sur la toile. La cyberculture offre un accès inégalé à une quantité de documents et implique une capacité à les sélectionner selon leur source. L'enseignement a été considérablement bouleversé dans ses cadres par l'utilisation des nouvelles technologies et les possibilités de l'e-learning. Dans le même temps, cette accessibilité au savoir a eu des effets pervers certains avec notamment la multiplication des dérives liées au plagiat. Les usages de la toile sont devenus un défi pour le champ scientifique et se sont traduits par l'augmentation quantitative du volume de publications et de communications au sein des colloques. L'accès à une source illimitée de connaissances explique le fait que les dérives plagiaires soient de plus en plus nombreuses.

Devant l'accélération du rythme d´échanges scientifiques grâce à la toile, l'exigence d´éthique scientifique est devenue plus forte et des réseaux de lutte anti-plagiat se sont constitués sur le Net. Nous nous proposons de recenser ces réseaux électroniques en nous concentrant sur le cas des sciences sociales où le phénomène du plagiat s´est développé avec une certaine ampleur. Quelles sont les stratégies anti-plagiat mises en place au sein de ce champ ? Nous partirons de la législation en matière de plagiat et de propriété intellectuelle pour ensuite évoquer la manière dont ces réseaux se sont constitués et l´influence qu´ils ont sur la définition d´une néthique proprement scientifique. La néthique est une attitude devant l´accès à un savoir encyclopédique et va de pair avec une démarche scientifique consistant à sélectionner les différentes sources dans un esprit critique et à prendre en compte la pluralité des moteurs de recherche.

Extraits

[...] La révolution numérique implique cependant un changement complet de la notion de droit d´auteur. Selon Thomas-Xavier Martin, seul le droit d´être reconnu comme l´auteur persiste dans le monde numérique : la qualité d´auteur se prouve toujours par l´antériorité matérialisée par une copie physique (déposée chez un notaire ou près d´une société d´auteurs). Par contre, la possibilité pour les détenteurs des droits (qui sont souvent distincts des auteurs) de gagner de l´argent en contrôlant la distribution ou la reproduction des œuvres disparaît. [...]

[...] Les hypertextes sont des textes non régis par la linéarité : l´hypertexte combine un certain nombre de dispositifs déjà présents depuis l´imprimerie (index, thésaurus, références croisées, tables des matières, légendes ainsi que les possibilités de recherches par mots- clés qui existent dans les bases de données. Une carte ou un schéma détaillés avec légende est déjà un agencement complexe pour une lecture non linéaire La circulation des interfaces, la présence des hypertextes font que l´accès à la connaissance est substantiellement modifié. La multiplication des codages numériques et des possibilités de lire l´information montrent qu´il existe une intelligence collective à saisir. Internet se caractérise par un système de renvois infini, les signes étant des appels à cliquer sur d´autres pages. [...]

[...] Pour avoir "commis des actes de contrefaçon partielle" de mon mémoire de DEA, en avoir recopié de nombreux extraits de manière "quasi identique et servile" sans citer ses sources, et de les avoir utilisés non seulement pour écrire une partie de son DESS d'administration locale à l'université de Paris 12, mais aussi de les avoir publiés en 1998 comme un dossier d'expert (sic) à la société d'édition SEPT, cette personne a été condamnée pour contrefaçon le 18 décembre 2003 par le Tribunal d'Instance de Grenoble (les citations sont extraites du jugement) et à verser 2000 + les dépens Ce qui est reproché ici est le fait d´avoir utilisé un plagiat à des fins personnelles (publication d´un ouvrage et appropriation des résultats provenant d´une autre recherche). La lutte contre le plagiat pose la question de l´authenticité de la démarche du chercheur. [...]

[...] Elle a pour objet de créer des acteurs et des agencements institutionnels, des processus et des règles visant à organiser la production, la répartition et l´utilisation des biens et de services en vue d´assurer à l´humanité tout le bien-être possible en tirant le meilleur parti des capacités techniques et de la créativité humaine, dans un souci constant de préservation et d´enrichissement de la biosphère, de conservation des intérêts, des droits et des capacités d´initiative des générations futures et dans des conditions de responsabilité et d´équité suscitant l´adhésion de tous Les essais d´encyclopédie numérique visant un meilleur partage du savoir sont l´œuvre d´un collectif anonyme et figurent au sein de cette œconomie. Les dérives plagiaires doivent être sanctionnées comme tentatives d´appropriation individuelles d´un savoir. [...]

[...] Quelles sont les stratégies anti-plagiat mises en place au sein de ce champ ? Nous partirons de la législation en matière de plagiat et de propriété intellectuelle pour ensuite évoquer la manière dont ces réseaux se sont constitués et l´influence qu´ils ont sur la définition d´une néthique[2] proprement scientifique. La néthique est une attitude devant l´accès à un savoir encyclopédique et va de pair avec une démarche scientifique consistant à sélectionner les différentes sources dans un esprit critique et à prendre en compte la pluralité des moteurs de recherche. [...]