La démocratie est un régime politique dans lequel le citoyen exerce sa souveraineté lui-même, soit sans l'intermédiaire d'un organe représentatif (démocratie directe), ou alors par représentants interposés (démocratie représentative). On sait que la démocratie est une institution millénaire, puisque déjà au Vème siècle avant Jésus-Christ, Athènes était la cité démocratique par excellence.
En parallèle on a Internet, abréviation de «interconnected networks» qui est, par opposition à la démocratie, une institution très récente, puisque son ancêtre, l'Arpanet, a été créé en 1969 à l'initiative du ministère de la Défense américain, et que la France n'est reliée au réseau que depuis 1988.
Il existe par là même une sorte d'oxymore entre ces deux institutions, qui pourtant d'un autre côté ont en commun le fait qu'elles soient façonnées par l'agrégation / soit de la volonté de chacun des citoyens pour le régime démocratique / soit de l'action de chaque internaute pour l'internet.
D'ailleurs un vocabulaire commun aux deux institutions s'est-il développé, à l'image du vocable de « forum » qui est employé pour désigner les sites de discussions en ligne. Les métaphores liant les deux champs lexicaux sont également courantes. On peut par exemple mentionner le titre d'un ouvrage de Paul Mathias, La Cité Internet, ou encore citer Al Gore, qui voyait dans Internet « un nouvel âge athénien de la démocratie ».
La grande nouveauté d'Internet est qu'il n'y a plus désormais un ou quelques émetteurs, comme c'est le cas des médias traditionnels qui sont des médias d' un à tous, mais une foule d'émetteurs puisqu' Internet est clairement un média de plusieurs à plusieurs. Dans son ouvrage Le cinquième pouvoir, Thierry CROUZET rappelle que c'est GUTENBERG qui fut à l'origine de l'émergence du « un à tous ». Or cette révolution a engendré la Réforme. Il est donc aujourd'hui légitime de se demander quelles sont et seront les conséquences du plusieurs à plusieurs, c'est-à-dire de l'Internet.
L'objet de cet exposé sera donc de tenter de déterminer comment le développement de l'Internet affecte l'évolution de la démocratie .
Nous traiterons dans une première partie de la manière dont Internet a modifié les règles classiques de fonctionnement de la démocratie représentative, puis dans une seconde partie nous verrons en quoi Internet a remis la démocratie participative au cœur de notre société.
[...] Mais le problème, c'est que l'e-voting pose des problèmes sociaux, puisque certains craignent que le geste de voter ne soit banalisé, et que le vote à la maison ne soit la manifestation ultime de l'individualisme. Et puis beaucoup, y compris les experts de la commission européenne en 2001, estiment que les problèmes de sécurité l'emporteraient sur les avantages. B. Internet et l'exercice par les représentants de leur mandat : un pont entre gouvernants et gouvernés Ensuite, Internet favorise, une fois les représentants élus, une interaction plus grande entre les gouvernants et les gouvernés. Notamment, Internet est un medium qui permet de distribuer facilement des informations nécessaires au citoyen[10]. [...]
[...] En effet, c'est souvent la volonté qui détermine la propension à communiquer plutôt que les moyens techniques[12]. Et puis finalement, certains pensent simplement qu'en mettant le député à la portée d'un clic de souris, Internet amplifie le flux des messages que devra gérer le député ce qui risque d'accaparer les faibles disponibilités de temps dont il dispose, d'autant plus qu'internet supporte assez mal les retards de réponse, contrairement au courrier. En guise de transition, on peut donc prédire qu'à plus ou moins long terme, Internet pourrait avoir pour conséquence de rendre les citoyens plus exigeants envers les institutions politiques. [...]
[...] L'actualité n'est plus faite par une élite mais par ceux qui la consomment. Le fonctionnement d'Internet se veut donc démocratique. Mais l'Institution comporte par ailleurs certains travers. Est par exemple souvent remis en cause le fait qu'il n'y ait aucun mécanisme de contrôle de la qualité des informations, celles-ci pouvant circuler sans avoir été vérifiées. C'est notamment le gros reproche qui est fait à Wikipedia. Le jeu des moteurs de recherche est également très contesté, notamment quand on sait que 80% des recherches s'arrêtent à la première page de résultats Google. [...]
[...] Certains autres aspects d'Internet sont également jugés antidémocratiques, comme le système des cookies[20], les problèmes de protection de la protection de la vie privée ou encore le fait que la liberté d'expression atteigne ses limites sur Internet puisqu'en son nom, la Toile permet la diffusion d'idées extrémistes ou de matériel pornographique. Egalement, Internet semble mettre en danger la démocratie culturelle. Conclusion En conclusion, Internet a donc pu susciter toute sorte d'espoirs ou de méfiances. Pour trancher, je pense que l'introduction d'Internet dans le processus politique a clairement été proposée comme moyen d'améliorer le fonctionnement de la démocratie. Cependant, tous les objectifs du nouveau Medium n'ont pas encore été atteints, certainement d'ailleurs parce que son émergence est encore trop récente. [...]
[...] D'un côté, il devient à la fois essentiel et plus aisé pour les politiques de recueillir et de prendre en compte les opinions de leurs électeurs. Notamment, Ségolène Royal a mis l'idée de participation à la mode[13]. (Desird'avenir.org) Internet favorise également par certains aspects les actions collectives, en permettant à des individus isolés, mais partageant les mêmes idées, d'entrer en contact et de se mobiliser[14]. Par ailleurs, Internet permet à des citoyens lambda de peser autant que certains grands médias. [...]
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