Un monde nouveau, totalement virtuel et encore très touffu comme Internet ne pouvait être qu'un paradis pour les groupuscules extrémistes. Toujours en quête éperdue de moyens d'expression qui ne peuvent par définition être que clandestins (et encore pas partout, le Premier Amendement de la Constitution Américaine protégeant bon nombre de ces mouvements), ceux-ci se sont tout naturellement réfugiés sur la toile et y exercent la diffusion de leurs idées, et parfois même un commerce très lucratif.
Nous étudierons ce sujet à travers des exemples concrets. Nous verrons dans une première partie comment les extrémismes utilisent le Web et quelles sont leurs stratégies, avant d'étudier le difficile problème de la régulation qui se heurte constamment au problème de la liberté d'expression.
[...] Cet exemple n'est pas celui d'une utilisation directe d'Internet par les extrémismes, mais plutôt un exemple permettant d'appréhender ce qu'il est possible de faire en ce qui concerne une éventuelle réglementation. A. L'affaire Yahoo.com Par décision du 22/05/00, le Tribunal de Grande Instance de PARIS a ordonné à Yahoo Inc "de prendre toutes les mesures de nature à dissuader et à rendre impossible sur [Yahoo.com] toute consultation de service de ventes aux enchères d'objets nazis et de tout autre site ou service qui constitue une apologie du nazisme et une contestation de crimes nazis". [...]
[...] La partie n'est pas aisée. La presse américaine titrait en effet cette affaire de "dangereux précédent", "bombe sur le web", de "gag". A moyen et long terme, il est difficile d'imaginer qu'un pays impose unilatéralement ses valeurs en demandant aux sites étrangers opérant depuis l'étranger de respecter le droit interne national. A défaut, cela reviendrait à interdire les sites de vins français vers des pays musulmans, des sites de présentation de vêtements féminins Nul doute que cette affaire a le mérite de poser les bonnes questions, sans pour autant apporter aucune solution viable. [...]
[...] Conclusion Internet et les mouvements extrémistes ont des rapports très forts, le Web étant un moyen inespéré pour ces mouvements de faire la promotion d'idées impossibles à défendre autre part que sur un lieu autant épris de liberté d'expression, fondement quasi-mystique du monde virtuel. Il semble en l'état actuel du droit et de la technique qu'il soit impossible de censurer véritablement et durablement un site (c'est ce que montre finalement aussi l'affaire Napster, sous un autre éclairage). Le Web est encore une jungle. [...]
[...] Plus loin, une vue d'un camp d'extermination, accompagné d'un texte : «Rassurez-vous, nous avons encore de nombreux billets aller-simple pour Auschwitz». Sont proposés via l'adresse d'une boite postale à Londres, l'acquisition d'autocollants comme suis juif mais je me soigne . au Zyklon bref du «matériel politiquement incorrect» pour les «authentiques activiste aryens». Je cite toujours évidemment. A lire aussi sur le site, diverses revues comme WOTAN (Will Of The Aryan Nation) ou autres ouvrages négationnistes. Ce site, apparemment, est signé. [...]
[...] Les stratégies des mouvements extrémistes Le monde virtuel, en l'occurrence, rejoint la réalité. Selon Marc Knobel, chercheur au centre Simon Wiesenthal, certains autocollants présentés sur le site Internet des Charlemagne Hammer Skins dont nous parlions tout à l'heure, ont été retrouvés à Paris, notamment placés sur la synagogue de la rue Montevideo, dans le XVIème arrondissement, dans le métro, ou dans des boîtes aux lettres. Alerté par ce qui se passait sur son réseau, le provider AOL, qui hébergeait le site, a -après consultation- bloqué la diffusion du site raciste «qui contrevenait au cahier des charges». [...]
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