De nouvelles formes de collaborations et de transferts de données et d'information apparaissent ainsi à l'heure du Web 2.0. La force du Web 2.0 résiderait dans la capacité qu'il donne aux internautes à interagir entre eux. L'ère du Web 2.0 semble, selon certains, être une chance de revivification de la pratique journalistique avec à la clé un formidable enjeu démocratique. On assisterait donc à une tendance nouvelle où Internet prendrait un double sens : média de communication et média de participation.
Aujourd'hui, 60% du contenu sur Internet est généré par les internautes eux-mêmes. Avec le développement de plusieurs plateformes de journalisme participatif telles que les sites agoravox.fr, rue89.fr et lepost.fr, chacun aujourd'hui peut se faire relai et commentateur de l'information.
[...] La participation de l'internaute à l'information est une tendance que les médias traditionnels intègrent de plus en plus. En effet, il apparaît que de plus en plus, les médias traditionnels sollicitent photos et témoignages de la part de leurs internautes, afin de les intégrer à leurs publications, ou mettent parfois même en place des plateformes participatives. Pour beaucoup, c'est une reconnaissance de la légitimité de la participation citoyenne à l'information. Ce qui est clair c'est qu'en termes de traitement de l'information, les sites participatifs offrent une réelle profondeur de l'information ; en effet, très souvent, des liens hypertextes sont proposés en complément de l'article pour compléter celui-ci et renvoyer ainsi vers des rapports, d'autres articles écrits précédemment sur le sujet, des vidéos et des images ayant force de preuves. [...]
[...] Pour le fondateur de la plateforme Craig's List Craig Newman, l'avantage, c'est qu'un citoyen journaliste sera capable de publier quelque chose qu'un journal aura peur d'imprimer En avril 2008, le Syndicat National des journalistes proposait une réflexion sur le thème : le web, sauveur ou fossoyeur du journalisme ? La refonte du journalisme traditionnel paraît en effet indispensable face au paradigme journalistique nouveau basé sur la contribution directe des internautes. L'information prend un visage nouveau sur Internet, condamnant les médias traditionnels à la remise en question. [...]
[...] Quand les articles papier sont limités en termes de place, les articles publiés sur les médias citoyens ne connaissent que très peu les contraintes de place. Les médias participatifs sont également caractérisés par des articles aux discours plus directs et un mode de publication décomplexé dont la presse traditionnelle gagnerait peut-être à s'inspirer. Enfin, naitrait de ces sites participatifs un véritable laboratoire d'idées grâce aux commentaires effectués par les internautes, et aux articles aux thématiques originales et souvent non traités par les médias dominants, ainsi qu'aux prises de position atypiques et argumentées. [...]
[...] Internet tend à accélérer cette édition alternative grâce aux facilités qu'il procure en matière de publication et surtout de diffusion à très grande échelle. L'avènement des médias participatifs préfigure une certaine modification des genres qualifiés habituellement de journalistiques et une transformation nette du processus de production de l'information. Ces sites dits participatifs préfigurent une nouvelle forme éditoriale qui n'est plus centralisée autour d'une vision pyramidale mais qui fonctionne sur un modèle réticulaire où chaque individu est à la fois consommateur et producteur de média Selon l'idée défendue par Dan Gillmor, ancien journaliste du San Jose Mercury News dans We, The Media[6], le développement des médias dits participatifs est une tendance capable de mettre fin à la toute-puissance des médias traditionnels comme vecteur de relai de l'information, au profit d'un journalisme citoyen, qui s'exprimerait au travers des sites participatifs. [...]
[...] AgoraVox se définit comme un site de journalisme citoyen. Le fonctionnement de ce site s'est très largement inspiré du site coréen Ohmynews qui, lancé en 2000, connaît en Corée du Sud un franc succès (le président sud-coréen élu a donné sa première interview au site Ohmynews en décembre 2002). Selon la devise d'AgoraVox, tout citoyen est un reporter Ne disposant pas de journalistes ou de rédacteurs professionnels, AgoraVox place le citoyen au cœur du dispositif informationnel : en effet, la plateforme AgoraVox compte uniquement sur l'investissement bénévole d'internautes pour alimenter le site en contenu et créer ainsi une certaine dynamique communautaire. [...]
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