« Internet sera à l'économie du XXIe siècle ce que l'essence fut au XXe siècle ». Ainsi s'expriment la lucidité, et évidemment l'aspiration du président de la Intel Corporation, Craig Barrett. Aujourd'hui, la France est une puissance numérique incontestée.
Mais avant toutes choses : qu'est-ce que l'Internet ? Sans se perdre dans des détails techniques, il s'agit d'un réseau informatique mondial, s'opposant ainsi aux intranets, les réseaux locaux, notamment d'entreprise. Depuis ce réseau, les utilisateurs peuvent consulter des pages hypertexte sur le World Wide Web (ou la « Toile »), envoyer des mails, utiliser le peer-to-peer ou la messagerie instantanée…
Si les Américains sont en avance dans le domaine de l'informatique, l'Europe et la France ne sont pas en reste : le 28 juillet 1988, la France se raccorde à l'Internet grâce aux travaux de son Institut National de Recherche en Informatique et en Automatique fondé dès 1967. Ce n'est pourtant pas vraiment à cette date qu'Internet arrive réellement en France. En effet, elle se cantonne alors aux centres de recherches, aux universités… C'est durant toute la décennie 1990, et d'autant plus à partir de 1995, que les ménages et surtout les entreprises françaises commencent à délaisser le Minitel et le Télétel pour le « Réseau des Réseaux ».
Qu'implique alors l'arrivée d'Internet en France et pour la France ?
[...] Depuis, la télémédecine a évolué jusqu'à permettre en septembre 2001 une intervention télé chirurgicale assistée par ordinateur d'un médecin opérant à New York sur une patiente strasbourgeoise. Pour la réalisation de cet exposé, j'aurais pu acheter en ligne sur un site spécialisé un devoir déjà fait. Mais j'ai préféré utiliser les apports culturels qu'offre Internet plutôt que de céder à la facilité commerciale. Ainsi, la diffusion et l'échange des connaissances via les pages du World Wide Web ont toujours été un argument de poids pour l'utilité d'Internet, mais aussi pour ceux qui se méfient de cette nouvelle technologie. [...]
[...] L'éducation numérique est donc un enjeu majeur pour l'avenir. On citera tout particulièrement le rapport Gérard ("Réseaux et multimédia dans l'éducation dès 1997 qui propose notamment l'initiation aux Technologies de l'Information et des Communications (TIC) à tous les futurs enseignants, d'offrir un tarif forfaitaire pour les établissements scolaires depuis le primaire et faciliter la diffusion des logiciels pédagogiques. Créé en 2000, le Brevet d'Informatique et d'Internet (B2i) sera dès 2010 obligatoire à l'issu d'une formation scolaire accompagnée pour obtenir le baccalauréat. [...]
[...] De plus, les structures financières prennent du temps à rattraper le système sécurisé de transaction via Minitel et la lente législation sur la protection informatique face aux nouveaux risques liés à Internet refroidit un temps certains utilisateurs à y faire pleinement confiance. Mais à l'orée du XXIe siècle, ce retard se corrige de manière rapide et efficace. En effet, la politique informatique de l'Etat intervient pour encourager le développement des TIC ainsi que pour répondre aux problèmes notamment de droit développés plus haut. D'autre part l'explosion d'Internet à partir de 2000 s'explique paradoxalement par ce qui a été un temps son obstacle : la France a déjà posé les bases de l'informatisation de la société notamment grâce à son expérience télématique. [...]
[...] Or, ce flou législatif ne rassure pas ses utilisateurs en cas de litiges avec l'opérateur, de fraudes La législation française décide dans un premier temps de se baser sur des concepts préexistants comme la protection de l'individu et de sa vie privée, les droits d'auteurs, les délits de diffusion de contenus illicites et privilégie leur adaptation à ce nouveau média. Mais les caractéristiques propres à Internet remettent en cause cette stratégie. Prenons l'exemple du droit d'auteur : si un écrit est censuré en France, rien ne peut empêcher un serveur d'un autre pays de le diffuser. Voire, si sur un forum des utilisateurs anonymes diffusent des informations à caractère raciste, pornographique ou injurieux, c'est au site de prendre des mesures réglementaires et répressives, non pas contre l'individu en tant que personne, mais contre son compte d'utilisateur. [...]
[...] De plus, en 1997, on ne dénombre que internautes français contre 4 millions d'Allemands et déjà 59 millions d'Américains. Malgré une relative et tardive prise de conscience de l'obsolescence chauviniste du Minitel (jusqu'au discours du premier ministre Jospin à Hourtin en 1997), les années 1990 sont caractérisées en France par un retard important dans l'adoption des équipements informatiques et d'Internet. Notons par ailleurs que le monopole de la mise en place, de la maintenance et de la gestion des lignes téléphoniques en France assurées par France Télécom jusqu'en 1998 dans une certaine mesure non appréciable ex post facto, empêché des sociétés privées de se lancer dans le dégroupage concurrentiel qui aurait peut-être pu permettre de délaisser plus tôt le Minitel et de se lancer dans l'ère Internet (nous aurons l'occasion d'y revenir). [...]
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