On peut tout constater que le SMS d'une part et les logiciels de peer-to-peer de l'autre ne sont pas des innovations de produits, mais des innovations de service, permettant ici des échanges de données (textes d'une part, fichiers musicaux ou autres de l'autre). Ces deux innovations apparaissent comme des options nouvelles permettant de créer des nouvelles fonctionnalités à deux produits déjà existant : le téléphone portable et l'ordinateur (ayant accès à Internet), qui sont eux-mêmes des innovations de diffusion généralisée assez récente (années 1980 et 1990) souvent désignées sous le nom de NTIC (Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication). Le SMS et le peer-to-peer participent tous les deux au succès et à la diffusion de ces NTIC, même si elles n'apparaissent pas au départ comme des innovations extraordinaires (elles n'ont pas par exemple nécessité l'apparition de nouvelles technologies majeures). Et si l'engouement des consommateurs est important dans les deux cas, il est à noter que les entreprises vendant les produits diffusés par ces services (entreprises de téléphonie mobile d'un côté, majors musicales et cinématographiques de l'autre) n'ont pas profité de la même façon de ces deux innovations (d'un côté source de bénéfices, de l'autre plutôt de pertes), ce qui apparaît quelque peu paradoxal.
[...] Cette licence suscite cependant de nombreux débats et l'industrie du disque y est opposée. L'opposition la plus vive fut sans doute lors du vote de la loi DADVSI, où un amendement introduisant la licence globale avait été adopté, puis retiré sous la pression des majors. Pour ce qui est du lancement du service SMS, le parcours est en quelque sorte sans fautes tandis qu'il a réussi à révolutionner une branche de la communication. Avec le succès de son utilisation, qu'aurait-il fallu faire d'autre ? [...]
[...] Que pensez-vous de la licence globale ? Je suis personnellement opposé à la licence globale, et ceci en raison de la perte de diversité culturelle qu'elle risque d'entrainer. En effet, ce système entrainerait une répartition des gains en fonction des ventes : en un mot, elle favoriserait les grands artistes au détriment des débutants ou des artistes différents Par exemple, pour un CD vendu, un artiste comme Jean Jacques Goldman touchera entre 8 et 9 euros contre 1 euro pour un petit artiste. [...]
[...] La FNAC ne souffre-t-elle donc pas vraiment de l'explosion des téléchargements sur internet ? Non, car aucune baisse des ventes n'est avérée. La FNAC bénéficie d'un référencement très grand, avec beaucoup de choix et de personnes prêtes à conseiller les clients, ce qui lui donne un atout par rapport à ses concurrents. De plus, toute une tranche de consommateurs (amateurs de musique classique, de jazz, d'artistes atypiques ) n'est pas sensible au phénomène peer to peer et continue d'acheter nos produits. [...]
[...] De plus, le SMS cible une clientèle jeune (cf. entretien chez SFR et chiffres dans la partie raisons du succès Quelles politiques de prix et de communication pour le SMS et le Peer to Peer ? Le Peer to Peer a depuis plusieurs années une répercussion importante sur la politique de prix des grandes maisons de disque qui sont directement concurrencées par le téléchargement de musique sur internet. Il oblige ainsi les maisons de production comme les distributeurs à baisser leurs marges et à lancer de nouvelles politiques marketing visant à rehausser le niveau de leurs ventes pour ne pas voir leur chiffre d'affaires s'effondrer. [...]
[...] Les conséquences de l'interdiction de Napster ont donc été les exactes opposées de ce que voulait le lobby du disque. Pourtant, il a continué à faire des poursuites judiciaires contre les éditeurs de logiciels P2P et a même fait des procès contre les utilisateurs. Cette politique, loin de diminuer les téléchargements illégaux, a nui à l'image de marque des majors. Avec du recul, il semble que les maisons de disques auraient du adopter une toute autre stratégie. Par exemple, à l'époque, un accord avec la firme Napster de manière à rendre le P2P payant et légal aurait été judicieux. [...]
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