Dans quel mesure les deux textes, « Alinéas sur l'art conceptuel » (1967) et « Phrases sur l'art conceptuel » (1969), de Sol LeWitt posent-ils les jalons de l'art conceptuel ?
[...] LeWitt rédige un texte intitulé Alinéas sur l'art contemporain, dans lequel il pose les jalons des principes de l'art conceptuel. Cet ouvrage est à l'origine de la reconnaissance publique du mouvement. Le principe de l'art conceptuel est de se concentrer autour de l'idée. Il privilégie l'idée à sa matérialisation sur le tableau. Toutefois, S. LeWitt souligne que toutes les idées n'ont pas besoin d'être matérialisées. Seules les idées qui en valent la peine méritent de l'être. Pourtant, l'idée peut être d'une simplicité enfantine. [...]
[...] La question du regard du spectateur semble donc être fondamentale dans le processus de création, car de lui dépend que l'œuvre soit décoration ou une formalisation physique de l'idée. Mais cette question du regard du public est controversée car elle soulève un paradoxe important. Comment parvenir à comprendre une œuvre sans prêter attention à sa forme ? Autrement dit, comment est-il possible d'adopter une démarche non-perceptive dans l'art ? Bibliographie Le Paradoxe de l'art conceptuel, Sandrine Darsel Presses universitaires de France. Archives centre pompidou : http://mediation.centrepompidou.fr/education/ressources/ENS-ArtConcept/ENS-ArtConcept.htm et https://www.centrepompidou.fr/cpv/resource/cbqzb79/rL9xz6K Alinéa sur l'art contemporain, Sol LeWitt, 1967. [...]
[...] On n'est pas loin de l'art conceptuel. Exemple : Colors for a large wall, h/t en 64 panneaux, NY, MoMA. On peut dire que les œuvres développées au cours du mouvement se caractérisent par 4 traits communs (thèse développée par Sandrine Darsel). « L'art conceptuel tente de s'éloigner de l'emphase traditionnelle portée sur le plaisir sensible et la beauté, au profit des idées et de la dématérialisation de l'objet artistique. Comme le défend Sol LeWitt, ce qui fait la valeur de l'art conceptuel, c'est le concept, l'idée. [...]
[...] Darsel, 2013) « L'art conceptuel remplace la représentation illustrative par ce que certains appellent la « représentation sémantique » : au sens où non seulement des mots peuvent accompagner l'œuvre voire faire partie de sa monstration, mais aussi dans le sens où l'art conceptuel dépend du sens véhiculé à travers un texte ou un discours. » (S. Darsel, 2013). Le rôle du spectateur : aucune importance que le spectateur ne comprenne pas l'idée de l'artiste, car une fois produite, elle appartient au public. Il existe une véritable dissociation entre l'artiste et son œuvre. Ainsi, l'art conceptuel est un mouvement qui se différencie par sa volonté d'engager intellectuellement le public. Toutefois, cet engagement n'est pas émotionnel ou esthétique. C'est tout l'inverse, l'art conceptuel doit est analytique et a pour objectif la transmission d'idées. [...]
[...] C'est une fois formalisée que l'œuvre permet la compréhension par chacun. Pour S. LeWitt, la compréhension est l'appréhension par les données sensorielles. Donc, si le point de départ est l'idée, l'œuvre est l'hybridation de l'idée et de sa formalisation. Il est intéressant de noter que toutes les étapes sont importantes et font partie de l'œuvre : de l'idée en passant par l'esquisse jusqu'à la matérialisation de l'œuvre. L'important est de montrer le « chemin intellectuel ». Comme la conception et la perception ne peuvent interagir simultanément (sur le champ temporel puisque la conception a lieu avant la perception), ils sont dits contradictoires. [...]
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