L'époque moderne a toujours été considérée comme l'époque des « Grandes Découvertes ». Les hommes présentaient un intérêt indéniable envers les terres inconnues, le Nouveau Monde. Les récits de voyage en Chine, en Amérique, en Inde étaient très prisés et se multiplièrent rapidement, mais ce sont ceux qui provenaient du monde turc qui étaient assurément les plus appréciés en Occident.
La période choisie afin de traiter le sujet de « Recherches sur le goût pour l'Orient en Europe, (milieu XVe Ŕdébut XVIIe siècle) à travers un accessoire de parure, l'ornement de tête » s'insère dans la période dite des Temps Modernes, plus exactement à partir de l'expansion de la puissance turque à compter de la chute de Constantinople en 1453, jusqu'au déclin de la sphère d'influence de l'Empire ottoman, marqué par le traité de paix de Zsitva-Torok entre le monde ottoman et l'Empire le 11 novembre 1606.
Constantinople était l'une des plus belles villes du monde par ses monuments et sa superficie. Elle était désirée depuis de nombreuses années par les Ottomans, elle était selon eux une étape logique à leur expansion. Cela dit, elle était réputée pour être imprenable avec ses hauts murs élevés au Ve siècle par Théodose et renforcés à plusieurs reprises. Plus d'une vingtaine de sièges furent infructueux, la prise de la ville ne devait donc pas s'improviser.
Dès son arrivée au pouvoir, le sultan Mehmed II1 s'y attela. Il fit construire à quelques kilomètres au Nord de la cité, où le Bosphore était le plus étroit, une imposante forteresse nommée : Rumeli Hissar2 . Elle était composée de treize tours et pouvait contenir environ quatre cent janissaires. Mais ce qui fit la réputation de cette forteresse sont les trois énormes canons réalisé par un ingénieur hongrois connu sous le nom d'Urbain. Ces éléments d'artillerie par le biais d'une immense rampe pouvaient atteindre tous les navires qui voulaient emprunter le Bosphore. En novembre 1452 par exemple, un navire vénitien n'ayant pas voulu se soumettre à une inspection tenta de franchir le Bosphore mais ce fut à sa perte car le bateau fut coulé immédiatement.
[...] Leur beauté comblait ce manque d'ornement. La tête de cette femme turque était couverte d'un bonnet surélevé. Ce dernier n'est pas aligné verticalement, il est légèrement penché sur l'avant. Malgré le manque de broderies, pierreries ou tout autre signe décoratif, on peut supposer que cette coiffe était faite dans un tissu très riche, comme de la soie importée, des femmes d'un tel rang se devaient d'avoir de riches toilettes. Autour du bonnet, à sa base se déploie un voile de soie (ou de mousseline), un tissu très léger et souple qui sur son extrémité repose sur les épaule de la jeune femme. [...]
[...] Comme tout combat naval, les spectateurs pouvaient observer d'authentiques abordages, entendre de réels tirs d'artilleries. Ces combats fictifs, mimant une guerre francoturque étaient très réalistes. Les participants jouant les hommes turcs allaient jusqu'à pousser des cris en turc quand ils tombaient à l'eau Roffinelli J., L'entrata della Serenissima iet illustrissima Signora Caternia d'Austria sposa dell' Eccelentissimo duca di Mantoua et Marchese di Monferrato nella detta sua Citta, Mantoue Deux ans auparavant la ville de Lyon avait organisé une naumachie pour l'entrée du roi de France 2 La naumachie du Palais Pitti pour les noces de Ferdinand de Médicis et Christine de Lorraine, gravure anonyme planche série III D'après la représentation anonyme de cet événement on peut observer la grandeur du décor et des moyens mis en place afin que la naumachie puisse avoir lieu. [...]
[...] Nicolas de Nicolay présente ici une jeune fille, une nouvelle mariée portant : [ ] un bonnet rond de satin cramoisi ou brocart d'or figuré, entortillé à l'entour d'une guirlande large de deux doigts de soie et d'or, toute garnie de fines perles et autres pierres de prix. Une épingle dont l'extrémité est dentée orne cette même coiffe. Elle est maintenue par la guirlande de soie. Cette décoration, probablement en or montre la richesse du personnage 1 Le personnage de gauche est une esclave portant sur la tête un vase de cuivre étamé de la forme d'un petit sceau à tirer de l'eau et dans lequel y a une fine et longue camisole de coton tissé avec une autre chemise braie, et macrement de toile déliée, ensemble une drogue appelée rusma [ ] Ce vase ainsi garni est porté couvert d'un riche pavillon de velours ou de satin cramoisi enrichit d'or et d'argent et houppes de soie et d'or pendantes Planche série II 8 Mevlevi : bonnet porté par les derviches tourneurs Planche série II 9 Connue également sous le nom de Galata représenté. [...]
[...] Ce chapeau est également décoré d'une étoffe de tissu, probablement de la soie brodée, pendant à l'arrière de la coiffe. Un galon et des franges font office de finition à cette même étoffe. A ses côtés, une petite plume d'autruche vient à son tour enrichir la coiffe. Cette dernière coiffe féminine de l'ouvrage de Nicolas de Nicolay conclut à merveille les ornements de tête féminins orientaux de l'époque. On retrouve la richesse des tissus : un mélange de soie, de feutre, le tout brodé au fil d'or, sans oublier les pierres précieuses qui ornent l'avant du chapeau. [...]
[...] Il en est de même pour la représentation suivante. Il s'agit également d'une Adoration des Mages1 réalisée par un maître flamand vers 1518. Les trois Mages apportant leurs présents entourent l'enfant Jésus. Melchior se trouve à sa droite, Balthazar est devant lui et Gaspard à sa gauche. Melchior, roi des Perses est ici couronné d'un turban, du moins d'une coiffe ressemblant aux turbans orientaux. En effet l'orientation des plis dans le tissu indique qu'il ne s'agit pas d'un turban traditionnel. [...]
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